Abcès et fistule anale

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Abcès et fistule anale

Parlons d’un sujet qui est souvent éclipsé par la gêne ou le tabou : l’abcès et la fistule anale. Intrigants et importants, ces problèmes de santé anorectaux, malgré leur nature délicate, sont assez communs et peuvent considérablement affecter la qualité de vie d’un individu.

L’abcès anal est une poche de pus qui se développe près de l’anus, résultant d’une infection dans les petites glandes anales. L’inflammation, la douleur et parfois la fièvre peuvent être des indicateurs de cet état.

La fistule anale, quant à elle, est une complication potentielle de l’abcès anal. C’est un petit tunnel qui se crée entre l’intérieur de l’anus et la peau environnante. Les symptômes sont souvent similaires à ceux de l’abcès anal, mais peuvent également inclure des sécrétions anales inhabituelles.

Pourquoi ce sujet mérite-t-il une attention particulière ? Premièrement, parce qu’une prise en charge rapide et appropriée de ces affections peut prévenir les complications et améliorer considérablement le bien-être du patient. Deuxièmement, parce qu’en dépit de leur fréquence, elles sont encore largement incomprises par le public. En démystifiant l’abcès et la fistule anale, nous pouvons encourager les personnes touchées à rechercher de l’aide médicale sans honte ou peur, conduisant à des soins plus efficaces et à une meilleure santé générale. Alors, accrochons-nous à nos sièges et plongeons ensemble dans le monde fascinant de la proctologie !

Qu’est-ce que ?

Définition

Une collection de pus dans les espaces péri-rectaux, également appelée un abcès péri-rectal ou anal, est une affection assez commune mais potentiellement sévère. Elle se produit lorsque les petites glandes situées juste à l’intérieur de l’anus deviennent infectées à partir de bactéries ou d’obstructions. Les bactéries se multiplient, causant une infection et la formation de pus.

Cet abcès peut se développer dans différents endroits autour du rectum et de l’anus, classifiés selon leur localisation spécifique. Par exemple, un abcès péri-anal est situé très près de la surface de la peau de l’anus, tandis qu’un abcès ischio-rectal est une infection plus profonde, située entre le muscle sphincter et la peau.

Le principal symptôme d’un abcès anal est une douleur intense et constante dans la région anale, qui peut s’aggraver lors de l’assise, de la toux ou de la défécation. D’autres symptômes peuvent inclure une rougeur ou un gonflement dans la région anale, des frissons, de la fièvre, une constipation et une sensation générale de malaise.

Il est essentiel de consulter un professionnel de la santé si vous pensez avoir un abcès anal, car un abcès anal peut conduire à une complication plus sérieuse, comme une fistule anale, où un canal anormal se forme entre l’intérieur de l’anus et la peau environnante.

Explications

Les cryptes anales sont de petites dépressions situées à l’intérieur de l’anus, plus précisément dans la ligne pectinée, la région de transition entre la peau externe et le revêtement interne de l’anus. Elles ont tendance à recueillir de petites quantités de matières fécales et de mucus, ce qui peut favoriser la croissance bactérienne.

Une infection d’une crypte anale, aussi connue sous le nom de cryptite, se produit lorsque les bactéries s’accumulent dans ces cryptes, entraînant une inflammation et une infection. C’est souvent la première étape vers le développement d’un abcès anal, une poche de pus qui se forme près de l’anus en réponse à l’infection.

Diagnostic

Les personnes concernées

Les personnes concernées par les abcès et les fistules anales peut varier en fonction de divers facteurs, notamment la région géographique, les affections de vie, l’âge, le sexe et la présence de certaines maladies, comme la maladie de Crohn.

En général, ces affections sont plus courantes chez les hommes que chez les femmes. Le pic se situe entre 20 et 40 ans, bien que ces affections puissent survenir à tout âge.

Aux États-Unis, par exemple, on estime que les abcès et fistules anales affectent environ 100 à 200 personnes sur 100 000 chaque année. Dans les pays en développement, l’incidence peut être plus élevée en raison de problèmes d’hygiène ou d’accès aux soins de santé.

La prévalence est significativement plus élevée chez les personnes atteintes de la maladie de Crohn, une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. On estime que jusqu’à 50% des personnes atteintes de la maladie de Crohn peuvent développer une fistule anale au cours de leur vie.

Il convient de noter que ces chiffres sont une estimation, car beaucoup de personnes atteintes de ces affections peuvent ne pas consulter un médecin en raison de la gêne ou de l’embarras associés à ces problèmes. Ainsi, l’incidence réelle des abcès et des fistules anales pourrait être plus élevée.

Plusieurs facteurs de risque sont associés à un risque accru d’abcès et de fistules anales. Parmi ceux-ci, on compte :

  • Maladie de Crohn : il s’agit d’une affection inflammatoire chronique de l’intestin qui peut entraîner diverses complications, y compris la formation d’abcès et de fistules anales. Jusqu’à la moitié des personnes atteintes de la maladie de Crohn peuvent développer une fistule anale à un moment donné.
  • Infections sexuellement transmissibles (IST) : certaines IST, telles que la chlamydia et la gonorrhée, peuvent augmenter le risque de développer un abcès anal.
  • Hygiène personnelle : une mauvaise hygiène peut favoriser la prolifération de bactéries dans la région anale, augmentant ainsi le risque d’infection des glandes anales.
  • Traumatisme ou blessure : toute lésion de l’anus ou du rectum, qu’elle soit due à un traumatisme physique, à des rapports sexuels anaux ou à des procédures médicales, peut augmenter le risque de développer un abcès ou une fistule anale.
  • Diabète : les personnes atteintes de diabète sont plus susceptibles de développer des infections, y compris des abcès anaux.
  • Immunosuppression : les personnes dont le système immunitaire est affaibli, comme celles qui sont atteintes du VIH ou qui reçoivent une chimiothérapie, sont également à risque.
  • Histoire de problèmes anorectaux : les personnes qui ont déjà eu un abcès anal ou une autre affection anorectale sont plus susceptibles d’en développer à nouveau.

Il est important de noter que la présence d’un ou plusieurs de ces facteurs de risque ne signifie pas qu’une personne développera nécessairement un abcès ou une fistule anale, mais elle peut avoir un risque plus élevé que la population générale.

Les symptômes

La maladie associée à un abcès anal ou à une fistule anale peut évoluer de manière aiguë ou chronique, en fonction de l’état de l’infection et de la réponse du corps à celle-ci.

Dans la forme aiguë, l’infection se développe rapidement, généralement sur quelques jours ou semaines. Les symptômes peuvent être très prononcés. Les patients peuvent ressentir des douleurs anales sévères et pulsatives qui sont souvent plus intenses la nuit et ne sont pas nécessairement liées à la défécation. D’autres symptômes généraux peuvent comprendre de la fièvre (dans environ 20% des cas), une faiblesse générale, une perte de poids et une perte d’appétit.

Dans la forme chronique de la maladie, les symptômes sont généralement plus légers et peuvent durer des mois, voire des années. Les douleurs sont souvent modérées et intermittentes. Dans certains cas, le seul symptôme peut être une démangeaison autour de l’anus.

Il est essentiel pour toute personne présentant ces symptômes de consulter un professionnel de la santé, car un traitement rapide et adéquat peut aider à prévenir les complications potentiellement graves, telles que l’ infection du sang ou la formation d’une fistule anale.

Les signes

L’inspection de la région anale peut révéler plusieurs signes cliniques liés à un abcès anal ou à une fistule anale. Cela comprend :

Rectorragies : il s’agit de saignements rectaux visibles, généralement observés dans les selles, le papier toilette ou la cuvette des toilettes. Dans le cas des abcès ou fistules anales, les saignements peuvent être légers et occasionnels.

Abcès : un abcès se présente généralement comme une masse douloureuse et enflée dans la région anale. Il peut être rouge et chaud au toucher et peut causer une douleur intense, surtout lors de la défécation. Dans certains cas, un abcès peut être visible sous la forme d’une bosse ou d’un gonflement près de l’anus.

Fistules : une fistule anale est un petit tunnel qui se forme entre l’intérieur de l’anus et la peau environnante. En cas de fistule, vous pourriez observer un écoulement de pus ou de liquide sale de l’anus. Cela peut également provoquer une irritation de la peau autour de l’anus. Parfois, l’ouverture externe de la fistule peut être visible comme un petit trou ou une dépression sur la peau près de l’anus.

Il convient de noter que ces signes cliniques nécessitent une évaluation et un diagnostic par un professionnel de la santé. Si vous observez l’un de ces signes, il est recommandé de consulter un médecin pour un examen plus approfondi.

Les complications

La nécrose de Fournier est une infection bactérienne grave et rare qui provoque la mort des tissus (nécrose) dans la région périnéale, qui comprend l’anus, le rectum, les organes génitaux et le périmètre de la peau environnante. Cette affection est une urgence médicale et nécessite une intervention immédiate.

Les symptômes initiaux de la nécrose de Fournier peuvent inclure une douleur sévère dans la région périnéale, souvent accompagnée de pression artérielle basse et de rythme cardiaque rapide. En raison de l’infection et de l’inflammation, la peau de la région touchée peut devenir chaude, rouge et enflée.

Au fur et à mesure que la maladie progresse, la peau affectée peut prendre une couleur noire en raison de la nécrose tissulaire. La zone de nécrose peut s’étendre à d’autres régions, notamment les organes génitaux, les plis inguinaux, l’abdomen et les lombes.

La nécrose de Fournier est une affection très grave qui peut être fatale si elle n’est pas traitée rapidement. Le traitement implique généralement des antibiotiques à large spectre pour combattre l’infection, et souvent une intervention chirurgicale pour enlever les tissus morts. Dans certains cas, des soins intensifs peuvent être nécessaires.

Bien que la nécrose de Fournier soit rare, elle peut être associée à des abcès anaux et à d’autres infections de la région périnéale. Elle est plus fréquente chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli, les personnes atteintes de diabète et celles ayant une mauvaise hygiène.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+. Consultez par exemple l’article sur la maladie pilonidale.

Les examens

L’évaluation d’un abcès ou d’une fistule anale peut nécessiter plusieurs types de tests diagnostiques pour aider à confirmer le diagnostic, évaluer l’étendue de l’infection et orienter le traitement. Parmi ceux-ci :

a-Biologie :

  • NFS (Numération Formule Sanguine) : cet examen de sang peut aider à déterminer s’il y a une infection en cours. En effet, le nombre de globules blancs, qui augmentent généralement en réponse à une infection, peut être élevé (ce sont les leucocytes, ou les polynucléaires neutrophiles sur la prise de sang).
  • CRP (C-réactive Protéine) : c’est une protéine produite par le foie en réponse à une inflammation dans le corps. Un niveau élevé de CRP peut indiquer une infection ou une autre affection qui provoque une inflammation.
  • Hémoculture : cet examen de sang vérifie la présence de bactéries ou d’autres organismes dans le sang. Elle est généralement réalisée si on soupçonne une infection systémique ou si le patient présente des signes de septicémie.

b-Imagerie :

  • IRM/Scanner pelvien : ces tests d’imagerie peuvent aider à identifier et à localiser un abcès ou une fistule. Ils peuvent également aider à évaluer l’étendue de l’infection et à déterminer si elle s’est propagée à d’autres zones.
  • Échographie endoscopique : cette procédure utilise une sonde à ultrasons miniaturisée sur un endoscope pour créer des images détaillées des structures internes. Elle peut être utilisée pour obtenir une image plus précise de la fistule et pour déterminer son parcours exact.

Ces tests aideront le professionnel de santé à évaluer l’étendue de l’infection, à planifier le traitement approprié et à surveiller la réponse du patient au traitement.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge d’un abcès ou d’une fistule anale implique généralement plusieurs professionnels de santé et dépend de la gravité de la affection.

Professionnels de santé de ville : ces professionnels jouent souvent un rôle crucial en orientant les patients vers les services de soins appropriés et en leur fournissant des conseils sur la gestion des symptômes.

Médecin généraliste : le médecin généraliste est généralement le premier point de contact pour un patient présentant des symptômes d’un abcès ou d’une fistule anale. Le médecin généraliste peut effectuer un examen physique, demander des tests de laboratoire ou d’imagerie si nécessaire, et établir un diagnostic préliminaire. Si la affection est confirmée et considérée comme étant d’une gravité qui dépasse le cadre des soins primaires, le médecin généraliste référera le patient à un spécialiste.

Chirurgien viscéral : ce spécialiste joue un rôle central dans le traitement des abcès et des fistules anales. Le chirurgien viscéral peut fournir un avis spécialisé sur la meilleure approche thérapeutique, qui peut comprendre une intervention chirurgicale pour drainer l’abcès ou pour réparer la fistule. En outre, le chirurgien viscéral peut travailler en étroite collaboration avec d’autres spécialistes, tels que les gastro-entérologues et les radiologues, pour assurer une prise en charge complète de la affection.

Il est essentiel pour les patients de travailler en étroite collaboration avec ces professionnels de santé, de suivre leurs conseils et de se soumettre aux traitements recommandés pour assurer le meilleur résultat possible.

Étape 2 : soulager les symptômes

Le traitement symptomatique d’un abcès ou d’une fistule anale est principalement axé sur la gestion de la douleur. Comme pour de nombreux problèmes de santé, il existe des traitements de première ligne et de deuxième ligne pour aider à gérer les symptômes

Ces médicaments devraient toujours être utilisés sous la supervision d’un professionnel de la santé en raison du risque de dépendance et d’autres effets secondaires graves. En outre, le traitement des abcès et des fistules anales nécessite généralement une approche multidisciplinaire qui inclut non seulement le soulagement de la douleur, mais aussi le traitement de l’infection et la réparation de l’abcès ou de la fistule.

Étape 3 : soigner

Le traitement curatif des abcès et des fistules anales vise à résoudre la cause sous-jacente du problème, c’est-à-dire l’abcès ou la fistule elle-même. Cela implique généralement une intervention, mais peut également nécessiter des autres traitements dans certains cas. Un aperçu est disponible dans Learnycare+. Vous y apprendrez également quelle est l’efficacité des traitements.

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Dr Learnycare
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