Maladie de Crohn

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Maladie de Crohn

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire du système digestif responsable de nombreux troubles. Bien que cette pathologie ne soit pas entièrement curable, des traitements existent afin d’améliorer la qualité de vie et contrôler les complications. Diagnostic et traitements, dans cet article vous aurez un aperçu global de cette maladie.

Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?

Définition

La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, c’est à dire qu’elle ne guérie pas. Elle est cousine d’une autre maladie qui lui ressemble : la rectocolite hémorragique. La différence entre les deux maladie est surtout la façon dont l’intestin est atteint et sa localisation.

Son diagnostic repose sur un faisceau d’arguments cliniques et paracliniques.

Origine de la maladie

La maladie de Crohn est une maladie auto-immune de cause inconnue. Ce sont les propres anticorps produits par le malade qui sont à l’origine de la maladie. Elle se caractérise par une inflammation de toute la paroi digestive, de la bouche à l’anus, en proportion variable. Cela peut conduire à une perte progressive de la fonction physiologique de l’intestin à ces niveaux.

Dans un tiers de cas, la maladie de Crohn affecte seulement l’intestin grêle (la partie après l’estomac).

Dans un autre tiers, elle atteint l’intestin grêle et le côlon.

Et dans le tiers restant, elle affecte seulement le côlon.

Son évolution se fait par poussées. Les périodes de rémissions entre les poussées vont de quelques semaines à quelques mois, voire même des années.

De nombreux facteurs peuvent favoriser son apparition. Parmi eux se trouvent :

  • l’opération de l’appendice ;
  • le tabac : outre son influence sur le développement de la maladie, cette substance accélère aussi la fréquence des poussées et les risques de complications chez les personnes déjà malades ;
  • le stress ;
  • la prédisposition familiale : il s’avère que la maladie de Crohn possède une forte affinité avec de nombreuses gênes dont le gêne NOD2/CARD15.
  • l’alimentation : un apport trop important en protéines animales et une carence en vitamine D.

L’implication de la flore intestinale dans la maladie reste encore mal connue.

Le diagnostic de la maladie de Crohn

Qui est concerné ?

La maladie de Crohn touche environ une personne sur 1000 avec un peu plus de femmes que d’hommes.

Elle survient plus fréquemment chez les jeunes adultes entre 20 à 30 ans, mais peut aussi parfois se manifester chez les enfants, les adolescents et les adultes.

Elle est plus courante chez les personnes vivant dans le nord de l’Europe que dans le sud.

Les symptômes

La maladie de Crohn évolue par poussées entremêlées de périodes de rémission.

Les symptômes les plus observés sont en général : la fatigue, la perte d’appétit, et l’amaigrissement (les trois font ce qu’on appelle « l’altération de l’état général »).

Selon la forme de la maladie de Crohn qui affecte le patient, ce dernier présente aussi des symptômes digestifs caractéristiques.

Pour la maladie de Crohn « oesogastroduodenale », le patient subit lors des crises, des brûlures d’estomac et des renvois acides.

En cas de maladie de Crohn « iléale pure », le patient souffre davantage de douleurs dans le ventre en bas à droite, de nausées et de diarrhées.

Et, pour la maladie de Crohn « colique pure », les symptômes se caractérisent surtout par du sang dans les selles, des maux de ventre, de la difficulté ou douleur à la défécation, de l’incontinence, et la tension anale.

Les signes

Une personne atteinte de la maladie de Crohn peut subir une perte de poids, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.

À la palpation du ventre, on constate un abdomen sensible mais souple.

Les complications de la maladie de Crohn

La maladie de Crohn peut prendre différentes formes compliquées. On peut citer :

  • les affections anales  telles que l’ulcération
  • les fistules (formation de tunnels entre l’intestin et une autre partie du corps) ;
  • le ventre de bois : c’est un signe qui évoque une péritonite par perforation ;
  • le ballonnement, la douleur, le vomissement, la constipation, l’arrêt des gaz peuvent suggérer une sténose, et une occlusion intestinale ;

Il est aussi possible que le patient présente des symptômes qui n’ont aucun lien avec l’inflammation digestive comme

  • l’uvéite (c’est une inflammation de l’œil)
  • l’arthrite (polyarthrite, spondylarthrite ankylosante).
  • la cholangite sclérosante primitive peut accompagner la maladie de crohn ; c’est une inflammation, fibrose et altération des canaux biliaires ;
  • l’érythème noueux : ce sont des nodules sous la peau des jambes qui peuvent accompagner la maladie de crohn
  • l’apparition d’aphtose buccale (des aphtes pathologiques).

Dans les cas les plus critiques, le patient souffre de fatigue, fièvre, saignements rectaux de plus de 6 fois par jour, avec amaigrissement et anémie. On parle ici de colite aigüe grave. Celui-ci nécessite une hospitalisation d’urgence pour une cure de corticoïde.

Chez l’enfant, la maladie de Crohn peut être responsable d’un retard de croissance.

Ne pas confondre

Le principal diagnostic différentiel de la maladie des Crohn est la rectocolite hémorragique. Les deux pathologies expriment généralement des symptômes assez similaires. Seule la localisation et la manière dont l’intestin est atteint change. La rectocolite hémorragique ne touche que le côlon et le rectum. La coloscopie saura faire la différence.

Les examens utiles au diagnostic de la maladie de Crohn

a-Biologie sanguine

Quand les symptômes évoquent la maladie de Crohn, des tests sanguins sont pratiqués. Ils permettent d’évaluer la gravité de l’inflammation, la possibilité de développement d’une anémie liée au saignement continu, et l’état nutritionnel du patient.

Voici les principaux tests :

  • NFS-Plaquette : un examen qui consiste à analyser les cellules sanguines pour détecter les anémie et l’augmentation anormale des globules blancs ;
  • Hémostase : permet d’évaluer le risque de saignement excessif ;
  • CRP : est généralement supérieur à 5mg/l et reflète l’inflammation du tibe digestif
  • l’ANCA : c’est un type d’anticorps : il est négatif ;
  • l’ASCA : c’est un type d’anticorps qui est positif dans 2/3 des cas.

L’analyse d’échantillons de selles peut également s’avérer utile pour le diagnostic différentiel de la maladie de Crohn :

  • l’examen parasitologique des selles : doit être négatif ;
  • la coproculture : doit être négative également ;

b-Coloscopie

Un examen coloscopique est indispensable pour permettre d’étudier les parois internes de l’intestin. Il se fait sous anesthésie générale en gastro entérologie. La maladie de Crohn se confirme par la présence d’ulcères ou lésions inflammatoires rouges s’étendant de façon discontinue avec intervalles de muqueuses saines sur toute la paroi du tube digestif.

On peut parfois voir les pseudo polypes (lésions en relief tapissant la paroi du colon), des rétrecissement de calibre, des fistules ou des abcès.

c-Autres examens

Si nécessaire, un scanner ou une IRM peut être exécuté pour explorer l’intestin grêle.

L’utilisation de videocapsule, une gélule qui contient un mini camera, peut aider à confirmer le diagnostic de la maladie de Crohn, qui se siège dans l’intestin grêle (c’est une zone plus difficile d’accès).

Les signes évocateurs de complications aux examens

Certains signes peuvent alerter la survenue des complications dans la maladie de Crohn. Ces derniers regroupent généralement :

  • l’apparition de sténose, de fistule ou d’abcès ;
  • la carence ou dénutrition ;
  • l’anémie par carence en fer.

Ne pas confondre

En cas d’inflammation qui se concentre exclusivement au niveau du colon ou du rectum, le diagnostic doit être orienté vers une rectocolite hémorragique.

Les traitements de la maladie de Crohn

Étape 1 : prendre en charge

Le pharmacien oriente et conseille les patients sur les mesures à prendre devant les symptômes.

Le médecin généraliste s’occupe du dépistage de la maladie. Il vous fera diriger vers un gastroentérologue dès suspicion de la maladie, pour une coloscopie.

Si le recours à la chirurgie est indispensable, on aura recours au chirurgien viscéral.

Étape 2 : soulager les symptômes

De nombreux médicaments aident à réduire les inflammations et à soulager les symptômes de la maladie de Crohn. Ce sont les traitements d’attaques. Tous n’ont pas la même efficacité et les mêmes risques. Il faudra veiller à bien s’informer sur le sujet.

Certains médicaments ont des bénéfices incertains car leur taux d’efficacité sont très faible au regard des bénéfices espérés.

D’autres sont sont carrément à proscrire car ils peuvent aggraver les symptômes. Si cela vous intéressent, référez vous à Learnycare+.

Étape 3 : les traitements ciblés

Les traitements ciblés de la maladie de Crohn ne permettent pas de la guérir complètement. Ils visent simplement à obtenir une rémission.

Dans ce cadre, les médicaments de référence sont les immunodépresseurs. Il est utile en cas d’intolérance ou échec des traitements d’attaque. Là encore différentes molécules existes et il faudra sélectionner soigneusement ceux qui ont le plus de chance de réussir, et ne pas se fier uniquement aux habitudes de prescription.

Enfin, en traitements des complications sévères et en derniers recours, on n’aura d’autre choix que l’amputation chirurgicale.

Surveillance et évolution

Chez 20 % des patients, la première poussée est suivie d’une période de rémission durable. Toutefois, on n’en guérit pas.

Pour contrôler la maladie, on réalise tout simplement un suivi de son activité par le score de CDAI :

  • rémission si CDAI <150 ;
  • activité légère entre 150 et 220 ;
  • modérée entre 220 et 450 ;
  • sévère au-dessus de 450.

Ce CDAI permet en grande partie d’apprécier l’efficacité des traitements.

Un bilan spécialisé doit également être effectué tous les 6 mois pour rechercher une carence en vitamine ou en nutriment et pour pouvoir confirmer si le patient répond au traitement ou non.

Une surveillance biologique des traitements est aussi à mettre en place selon la molécule thérapeutique choisie.

Prévention

Si vous souhaitez réduire le risque d’apparition de la maladie de Crohn, il faut commencer par lutter contre les facteurs de risques. Il faut pour cela :

  • arrêter la consommation du tabac ;
  • faire attention à l’alimentation : si nécessaire, il faut exclure certains aliments pour voir si cela peut diminuer les symptômes : les viandes rouges, les céréales, les produits laitiers, les épices, les caféines… Mais sachez qu’aucun régime n’a de bénéfice prouvé

En outre, pour lutter contre les complications, il est important de prendre certaines mesures spécifiques.

  • Pour éviter l’apparition de cancer colorectal, il faut faire un dépistage par coloscopie chez les personnes ayant une maladie de Crohn depuis plus de 8 ans.
  • L’accompagnement psychologique est aussi indispensable.

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Dr Learnycare
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