L’asthme est une pathologie respiratoire persistante généralement liée à un trouble allergique. Il peut être maîtrisable ou évoluer vers un enchaînement de crises si la prise en charge n’est pas adéquate. Définition, causes, symptômes, traitements et préventions, découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur l’asthme !
Qu’est-ce que l’asthme ?
Définition
L’asthme est une maladie respiratoire persistante caractérisée par une inflammation des bronches et entraînant une difficulté à respirer.
Qu’est-ce qui se passe au cours de l’asthme ?
L’asthme est une maladie inflammatoire bronchique provoqué par un allergène (substance allergisante) chez les personnes à terrain atopique (c’est à dire qui sont sujet aux allergies).
L’inflammation provoque la réduction du calibre des bronches et une hypersécrétion de mucus dans les voies respiratoires.
Ces phénomènes associés entraînent une difficulté à respirer notamment pendant l’expiration et surtout en cas de crise.
Une crise d’asthme est favorisée par les infections respiratoires d’origine virale (bronchite, rhume, grippe, sinusite…), les émotions fortes (rires, pleures) et les exercices physiques.
Diagnostic de l’asthme
Qui est concerné ?
L’asthme touche environ 10 % des enfants et 5 % des adultes (aux alentours de la quarantaine). Il est présent dans tous les pays du monde.
Les symptômes
Les principaux symptômes d’une crise d’asthme sont :
- respiration difficile,
- sifflante,
- toux à répétition, persistante
- sensation d’oppression respiratoire surtout en pleine nuit et au petit matin.
Ces signes sont variables d’un individu à un autre. Chez un enfant par exemple, seule la toux persistante peut se manifester, causant des retards de diagnostic.
On distingue 3 formes d’asthme :
- Asthme léger : les symptômes ne sont ni quotidiens ni permanents.
- Asthme modéré : plus d’une crise par jour ou plus d’un épisode de symptômes nocturnes par semaine.
- Asthme sévère : symptômes persistants entre les crises.
Ces signes sont aggravés par l’effort.
Les signes
Lors de l’examen, le médecin se concentre sur les constantes vitales:
- mesure de la saturation en oxygène (normalement supérieure à 95%),
- mesure de la fréquence respiratoire (normes variable selon l’âge), et inspection des muscles de la respiration
- mesure de la fréquence cardiaque (normes variables selon l’âge)
- inspection de la couleur de la peau (normalement rose)
À l’auscultation, le médecin évalue la difficulté du patient à expirer : il entend parfois des sifflements à la respiration ou à l’auscultation. Leur absence ne signifient pas qu’il n’y a pas d’asthme.
Afin de connaitre le degré d’obstruction des bronches, le dépit expiratoire de pointe (DEP ou Peak Flow) est également mesuré. C’est un tube dans lequel le patient souffle le plus fort possible pour faire monter une aiguille. La valeur du DEP indiquera le stade de l’asthme :
- au-dessus de 80 % de la normale : stade léger ;
- compris entre 60 et 80 % de la normale : stade modéré ;
- inférieur à 60 % de la normale: stade sévère.
En dehors de l’observation des symptômes, le patient répondra aussi à des questionnaires visant à déterminer l’existence ou non d’antécédent familial d’asthme et à lister les allergies potentielles pouvant l’affecter.
Les complications de l’asthme
En général, avant une crise d’asthme, des signes précurseurs apparaissent : toux discrète, picotement du nez, rhinite, éternuement.
En absence de prise en charge, une crise brutale s’ensuit. Elle est marquée par :
- une difficulté à respirer, de durée supérieure à 30 minutes et parfois plusieurs heures, souvent nocturne ;
- un sifflement lors de la respiration ;
- des crachats mousseux venant des poumons ;
- des toux et des éternuements.
Une crise d’asthme grave peut se traduire par une crise plus grave : c’est la détresse respiratoire aigüe. Vous pouvez la reconnaître par :
- une peau bleue,
- une respiration très superficielle et rapide, avec impossibilité de parler
- un tirage d’air du cou et du torse, du ventre
- une fréquence cardiaque supérieure à 120 ou inférieure à 50, voire un trouble du rythme cardiaque,
- un trouble de la conscience ou une confusion,
- un silence respiratoire à l’auscultation,
- un débit expiratoire maximal inférieur à 33 % du meilleur score connu du patient ou de sa valeur théorique,
- une saturation en oxygène inférieure à 92 %.
Les examens utiles au diagnostic de l’asthme
Afin de confirmer le diagnostic et aussi pour mieux évaluer la sévérité de l’asthme, il faudra effectuer des épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) chez un pneumologue.
Pour une personne asthmatique, les bilans révèlent généralement : un débit expiré maximal en une seconde (VEMS) diminué à moins de 80% cause de l’obstruction.
Un test avec bronchodilatateur indique si l’asthme est réversible ou non : si la VEMS augmente de 200 ml ou de 12 % après bronchodilatateur, l’obstruction est dite réversible (c’est à dire sensible aux traitements).
Les traitements de l’asthme
Étape 1 : contacter un médecin
En cas de suspicion d’asthme, le médecin généraliste peut aider à faire le diagnostic et prescrire les traitements adéquats. Si besoin, devant une forme d’asthme compliquée, il orientera le patient vers un pneumologue. Celui-ci dispose de tous les outils nécessaires pour un suivi complet.
Composer les numéro d’urgence ou allez aux urgences si la crise d’asthme est grave : la prise en charge sera spécifique.
Étape 2 : soulager la crise
Pour calmer la crise d’asthme, utilisez un bronchodilatateurs bêta 2 stimulants de courte durée d’action, comme le salbutamol (la fameuse ventoline) ou la terbutaline . Vous pouvez prendre 2 à 4 bouffées toutes les 5 minutes, et jusqu’à 10 à 12 bouffées par jour. Utiliser une chambre d’inhalation si c’est plus facile.
En cas d’échec, prendre des corticoïdes par voie orale : prednisolone dosé à 1mg par kg environ.
Ces traitements de crises sont prévues pour une courte période.
Étape 3 : prendre un traitement tous les jours
Pour le traitement de fond de l’asthme, on utilise des traitements inhalés d’efficacité croissante. Si les crises réapparaissent, l’efficacité sera augmentée de nouveau. Il n’y a que comme cela que l’asthme sera vaincu.
Surveillance de l’asthme
L’asthme est maîtrisé s’il n’y a pas
- de retentissement sur les activités sportives ;
- d’arrêt de travail ou d’absences scolaires ;
- de consommation à outrance des inhalateurs de courte durée d’action ;
- de crises nocturnes ;
- de fréquentes crises diurnes.
Chez 40 % des patients, l’asthme devient moins sévère avec le temps, notamment pendant la puberté. 20 % des asthmes de l’adulte régressent totalement.
Si on obtient une bonne maîtrise de l’asthme pendant 3 à 6 mois, on peut envisager une réduction par palier des doses du traitement de fond.
Prévention
L’asthme survient généralement lors des pics d’expositions aux allergènes : acariens, pollens, poussière, poils, salive d’animaux, plumes, moisissures, pollution, tabac, aérosols, sulfites alimentaires, chlore, parfums, peintures, venins d’insectes ou substances végétales, efforts physiques, temps froids et sec… Il est donc important de limiter l’exposition à ces substances. Dans ce cas, il faut
- Connaître les périodes de pollens
- Opter pour une lingerie adaptée.
- Éviter certains types de tapis, de moquettes et d’animaux.
- Contrôler l’humidité à l’intérieur de la maison.
- Éviter l’exposition au tabac.
- Favoriser les campagnes antipollutions.
Il faut savoir que la prédisposition génétique à l’asthme ne se transmet pas systématiquement aux enfants. Il y a 30 % de risque de transmission de l’atopie si un des parents est allergique et 60 % s’ils sont tous les deux allergiques. Afin de prévenir l’apparition de terrain atopique, il est conseillé de nourrir son bébé au sein plus de 3 mois. Il faut aussi éviter de diversifier l’alimentation trop tôt. Si vous constatez ces signes chez votre enfant : sinusite, rhume, laryngite, eczéma, urticaire, œdème de Quincke, démangeaison, conjonctivite…. l’atopie est alors bel et bien suspectée et il faudra respecter les mesures ci dessus et commencer une éducation thérapeutique.
Questions fréquentes
1. Quels sont les symptômes typiques de l’asthme ?
L’asthme se manifeste par des difficultés à respirer, souvent accompagnées de sifflements, d’une toux persistante et d’une sensation d’oppression thoracique, particulièrement la nuit ou tôt le matin. Ces symptômes peuvent varier en intensité, allant de légers à sévères, selon le stade de la maladie.
2. Comment différencier une simple toux d’un symptôme d’asthme ?
Une toux liée à l’asthme est souvent chronique, peut survenir après un effort ou la nuit, et s’accompagne de difficultés respiratoires et de sifflements. Si la toux persiste malgré les traitements habituels, il est conseillé de consulter un médecin pour évaluer un éventuel asthme.
3. Quels traitements permettent de contrôler l’asthme ?
L’asthme est géré par un traitement de fond quotidien, généralement à base de corticostéroïdes inhalés, pour réduire l’inflammation bronchique. En cas de crise, des bronchodilatateurs de courte durée d’action comme la Ventoline sont utilisés pour ouvrir rapidement les voies respiratoires. La prise de corticoïdes par voie orale peut être nécessaire dans les crises sévères.
4. Peut-on guérir de l’asthme ?
L’asthme ne se guérit pas, mais il peut être maîtrisé avec un traitement adapté et des mesures préventives. Chez certains enfants, les symptômes s’atténuent ou disparaissent à l’adolescence. Toutefois, chez les adultes, il est souvent nécessaire de poursuivre le traitement pour prévenir les rechutes.
5. Comment prévenir les crises d’asthme ?
Pour prévenir les crises, il est essentiel de limiter l’exposition aux allergènes (pollen, acariens, poussière, moisissures, fumée de tabac) et aux irritants (pollution, parfums, produits chimiques). L’activité physique peut être maintenue en suivant un traitement adapté pour éviter l’asthme induit par l’effort. Une bonne éducation thérapeutique aide également à mieux gérer la maladie au quotidien.
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