Tachycardie jonctionnelle

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Tachycardie jonctionnelle

La tachycardie jonctionnelle est un trouble du rythme cardiaque caractérisé par une accélération anormale du rythme cardiaque causée par des impulsions électriques anormales. Cette affection peut entraîner une fréquence cardiaque élevée et des symptômes associés. Dans cet article, nous explorerons plus en détail les causes, les symptômes, le diagnostic et le traitement de la tachycardie jonctionnelle.

Qu’est-ce que  ?

Définition

La tachycardie jonctionnelle, également connue sous le nom de maladie de Bouveret, est un trouble du rythme cardiaque caractérisé par des réentrées de l’influx électrique dans le cœur, ce qui provoque une accélération soudaine du rythme cardiaque. Contrairement à d’autres types de tachycardie, la tachycardie jonctionnelle est générée au niveau de la région jonctionnelle du cœur, c’est à dire entre les oreillettes et les ventricules.

Cette affection peut survenir chez des personnes de tout âge et peut être isolée ou récurrente.

Explications

Le mécanisme de survenue de tachycardie jonctionnelle implique la présence d’une voie électrique anormale entre les oreillettes et les ventricules, en plus du chemin normal. Cette voie supplémentaire, également appelée trajet accessoire, permet à un influx électrique supplémentaire de remonter, déclenchant ainsi le départ d’une autre impulsion ventriculaire, prématurée.

Les causes de la tachycardie jonctionnelle peuvent urvenir sur un cœur sain sans cause apparente. Cependant, certains facteurs peuvent augmenter le risque de développer une tachycardie jonctionnelle, tels que

  • l’anomalie de la valve mitrale,
  • la maladie d’Ebstein (une anomalie de la valve tricuspide avec une insertion basse)
  • ou le syndrome de Wolff-Parkinson-White (présence d’un faisceau accessoire reliant directement les oreillettes aux ventricules sans passer par le nœud auriculoventriculaire, ce qui entraîne des préexcitations ventriculaires. Ce trajet est appelé faisceau de Kent).

Il est important de noter que la tachycardie jonctionnelle présente un risque accru de fibrillation auriculaire (un autre trouble du rythme cardiaque, caractérisé par des battements irréguliers et rapides des oreillettes) ou de fibrillation ventriculaire (un rythme cardiaque chaotique et potentiellement mortel). La gestion de la tachycardie jonctionnelle vise donc à prévenir ces complications potentiellement graves et à contrôler les symptômes associés.

Diagnostic

Les personnes concernées

La tachycardie jonctionnelle est la cause la plus fréquente de tachycardie chez les jeunes individus sans cardiopathie préexistante. Elle peut se produire à tout âge, mais elle est plus fréquente chez les enfants et les adolescents. La fréquence exacte de la tachycardie jonctionnelle dans la population générale n’est pas bien établie, mais elle est considérée comme relativement fréquente.

Les épisodes de tachycardie jonctionnelle peuvent être déclenchés par différents facteurs, tels que le stress, l’anxiété, la caféine, l’alcool ou certains médicaments.

Il est important de noter que la tachycardie jonctionnelle peut également survenir chez les adultes, en particulier chez ceux qui présentent des facteurs de risque tels que le prolapsus de la valve mitrale ou le syndrome de Wolff-Parkinson-White. Cependant, dans la plupart des cas, la tachycardie jonctionnelle survient sur un cœur sain sans cause apparente.

Les symptômes

Les symptômes les plus courants de la tachycardie jonctionnelle sont les palpitations, qui sont des battements cardiaques rapides et irréguliers ressentis dans la poitrine. Ces palpitations peuvent survenir de manière soudaine et se terminer également brusquement. Certaines personnes peuvent également ressentir une sensation de battements cardiaques sautés ou une perception anormale du rythme cardiaque.

Les signes

Lorsqu’un épisode de tachycardie jonctionnelle se produit, il peut être détecté à l’aide d’un examen clinique, en particulier par l’auscultation cardiaque. Un médecin peut détecter une tachycardie au moment de la crise en écoutant les battements cardiaques à l’aide d’un stéthoscope. La fréquence cardiaque est généralement rapide et régulière pendant la tachycardie jonctionnelle.

Il est important de noter que les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et que certains individus peuvent ne pas présenter de symptômes du tout. La gravité des symptômes peut également varier en fonction de la fréquence et de la durée des épisodes de tachycardie jonctionnelle. Si vous ressentez des palpitations ou d’autres symptômes cardiaques, il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour un examen approfondi et un diagnostic précis.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+. Tapez « palpitation » et laissez vous guider.

Les examens

La tachycardie jonctionnelle paroxystique est un trouble du rythme cardiaque caractérisé par un nombre égal d’ondes P et de complexes QRS sur l’ECG lors d’une crise. Les caractéristiques spécifiques de l’ECG peuvent aider à distinguer le type de tachycardie. Par exemple,

  • un intervalle P-QRS court et des complexes QRS fins indiquent généralement une tachycardie de réentrée.
  • Un intervalle P-QRS long et des QRS fins suggèrent la présence d’un faisceau de Kent orthodromique, où l’impulsion se déplace dans le sens contraire des aiguilles d’une montre.
  • Si les QRS sont larges, cela peut indiquer un faisceau de Kent antidromique, où l’impulsion se déplace dans le sens des aiguilles d’une montre.
  • Enfin, la présence d’une onde delta – qui signifie que le ventricule est dépolarisé en premier par le faisceau de Kent – peut aider à localiser le faisceau en fonction de sa positivité ou de sa négativité

Autres examens

L’épreuve d’effort, la stimulation œsophagienne et l’exploration électrophysiologique endocavitaire sont des tests complémentaires qui peuvent être utilisés pour évaluer plus précisément la tachycardie jonctionnelle et déterminer le risque associé à la présence d’un faisceau de Kent.

L’épreuve d’effort consiste à soumettre le patient à un exercice physique progressif tout en surveillant l’activité électrique du cœur. Cela permet de provoquer une accélération du rythme cardiaque et d’observer les réponses électriques du cœur, notamment la période où le faisceau de Kent est inactif. Si la période réfractaire est inférieure à 250 ms, cela peut indiquer un risque accru de tachycardie jonctionnelle et de fibrillation auriculaire.

La stimulation œsophagienne est une méthode d’évaluation qui implique l’insertion d’une sonde dans l’œsophage pour stimuler électriquement le cœur et induire des arythmies. Cela permet de mesurer la réponse du faisceau de Kent à différentes fréquences de stimulation et d’évaluer sa période réfractaire.

L’exploration électrophysiologique endocavitaire est un test plus invasif qui est effectué en introduisant des cathéters dans les cavités cardiaques pour enregistrer l’activité électrique et effectuer des stimulations électriques. Cela permet de cartographier l’activité électrique du cœur et d’identifier précisément la localisation et les caractéristiques du faisceau de Kent.

Ces tests complémentaires sont généralement réservés aux cas complexes ou réfractaires de tachycardie jonctionnelle et sont réalisés par des spécialistes en électrophysiologie cardiaque. Ils aident à évaluer le risque associé à la tachycardie jonctionnelle et à guider les décisions de traitement.

Quels sont les signes évocateurs de complications?

La tachycardie jonctionnelle peut être associée à certaines complications, notamment la fibrillation auriculaire et la fibrillation ventriculaire.

La fibrillation auriculaire est un trouble du rythme cardiaque caractérisé par des contractions chaotiques et irrégulières des oreillettes. Dans le cas de la tachycardie jonctionnelle, une accélération excessive de l’activité électrique dans la jonction auriculo-ventriculaire peut favoriser le développement de la fibrillation auriculaire. Cela peut entraîner des symptômes tels que des palpitations, une sensation de battement irrégulier du cœur et une diminution de la fonction cardiaque.

La fibrillation ventriculaire est un trouble du rythme cardiaque potentiellement grave qui se caractérise par des contractions électriques chaotiques et désorganisées des ventricules. Bien que la tachycardie jonctionnelle ne soit généralement pas associée directement à la fibrillation ventriculaire, des cas exceptionnels ont été signalés. Il est important de surveiller attentivement la tachycardie jonctionnelle et de la traiter correctement pour réduire le risque de complications cardiaques, y compris la fibrillation ventriculaire.

Il convient de noter que les complications graves, telles que la fibrillation auriculaire et la fibrillation ventriculaire, sont rares dans le cas de la tachycardie jonctionnelle sur cœur sain. Cependant, il est essentiel de surveiller attentivement la affection, de diagnostiquer correctement les types spécifiques de tachycardie jonctionnelle et de mettre en place un plan de traitement approprié pour prévenir toute complication potentielle.

Le traitement

Étape 0 : en cas de crise

Pour tenter de ralentir le rythme cardiaque au moment d’une crise, certaines manœuvres visent à stimuler le nerf vague, qui est responsable du ralentissement du rythme cardiaque.

10 manœuvres vagales sont possibles, au choix :

  • le massage des carotides du cou,
  • une légère compression des globes oculaires,
  • la manœuvre de Valsalva : faire une profonde inspiration, fermer la bouche et le nez, et d’essayer d’expirer comme si on soufflait dans un ballon. Il est important de ne pas forcer excessivement pendant cette manœuvre pour éviter des complications.
  • l’immersion dans l’eau (diving reflex),
  • l’apnée,
  • la déglutition rapide d’un liquide froid ou chaud,
  • la toux : se pencher en avant et de tousser plusieurs fois.
  • l’inspiration profonde,
  • le bâillement
  • et la position allongée, jambes et bassin surélevée, tête en bas.

Il faut en essayer une. Ces manœuvres peuvent stimuler le nerf vague et entraîner une bradycardie réflexe, ce qui peut ralentir le rythme cardiaque dans certains cas.

Cependant, il est important de noter que ces manœuvres ne sont pas toujours efficaces et peuvent ne pas être recommandées dans tous les cas. La décision de les utiliser doit être prise en fonction de la situation clinique spécifique et doit être guidée par un professionnel de santé qualifié.

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge de la tachycardie jonctionnelle implique généralement la participation de différents professionnels de santé, en fonction de la gravité et de la complexité de la affection.

Les professionnels de santé de ville, tels que les médecins généralistes, jouent un rôle important dans le dépistage initial de la tachycardie jonctionnelle. Ils peuvent évaluer les symptômes, effectuer un examen physique et, si nécessaire, demander des tests complémentaires tels qu’un électrocardiogramme (ECG) pour confirmer le diagnostic. Ils peuvent également fournir des conseils généraux sur les mesures d’autosoins et l’importance d’une surveillance régulière.

En cas de diagnostic confirmé de tachycardie jonctionnelle, une référence à un cardiologue ou à un rythmologue spécialisé est recommandée. Ces spécialistes sont formés pour évaluer plus en détail la affection, déterminer la cause sous-jacente et proposer un plan de traitement approprié. Ils peuvent réaliser des tests spécialisés tels qu’une épreuve d’effort, une stimulation œsophagienne ou une exploration électrophysiologique endocavitaire pour mieux évaluer la affection et guider le traitement.

En cas d’urgence, il faut appeler un service hospitalier d’urgence.

La coordination entre les différents professionnels de santé est essentielle pour assurer une prise en charge optimale de la tachycardie jonctionnelle, en veillant à ce que le patient reçoive les soins et les conseils appropriés pour gérer sa affection.

Étape 2 : soigner

Le traitement est assez complexe car ils existent beaucoup de situations possibles. Et les médicaments utilisés ne sont pas toujours efficaces. Consultez Learnycare+, si cela vous intéresse.

Il est important de consulter un cardiologue spécialisé en électrophysiologie cardiaque pour évaluer le meilleur traitement en fonction de chaque cas spécifique.

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Dr Learnycare
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