Ritualisation de la prise des repas, attention focus sur l’alimentation et sur le poids… l’anorexie mentale est un trouble du comportement alimentaire qui peut angoisser toute la famille. Elle touche principalement les femmes qui ont une blessure et veulent exercer un contrôle. Difficile à avouer et au vu de ses conséquences sur la santé aussi bien physique que psychologique, l’anorexie mentale nécessite une prise en charge adaptée. Faisons le point sur cette pathologie dans cet article.
Qu’est-ce que l’anorexie mentale ?
L’anorexie mentale est un des troubles du comportement alimentaires (TCA) liés à une maladie mentale. Elle est différente d’une « simple » anorexie qui veut dire perte d’appétit. Ce trouble des conduites alimentaires se caractérise par :
- une restriction alimentaire : les personnes atteintes de cette maladie refusent, volontairement ou inconsciemment, de se nourrir par peur de prendre du poids, voire de devenir obèse ;
- une expression d’une souffrance : la façon dont ces personnes perçoivent leur propre corps est déformée. Alors qu’elles commencent progressivement à perdre du poids, elles n’en ont pas conscience et peuvent même se trouver en surpoids.
En fonction de la manifestation de la maladie, on distingue deux formes d’anorexie mentale.
L’anorexie restrictive
C’est la forme la plus courante. Elle se caractérise par un sentiment de puissance et une volonté de contrôler entièrement son environnement que ce soit physique, relationnel ou affectif. Elle se traduit par un rejet de toute forme de nourriture et une phobie de la prise de poids. Ce besoin de tout contrôler est associé à un rejet de différentes formes de plaisir : alimentaire, affectif, sexuel…
L’anorexie boulimique
Elle se caractérise par des comportements boulimiques se traduisant par une consommation excessive. Celle-ci est suivie de vomissements provoqués ou spontanés. Cette forme d’anorexie est généralement associée à une perte d’estime de soi qui peut mener à une dépression. Les personnes qui en sont atteintes ressentent un dégoût ou une honte d’elles-mêmes, et peuvent recourir à des actes suicidaires.
Comment diagnostiquer une anorexie mentale ?
Qui est concerné ?
90% sont des femmes. Ce trouble de la conduite alimentaire touche rarement les hommes. Si c’est le cas, il s’agit d’hommes jeunes au profil psychologique fragile et à la personnalité hyperactive et obsessionnelle. Le diagnostic est souvent tardif et au pronostic plus sévère.
La tranche d’âge est de 12 et 30 ans.
Cette maladie mentale touche 1 % de la population. Elle est plus fréquente chez les personnes dont l’image du corps est importante comme les danseurs ou les sportifs. Elle peut atteindre jusqu’à 20 % des athlètes.
Les symptômes
L’anorexie mentale est un trouble alimentaire restrictif. Les signes généraux se manifestent par un amaigrissement important, rapide et rationalisé ainsi qu’une fatigue physique, psychique et sexuelle.
Chez les femmes, elle peut se manifester par des signes gynécologiques tels qu’une absence de règles. Cette absence de menstruation survient dans 30 % des cas et est vécue avec indifférence.
Comme c’est un trouble psychique qui est à l’origine du trouble alimentaire, différents symptômes psychologiques sont aussi associés à l’anorexie mentale.
- Des troubles de l’humeur : anxiété et dépression.
- Des problèmes de pensées : autodépréciation (influence excessive du poids), pensées rigides (déni de maigreur et idées fixes), obsession (peur de la prise de poids avec un IMC inférieur à 18) et préoccupation par la nourriture.
- Une vision déformée de son propre corps : rejet du corps, refus de puberté, croyance au mythe de la minceur…concerne 66 % des cas.
- Une anorexie volontaire (restriction) ou d’accès boulimique (« gavage »). Cette restriction peut s’accompagner d’une prise de coupe-faim ou d’une lutte contre la faim dans le but de diminuer la quantité d’aliments ou de contrôler les calories ingérées. Il y a donc un tri alimentaire et un allongement de la durée de repas. Tandis que l’accès boulimique est lié à de la culpabilité, ce qui provoque du vomissement ou de la prise de diurétique, de laxatif, d’hormones thyroïdiennes…
- Une hyperactivité : pour se déculpabiliser, les malades deviennent hyperactifs en faisant beaucoup de sport ou en augmentant les activités scolaires. Ils peuvent aussi faire cela à visée purgative, c’est à dire pour se «nettoyer». On constate également des troubles sexuels sou forme d’absence ou au contraire d’addiction.
- Des troubles de l’affection : la personne est très dépendante du milieu familial, ce qui contraste avec la recherche importante de contrôle.
Les signes d’anorexie mentale que les médecins recherchent
Les signes cliniques généraux de ce trouble de l’alimentation sont :
- une cassure de la courbe poids/taille qui se traduit par un IMC inférieur à 18, cela indique une dénutrition ;
- une diminution de la tension ;
- une baisse de la fréquence cardiaque.
D’autres signes sont aussi observables comme :
- des cheveux ternes et cassants ;
- des ongles striés ;
- une hypertrichose (pilosité anormale) ; un lanugo (duvet fin) ;
- une diminution du volume musculaire ;
- un corps qui présente des caractéristiques masculines ;
- une fonte des graisses au niveau des joues, des seins, des hanches et des fesses ;
- une langue dépapillée ; une mycose ; des dents en mauvais état.
Est ce grave ?
Une anorexie mentale est grave quand :
- l’IMC est inférieur à 15 ;
- la perte de poids est rapide (atteignant les 20 % en 3 mois) ;
- la pression artérielle systolique (PAS) est inférieure à 90 mmHg ;
- la pression artérielle diastolique (PAD) est inférieure à 60 mmHg ;
- la fréquence cardiaque est en dessous de 50.
Les complications de ce trouble du comportement alimentaire s’observent également :
- lorsque le terrain est masculin ou âge tardif ;
- en cas de vomissements ou d’utilisation de laxatifs (déshydratation et carences) ;
- quand une boulimie s’associe à l’anorexie : elle va se manifester par une hyperphagie (consommation excessive non contrôlée) suivie de vomissement compensateur ;
- en cas de troubles scolaires ou professionnels.
Les symptômes vont alors s’aggraver jusqu’à l’apparition de différents troubles liés aux déficits en vitamines, nutriments, graisses. En l’absence de traitement, cette maladie peut causer la mort.
Examens de l’anorexie mentale ?
Un examens biologique complet peut être réalisés pour vérifier l’absence de carence en vitamines, protéines, potassium, sodium, problème thyroïdien…
Comment soigner l’anorexie mentale
Étape 1 : voir son médecin
La prise en charge de ce trouble de l’alimentation est multidisciplinaire. En effet, la guérison nécessite l’aide de plusieurs spécialistes dont :
- un médecin généraliste ;
- un pédiatre ;
- un psychiatre : c’est un docteur spécialisé dans les troubles psychiques. Il peut délivrer des ordonnances ;
- un psychologue : c’est un spécialiste des troubles psychiques. Contrairement au psychiatre, celui-ci ne peut pas délivrer d’ordonnance ;
- un nutritionniste : étant donné que c’est un terme qui ne doit pas s’employer seul, on parle de « médecin nutritionniste » ;
- un diététicien : il s’agit d’un éducateur en nutrition.
Pour une anorexie mentale grave, une hospitalisation est obligatoire. Elle peut se dérouler en médecine, en pédiatrie ou encore en psychiatrie.
Pour un cas très grave, une réanimation peut s’avérer nécessaire.
Étape 2 : maintenir un poids minimal
Pour maintenir un poids minimal, il faudra se donner un objectif et se renutrir. Dans les cas graves, la renutrition se déroule à l’hôpital et peut nécessiter l’utilisation d’une sonde nasogastrique pour faire passer la nourriture directement dans l’estomac.
Les symptômes d’anxiété ou de dépression peuvent être soulagés avec des anxiolytiques ou des antidépresseurs. Néanmoins, les bénéfices restent incertains. Ils sont à prescrire au cas par cas.
Étape 3 : se faire accompagner
Le traitement de ce trouble du comportement alimentaire exige un accompagnement. Consultations, coaching, tutorat, mentorat…A vous de choisir qui sera le plus à même de vous aider. Une alliance doit être recherchée entre le professionnel de la santé, le patient et ses proches. Il n’y a que comme cela que l’on peut s’en sortir.
Étape 4 : éviter les pièges
Se retrouver isolée, dans sa routine quotidienne. Essayer de se purger… Culpabiliser… ce sont ces fausses solutions que vous devez éviter à tout prix.
Les boissons acides (comme les sodas) ainsi que les vomissements sont nuisibles à l’émail des dents. Ce type d’agression est davantage aggravé par un brossage des dents juste après les vomissements. Ainsi, si vous craquez, il est conseillé de se rincer la bouche soit avec de l’eau pure, soit avec une solution basique. Il est également important de consulter régulièrement un dentiste pour la santé de l’émail.
Évitez de prendre des laxatifs et des diurétiques. En plus d’être dangereux, ils ne réduisent pas l’absorption de calories. Ou s’ils y arrivent, ce sera de façon très marginale et en vous mettant en danger.
Enfin, maintenez une bonne hydratation (même s’il est à noter que boire ne fait pas maigrir).
La surveillance de l’anorexie mentale
Le seul objectif du traitement de l’anorexie mentale est de maintenir un poids adapté à une bonne santé. L’évolution de cette maladie est très variable. D’un patient à un autre, elle peut aller de la guérison à la mort. La guérison est observée dans 50% des cas, la continuité de la maladie dans 40% des cas et dans les 10% restants, il y a la mort par suicide ou par complications. Learnycare espère que vous saurez profiter de la communauté Learnyplace pour contredire ces statistiques.
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