Bouche sèche, épaississement des papilles, langue blanche, aphtes, ulcérations… Ce ne sont que des exemples des désagréments liés à une mucite de la bouche, appelée aussi mucite orale. Près de la moitié des personnes qui suivent des traitements par chimiothérapie ou radiothérapie en souffrent.

Très douloureuses, les plaies d’une mucite orale altèrent la vie quotidienne notamment au niveau de l’alimentation qui devient difficile, voire impossible. Comment expliquer l’apparition d’une mucite ? Comment évolue-t-elle ? Existe-t-il des moyens permettant de la soulager et de la prévenir ? Nous allons vous aider à éclaircir le sujet.

Qu’est-ce que la mucite orale post traitement antitumoral ?

Définition

Une mucite orale (alias stomatite) est une inflammation des muqueuses de l’intérieur de la bouche.

Comment expliquer cette affection de la bouche ?

La mucite orale est un effet indésirable fréquent des traitements par chimiothérapie et radiothérapie. Elle se traduit par des rougeurs et des plaies qui apparaissent quelques jours après le début du traitement, à environ 1 à 2 semaines.

Diagnostic de la mucite orale

Les personnes atteintes

La mucite orale survient généralement chez les personnes sous chimiothérapie ou radiothérapie.

Les symptômes

La mucite orale se traduit le plus souvent par une douleur à type de brûlure d’intensité variable (de faible allant jusqu’à élevée). Elle se localise au niveau de la langue et ne présente pas d’irradiation vers les parties aux alentours. Il s’agit d’une douleur aigüe, à début progressif et d’une durée prolongée. Elle se ressent toute la journée et est susceptible de persister pendant un long moment.

D’autres symptômes de la mucite orale coexistent à la suite d’une chimiothérapie ou une radiothérapie :

• un trouble de la voix ;
• une difficulté à avaler les aliments et les boissons ;
• des douleurs pharyngées ou œsophagiennes ressenties au cours de la déglutition des aliments et même de la salive.

Les signes

À l’examen clinique de l’intérieur de la bouche, le médecin observe les rougeurs sur la langue sur lesquelles se déposent des lésions blanches qui font saillie et qui pèlent. De part et d’autre de la région affectée, on peut apercevoir des ulcérations (plaies) superficielles isolées et quelquefois des ulcérations profondes étendues.

Les formes compliquées de la mucite orale

Si la personne présente un déficit en plaquette sanguine, la mucite orale risque de provoquer d’importantes hémorragies.

En outre, la surinfection par des agents pathogènes peut également engendrer de sérieuses complications de la mucite :

• la surinfection par champignon entraîne la candidose orale  avec une sensation de cuisson de la langue et une langue chargée blanchâtre ;
• la surinfection bactérienne, avec formation des pus ;
• la surinfection virale provoquant la formation d’érosions ou de vésicules à l’intérieur de la bouche.

Le traitement de la mucite orale

Étape 1 : prise en charge

Si on présente les symptômes d’une mucite de la bouche, il est conseillé de consulter un médecin généraliste. Il fera le diagnostic en plus de prescrire les traitements pour soulager les douleurs et traiter les ulcérations.

Puisque la mucite est un effet indésirable de la chimiothérapie, un oncologue est aussi en mesure de prendre en main le traitement.

Étape 2 : soulager les symptômes

Que faire pour soulager la douleur ?

Pour calmer la douleur au cours d’une mucite orale, prendre un anti douleur adapté en écartant les médicaments qui font pires que mieux.

Que faire contre la sécheresse buccale ?

Pour éviter ce désagrément, il faut maintenir l’humidité de la bouche. Plusieurs méthodes peuvent être utilisées.

Étape 3 : appliquer des mesures d’hygiène

Une mauvaise hygiène bucco-dentaire, les caries, les maladies parodontales, la sècheresse buccale et le mauvais état nutritionnel constituent des facteurs de risque majeur dans l’apparition des mucites orales notamment en cas de radiothérapie de la tête ou du cou.

La douleur et la difficulté à manger occasionnées par la mucite orale sont souvent à l’origine d’une dénutrition et d’une déshydratation. Il faudra donc parfois réduire l’intensité du traitement anti cancéreux en fonction de l’état de santé du patient.

Surveillance de la mucite orale

La disparition des symptômes ou la guérison de la mucite peut s’observer 2 à 4 semaines après la fin du traitement chimiothérapique ou radiothérapique.

Questions fréquentes

1. Pourquoi la mucite orale survient-elle après une chimiothérapie ou une radiothérapie ?

La mucite orale est une inflammation des muqueuses buccales causée par les traitements anticancéreux, qui endommagent les cellules de la bouche à renouvellement rapide. Ces dommages provoquent des rougeurs, des douleurs et des plaies dès la première ou la deuxième semaine de traitement, altérant le confort du patient.

2. Quels sont les symptômes caractéristiques d’une mucite orale ?

Les principaux signes incluent une douleur intense à type de brûlure localisée sur la langue, des rougeurs, des ulcérations superficielles ou profondes, une sécheresse buccale, ainsi que des difficultés à avaler ou à parler. Ces symptômes s’accompagnent parfois de troubles pharyngés ou œsophagiens lors de la déglutition.

3. Quelles complications peuvent découler d’une mucite orale ?

En cas de déficit en plaquettes, une mucite peut entraîner des hémorragies importantes. Elle peut également se compliquer d’une surinfection fongique (candidose), bactérienne (présence de pus), ou virale (formation de vésicules), nécessitant une prise en charge rapide pour éviter des aggravations.

4. Quels traitements permettent de soulager une mucite orale ?

Pour apaiser les douleurs, des antalgiques adaptés sont prescrits, tout en écartant les médicaments susceptibles d’aggraver les symptômes. L’humidification régulière de la bouche aide à lutter contre la sécheresse buccale, et des mesures d’hygiène strictes préviennent les infections secondaires.

5. Combien de temps dure une mucite orale et comment la prévenir ?

La mucite orale disparaît généralement 2 à 4 semaines après l’arrêt des traitements anticancéreux. Une prévention efficace passe par une bonne hygiène bucco-dentaire, un suivi régulier chez un dentiste, et l’adoption de soins adaptés avant et pendant le traitement oncologique.

Aller plus loin

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