À l’aube du troisième trimestre, le 6e mois de grossesse est une période d’émerveillement et d’anticipation pour la plupart des futurs parents. Alors que le ventre s’affirme nettement, les mouvements du bébé deviennent non seulement palpables, mais parfois même visibles de l’extérieur. Chaque coup ressenti est un rappel de la vie qui grandit et se prépare à rencontrer le monde extérieur. Avec des préparatifs pour l’arrivée du nouveau membre de la famille, des changements physiologiques notables et une proximité croissante de l’échéance, ce mois est chargé d’émotions, d’attentes et de préparatifs. Accompagnez-nous dans cette exploration du sixième mois, un chapitre passionnant du voyage de la maternité.
Qu’est-ce que ?
Définition
Le découpage des mois de grossesse en semaines d’aménorrhée (SA) et en semaines de grossesse (SG) permet une mesure plus précise de l’évolution de la grossesse. Voici la définition du sixième mois de grossesse dans ces deux perspectives :
- 6e mois de grossesse :
- Commence à la fin de la 21ème semaine et s’étend jusqu’à la fin de la 24ème semaine de grossesse (SG).
- 6e mois en termes d’aménorrhée :
- Débute à la fin de la 23ème semaine et va jusqu’à la fin de la 26ème semaine d’aménorrhée (SA).
Pour clarifier, quand on parle en semaines d’aménorrhée, on compte le temps depuis le premier jour des dernières règles, ce qui inclut les deux semaines précédant généralement la conception. Les semaines de grossesse, quant à elles, se réfèrent spécifiquement au temps écoulé depuis la conception.
Ainsi, lorsqu’une femme est à 24 semaines d’aménorrhée, elle est réellement à 22 semaines de grossesse.
Explications
Au cours du sixième mois de grossesse, le fœtus connaît une croissance significative et un développement rapide de ses organes et de ses systèmes. Voici un aperçu détaillé de son évolution durant cette période :
Taille et poids :
- Au début du mois (23 SA/21 SG), le fœtus mesure en moyenne 28 cm de la tête aux pieds et pèse environ 500 g.
- À la fin du mois (26 SA/24 SG), il mesure environ 35 cm et son poids approche les 750 g.
Développement physique :
- La peau du fœtus, bien que toujours fine et translucide, commence à se lisser grâce au dépôt de graisse sous-cutanée.
- Les paupières, qui étaient scellées, commencent à s’ouvrir.
- Les cils et sourcils sont bien formés.
- Les empreintes digitales et les empreintes des pieds sont désormais uniques et bien définies.
Développement des organes et des systèmes :
- Système respiratoire : les poumons continuent de se développer, mais ils ne sont pas encore totalement fonctionnels.
- Système nerveux : les neurones sont connectés entre eux, permettant des mouvements plus coordonnés.
- Système digestif : le fœtus commence à absorber de petites quantités de sucre du liquide amniotique qu’il avale, renforçant ainsi son système digestif.
- Ouïe : l’ouïe est de plus en plus développée. Le fœtus peut entendre des sons provenant de l’extérieur de l’utérus, notamment la voix de la mère.
Mouvements :
- Les mouvements du fœtus sont plus forts et réguliers. Il peut donner des coups de pied, des coups de poing, s’étirer et même avoir le hoquet.
- Les futures mères, en particulier celles qui en sont à leur première grossesse, ressentent de plus en plus ces mouvements.
Sens :
- La vision continue de se développer. Bien que la vue du fœtus soit encore limitée, il peut percevoir les changements de lumière à travers la paroi de l’utérus.
- Le fœtus réagit aussi aux sons, ce qui indique un développement accru de l’ouïe.
Système immunitaire :
- Bien que toujours protégé par le système immunitaire de la mère, le fœtus commence à développer le sien.
Formation osseuse :
- Les os continuent de se solidifier, bien qu’ils restent flexibles pour le passage lors de l’accouchement.
À la fin de ce sixième mois, le fœtus est de plus en plus viable, bien que les naissances avant 28 semaines (fin du 6e mois en termes de grossesse) soient encore considérées comme extrêmement prématurées avec des risques associés.
Diagnostic
Les personnes concernées
60 000 femmes sont au 6e mois de grossesse en France (environ)
Les symptômes
Au cours du sixième mois de grossesse, plusieurs symptômes peuvent se manifester chez la femme enceinte en raison des transformations du corps et de la croissance rapide du fœtus. Voici une liste des symptômes courants ressentis durant cette période :
- Croissance de l’abdomen : le ventre devient plus proéminent et visible, signalant la croissance rapide du fœtus.
- Mouvements fœtaux : les mouvements du bébé sont de plus en plus perceptibles. Ils peuvent être ressentis comme des coups de pied, des torsions, ou même le hoquet.
- Douleurs ligamentaires : ces douleurs, souvent ressenties dans le bas-ventre ou l’aine, peuvent persister ou s’intensifier à mesure que l’utérus s’agrandit.
- Douleurs dorsales : la douleur dans le bas du dos peut s’intensifier en raison de l’augmentation du poids et du déplacement du centre de gravité.
- Brûlures d’estomac et indigestion : ces symptômes peuvent s’intensifier à mesure que l’utérus exerce une pression accrue sur l’estomac.
- Œdème : le gonflement des pieds, des chevilles et des mains peut être plus marqué, en particulier en fin de journée ou par temps chaud.
- Varices : la pression accrue sur les veines des jambes peut provoquer ou aggraver l’apparition de varices.
- Hémorroïdes : la pression sur les veines du rectum peut également conduire à l’apparition ou à l’aggravation des hémorroïdes.
- Essoufflement : l’utérus grandissant peut exercer une pression sur le diaphragme, causant un essoufflement même après un effort minime.
- Congestion nasale : l’augmentation des hormones peut entraîner un gonflement de la muqueuse nasale, causant une sensation de congestion.
- Pertes vaginales : une augmentation des sécrétions vaginales est courante et normale, à moins qu’elles ne présentent une couleur, une odeur ou une consistance inhabituelles.
- Contractions de Braxton Hicks : il est possible de ressentir des contractions légères et irrégulières, souvent appelées contractions de Braxton Hicks. Elles sont généralement indolores et servent à « entraîner » l’utérus pour le travail à venir.
- Pigmentation de la peau : l’assombrissement de certaines zones de la peau, comme la ligne nigra (ligne sombre sur l’abdomen) ou le masque de grossesse (zones pigmentées sur le visage), peut devenir plus visible.
Il est important de se rappeler que chaque femme est unique, et toutes ne ressentiront pas tous ces symptômes, ou elles les ressentiront à des degrés différents. En cas de symptômes inhabituels ou préoccupants, il est toujours recommandé de consulter un professionnel de santé.
Les signes
Le sixième mois de grossesse est une période de suivi clinique crucial pour garantir le bien-être de la mère et du fœtus. Voici une présentation des signes cliniques généralement évalués à ce stade :
Signes généraux :
- Poids :
- La surveillance du poids est primordiale. En général, une prise de poids moyenne de 9 à 12 kg est attendue à ce stade de la grossesse, mais cela peut varier selon chaque femme.
- Tension artérielle :
- La mesure de la tension artérielle est essentielle. La prééclampsie, une complication de la grossesse, peut se manifester par une hypertension, et un dépistage précoce est crucial pour la gestion et la prévention des complications associées.
Signes gynécologiques :
- Hauteur utérine :
- La hauteur utérine est une mesure indicative de la croissance fœtale. Elle est mesurée depuis le haut du pubis jusqu’au sommet de l’utérus. Vers la fin du sixième mois, une hauteur utérine d’environ 24 cm est généralement attendue. Cette mesure permet d’estimer la taille de l’utérus et, par conséquent, du fœtus. Des variations importantes par rapport à la norme peuvent nécessiter des investigations supplémentaires.
- Doptone :
- Le doptone (ou Doppler fœtal) est un dispositif permettant d’écouter les battements cardiaques du fœtus. Ces battements sont généralement forts et clairement audibles à ce stade, offrant une assurance rassurante de la vitalité fœtale. Si le professionnel de santé a des préoccupations concernant les mouvements fœtaux ou la santé du fœtus, le doptone peut être utilisé pour confirmer le bien-être de ce dernier.
La régularité des contrôles cliniques permet de surveiller la progression de la grossesse et d’identifier rapidement tout écart par rapport à la norme. La communication ouverte avec les professionnels de santé est essentielle pour s’assurer que tout symptôme ou préoccupation est correctement adressé.
Les examens
Lors du sixième mois de grossesse, des examens biologiques sont préconisés pour assurer le bien-être de la mère et du fœtus et pour identifier d’éventuelles anomalies ou complications. Voici un détail de ces examens :
1) Biologie :
NFS (Numération Formule Sanguine) :
- Cet examen permet de mesurer différents éléments présents dans le sang : globules rouges, globules blancs, plaquettes. Il permet notamment de dépister une éventuelle anémie, courante pendant la grossesse.
RAI (Recherche d’Agglutinines Irrégulières) si mère de rhésus négatif :
- Cet examen est crucial pour les femmes ayant un rhésus sanguin négatif. Il permet de détecter la présence d’anticorps contre les globules rouges du fœtus. Si ces anticorps sont présents, il peut y avoir un risque d’incompatibilité rhésus entre la mère et le fœtus.
Sérologie VHB (Virus de l’Hépatite B) :
- Cet examen vérifie si la mère est porteuse du virus de l’hépatite B pour éviter la transmission au nouveau-né.
Toxoplasmose si femme séro-négative :
- Si la femme enceinte n’est pas immunisée contre la toxoplasmose (séro-négative), des tests réguliers sont nécessaires pour s’assurer qu’elle n’a pas contracté l’infection durant la grossesse. Une infection pendant la grossesse peut entraîner des complications pour le fœtus.
Test glycémique si femme à risque de diabète gestationnel :
- Le diabète gestationnel est un type de diabète qui peut se développer pendant la grossesse. Un test glycémique, souvent sous forme de Test O’Sullivan, est réalisé pour dépister ce diabète. Si le test est positif, des mesures supplémentaires peuvent être recommandées pour gérer le taux de sucre dans le sang.
Bandelette urinaire pour dépistage de la protéinurie :
- Un test rapide à l’aide d’une bandelette urinaire est effectué pour détecter la présence de protéines dans l’urine. La protéinurie peut être un signe précoce de prééclampsie, une complication potentiellement grave de la grossesse.
Ces tests et examens sont essentiels pour garantir une grossesse saine et détecter rapidement d’éventuelles anomalies ou complications. Le suivi médical régulier et la réalisation de ces tests sont recommandés pour toutes les femmes enceintes.
Autres bilans
L’échographie du deuxième trimestre, souvent effectuée autour de 22 semaines d’aménorrhée, est l’un des moments forts de la grossesse. Elle permet une étude détaillée de la morphologie du fœtus et est cruciale pour détecter d’éventuelles anomalies. Voici ce que vous devez savoir à ce sujet :
Échographie du 2e trimestre (à 22 semaines d’aménorrhée) :
- Échographie morphologique :
- Comme son nom l’indique, cette échographie se concentre sur la morphologie du fœtus. Elle permet une visualisation détaillée de tous les organes et structures du fœtus.
- Durant cet examen, le professionnel de santé examinera notamment le cerveau, le visage, la colonne vertébrale, le cœur, l’estomac, les reins, les intestins, les membres et d’autres structures essentielles.
- L’échographie permet également de confirmer la localisation du placenta, de s’assurer qu’il n’obstrue pas le col de l’utérus (placenta praevia) et de vérifier la quantité de liquide amniotique.
- Si le futur parent le souhaite et si la position du fœtus le permet, le sexe du bébé peut également être révélé à cette occasion.
NB :
- Échocardiogramme fœtal :
- Bien qu’il ne s’agisse pas d’un examen de routine pour toutes les femmes enceintes, l’échocardiogramme fœtal est possible à ce terme. Il s’agit d’une échographie spécialisée du cœur du fœtus, qui peut être recommandée si on soupçonne une anomalie cardiaque ou si la mère présente des facteurs de risque.
- Tocogramme :
- Le tocogramme est un enregistrement des contractions utérines. Associé à un enregistrement du rythme cardiaque fœtal, cela s’appelle un cardiotocogramme. Bien que cet examen soit plus couramment réalisé plus tard dans la grossesse, notamment pour surveiller le bien-être du fœtus, il peut être réalisé plus tôt si des préoccupations se présentent.
Il est essentiel de se rappeler que, bien que cette échographie fournisse une image détaillée du fœtus, elle ne peut pas détecter toutes les anomalies ou affections. Si une préoccupation est soulevée pendant l’échographie, des examens complémentaires peuvent être recommandés.
Le traitement
Étape 1 : prendre en charge
La prise en charge au cours du sixième mois de grossesse, tout comme pendant les autres étapes, repose sur la collaboration de différents professionnels de santé. Chacun joue un rôle spécifique afin de garantir la meilleure santé possible pour la mère et le fœtus. Voici une description de ces différents rôles :
Professionnels de santé de ville :
- Ces professionnels, tels que les pharmaciens, infirmiers, et kinésithérapeutes, jouent souvent le rôle de premiers interlocuteurs pour les femmes enceintes. Ils peuvent conseiller sur des préoccupations mineures, orienter vers des spécialistes adaptés, ou répondre à des questions générales liées à la santé et au bien-être.
Médecin généraliste et sages-femmes :
- Médecin généraliste : bien qu’il ne soit pas spécialisé en obstétrique, le médecin généraliste peut suivre des grossesses sans complications, prescrire des examens de routine, et diriger vers un spécialiste en cas de besoin.
- Sages-femmes : elles jouent un rôle central dans le suivi de la grossesse. Expertes des grossesses normales, elles conduisent des consultations prénatales, prescrivent les examens nécessaires, offrent une aide pour la préparation à l’accouchement et peuvent également suivre la mère lors de l’accouchement. En cas de complication ou de situation à risque, elles orientent vers un gynécologue-obstétricien.
Gynécologue-obstétricien :
- Ce spécialiste intervient pour des avis spécialisés, en particulier si des complications ou des situations spécifiques sont identifiées. Il/elle est formé(e) pour prendre en charge des grossesses à risque, des pathologies associées ou des anomalies détectées lors des échographies.
- Le gynécologue-obstétricien est également celui qui, dans de nombreux cas, sera en charge de l’accouchement, en particulier si des interventions spécifiques (comme une césarienne) sont prévues.
La collaboration de ces professionnels de santé est essentielle pour assurer une surveillance complète et attentive tout au long de la grossesse. Chaque femme enceinte est encouragée à suivre les recommandations de ces professionnels et à communiquer ouvertement avec eux concernant toute inquiétude ou question.
Étape 2 : soulager les symptômes
Durant le sixième mois de grossesse, les symptômes peuvent devenir plus marqués en raison des changements physiologiques rapides et de la croissance du fœtus.
- Douleurs ligamentaires et dorsales
- Brûlures d’estomac et indigestion
- Œdème (gonflement)
- Varices et hémorroïdes
- Essoufflement
- Congestion nasale
- Contractions de Braxton Hicks
- Pertes vaginales
Surveillance
La préparation à l’accouchement est une étape importante pour de nombreuses femmes enceintes. Ces séances visent à informer, rassurer, préparer physiquement et psychologiquement la future mère (et souvent le futur père ou partenaire) à l’accouchement, mais aussi à la parentalité. Si vous n’avez pas encore commencé votre préparation à l’accouchement durant le cinquième mois de grossesse, voici quelques conseils et informations :
Quand commencer ?
- La plupart des femmes débutent leur préparation à l’accouchement entre le cinquième et le septième mois de grossesse. Si ce n’est pas déjà fait, le cinquième mois est un excellent moment pour commencer.
Comment choisir sa préparation ?
- Il existe différentes méthodes de préparation à l’accouchement : classique, sophrologie, yoga prénatal, haptonomie, méthode Bonapace, etc. Renseignez-vous sur les différentes options disponibles dans votre région et choisissez celle qui vous convient le mieux.
Où faire sa préparation ?
- Les séances peuvent avoir lieu à l’hôpital, en clinique, dans un cabinet de sage-femme, ou même parfois à domicile. Votre choix peut dépendre de l’endroit où vous avez prévu d’accoucher, de votre lieu de résidence, ou de vos préférences personnelles.
Combien de séances ?
- Généralement, l’assurance maladie Française rembourse huit séances de préparation à l’accouchement. Cependant, le nombre exact peut varier en fonction de la méthode choisie.
Inclusion du partenaire :
- Dans de nombreuses formes de préparation, le partenaire est invité à participer. Sa présence peut renforcer le soutien émotionnel, aider à la préparation pratique et renforcer le lien avec le bébé.
Contenu des séances :
- Les séances couvrent souvent une variété de sujets, tels que la physiologie de l’accouchement, les techniques de respiration et de relaxation, la gestion de la douleur, le rôle du partenaire, l’allaitement, et les soins aux nouveau-nés.
Prendre rendez-vous :
- Si vous n’avez pas encore commencé, prenez rendez-vous dès que possible, car certains cours ou méthodes peuvent être rapidement complets.
En somme, la préparation à l’accouchement est une excellente façon de se sentir prête, informée et en confiance pour le grand jour. Elle permet également d’établir un lien avec d’autres parents et professionnels de santé, offrant une source précieuse de soutien et d’information.
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