Douleur de la partie supérieure droite du ventre, nausées et vomissements pourraient être les signes d’un calcul biliaire, appelé aussi lithiase hépatique ou lithiase biliaire. Suivant les complications qu’elle entraine, la maladie ne sera pas présentée de la même façon. Découvrons tout cela dans cet article.
Qu’est-ce que la lithiase hépatique ?
Définitions et anatomie
Pour mieux comprendre la lithiase hépatique, il est important de connaître l’anatomie du foie et de la vésicule biliaire.
Le foie et la vésicule biliaire se localisent dans la partie supérieure droite du ventre. Ces deux organes sont attachés l’un à l’autre par l’intermédiaire des canaux, les « voies biliaires ». Les petits canaux biliaires se trouvent à l’intérieur du foie où la bile peut s’écouler et être emmagasinée ensuite dans la vésicule biliaire. Ces petits canaux réunis donnent les canaux hépatiques gauches et droite et ils se joignent dans le canal hépatique commun. Le canal hépatique commun et la vésicule biliaire se réunissent en un canal commun appelé cholédoque ou « voie hépatique principale », il rejoint à son tour le canal pancréatique et s’abouche dans l’intestin grêle au niveau de la jonction du sphincter d’Oddi.
Explications
La bile est un liquide épais et visqueux sécrété par le foie. Elle a un rôle important pour la digestion. Les sels biliaires qu’elle renferme assurent la dissolution des graisses. La bile participe également à l’évacuation des toxines dans le foie.
Les modifications de la composition de la bile peuvent entraîner des calculs. C’est le cas lorsque la quantité en cholestérol augmente et devient abondante, elle provoque un dépôt de cristaux de cholestérol dans la vésicule. 80 % des cas de lithiase vésiculaire sont cholestéroliques. Les 20 % restant sont des calculs biliaires pigmentaires qui sont favorisés par l’augmentation de la teneur en pigments dans la bile.
La lithiase hépatique correspond à un dépôt pierreux « calcul » dans les voies biliaires (quelque soit l’endroit). Elle prend différents noms en fonction du lieu où le calcul se trouve dans les voies biliaires.
La colique hépatique est une douleur liée aux calculs situés dans la vésicule biliaire. S’il y a inflammation de la vésicule biliaire : c’est « la cholécystite »
La colique de la voie biliaire principale (VBH) correspond à la présence de calculs dans le canal cholédoque. Si ce dernier est enflammé, on parle d’angiocholite.
Comment faire le diagnostic de la lithiase hépatique ?
Les personnes concernées
80 % des adultes ont une lithiase des voies biliaires sans le savoir.
Il en existe plusieurs raisons :
- l’âge avancé ;
- la génétique ;
- la grossesse ;
- le régime alimentaire : perte de poids rapide ou hypercalorique ;
- l’obésité ;
- la maladie du foie « cirrhose » et l’inflammation de l’intestin ;
- l’affection à l’origine de l’hémolyse chronique ;
- les médicaments.
Les symptômes de la lithiase hépatique
Une lithiase hépatique est souvent découverte par hasard.
Elle se manifeste par une douleur très intense durant 20 minutes en moyenne, sans dépasser toutefois les 6 heures, dans le haut du ventre (66% du temps), parfois, sur le côté droit (33 % des cas).
La douleur irradie vers l’omoplate et l’épaule droite en hémi ceinture. Son intensité augmente par la respiration et diminue par le jeûne. Les douleurs sont parfois accompagnées par des nausées et des vomissements.
Les signes
Dans le cas d’un calcul de la vésicule biliaire (le cas le plus simple), la température du patient est souvent normale. Durant l’inspection, le médecin ne remarque pas de couleur jaunâtre de la peau et de la conjonctive de l’œil. Cela veut dire que le patient ne présente pas de signe d’ictère.
L’examen est poursuivi par une palpation au niveau du ventre qui provoque une douleur au niveau de l’hypocondre droit.
Durant cette palpation, il cherche également un signe de Murphy pour mettre en évidence les calculs de la vésicule biliaire. Le signe de Murphy correspond à une douleur aigüe sous le rebord costal droit quand le patient exerce une inspiration profonde et forcée après la palpation. Cette douleur inhibe la respiration.
Quelles complications craindre ?
La lithiase hépatique engendre des complications dans certains cas. Cela peut se manifester par différents tableaux :
- La cholécystite (infection de la vésicule biliaire): elle se manifeste par une douleur qui dure plus de 6 heures avec une fièvre. Il n’y a pas de signe d’ictère, mais la présence d’une réaction brutale lorsqu’on palpe le ventre. Les signes Murphy est positif.
- Le calcul de la voie biliaire principale : elle se caractérise par une douleur qui persiste durant 6 heures et parfois plus. La température est normale. Les signes de Murphy est positif. Contrairement aux symptômes de la cholécystite, le calcul de la voie biliaire ne présente pas une défense dans l’hypochondre, mais les signes d’ictère sont positifs.
- L’angiocholite (infection de la voie biliaire principale) : les symptômes du calcul de la voie biliaire principale et l’angiocholite sont presque communs. Mais pour l’angiocholite, le patient souffre d’une fièvre et d’une réaction forte du ventre lorsqu’on le palpe.
- Pancréatite aigüe : elle se produit lorsque le calcul se bloque en toute fin de la voie biliaire principale. On s’en aperçoit par une douleur autour du nombril et irradiant dans le dos.
- Abcès et péritonite : qui se manifestent par une réaction violente à la palpation du ventre, voire un ventre dur comme du bois, avec arrêt des gaz et vomissements.
- Iléus biliaire : c’est l’arrêt complet du transit intestinal (arrêt des gaz, vomissements, douleurs, ballonnement).
Les examens de lithiase hépatique
Lorsqu’on suspecte une lithiase hépatique, il est nécessaire de faire quelques examens pour confirmer le diagnostic.
a-Examen biologique
L’examen biologie consiste à faire une numération formule sanguine (NFS), et un dosage de la protéine C réactive (CRP). Ces examens dévoilent l’inexistence ou non d’un syndrome inflammatoire (donc d’une infection). On fait également un bilan hépatique car il est anormal lorsque le calcul se bloque dans la voie biliaire principale. Le bilan hépatiques est représenté par les mentions suivantes : ASAT, ALAT, GGT , PAL, BL, BC.
On effectue aussi un bilan pancréatique : c’est la lipasémie.
b-Échographie hépatique
L’échographie hépatique est une analyse précise du foie, des voies biliaires et de la vésicule biliaire. Elle détecte les calculs par une image ronde très blanche avec un cône noir postérieur. On ne voit pas les calculs très profonds, cependant ; ni ceux qui sont éliminés naturellement.
c-Le scanner abdominal
Cet examen est plus précis car il peut détecter les calculs situés plus profondément dans les voies biliaires. Il permet de déterminer les signes de souffrance pancréatiques.
d-La cholangio IRM
La cholangio IRM est un examen plus coûteux, mais plus précis sur la morphologie des voies biliaires.
e-une écho endoscopie couplée à la cholangiographie endoscopique rétrograde
Cet examen est effectué dans une salle d’intervention à l’hôpital, pour évaluer les petits obstacles qui se situent tout en bas des canaux biliaires ou pancréatiques. Il s’agit de l’introduction d’une caméra par la bouche pour venir au contact des voies biliaires. C’est une technique plus lourde à mettre en œuvre.
Comment interpréter les résultats des examens ?
Cholécystite
L’examen biologique révèle un syndrome inflammatoire (leucocytes, polynucléaires et CRP élevés) et un bilan hépatique normal. L’échographie hépatique montre un épaississement de la paroi vésicule biliaire.
Cholécystite chronique
La cholécystite chronique se manifeste par un épaississement de la paroi vésiculaire.
Vésicule porcelaine
La paroi de la vésicule biliaire est recouverte par des particules de calcium et elle est fibreuse. La vésicule porcelaine peut être l’un des facteurs de risques d’un cancer vésiculaire.
Calcul de la voie biliaire principale
L’examen biologique montre l’inexistence du syndrome inflammatoire. Le bilan hépatique met en évidence la présence d’un bilan hépatique perturbé. L’échographie hépatique affiche un élargissement de la voie biliaire principale.
D’autres examens comme le scanner, l’IRM, l’écho endoscopique sont essentiels pour diagnostiquer cette lithiase compliquée.
Angiocholite
Pour diagnostiquer une angiocholite, il faut retrouver un syndrome inflammatoire biologique et un bilan hépatique perturbé.
D’autres examens comme le scanner, l’IRM, l’écho endoscopique sont également essentiels pour diagnostiquer cette lithiase compliquée.
Pancréatite aigüe
Un taux de lipasémie élevée annonce une souffrance au niveau du pancréas.
Les traitements de la lithiase hépatique
Étape 1 : prendre en charge
La personne souffrant de lithiase peut être prise en charge par :
- un pharmacien ou un professionnel de santé paramédical pour les conseils ;
- un médecin généraliste pour un diagnostic en dehors de l’urgence
- les urgences hospitalières pour le diagnostic en période d’urgence
- le chirurgien viscéral donnera un avis spécialisé chirurgical.
En cas de lithiase vésiculaire ou de colique vésiculaire, le patient fera généralement des soins ambulatoires.
Pour le cas de la cholécystite, la lithiase de la voie biliaire principale et l’angiocholite, le patient doit être envoyé directement en urgence.
Étape 2 : comment soulager les symptômes ?
Pour soulager les douleurs liées aux symptômes de la lithiase hépatique, le médecin peut prescrire quelques médicaments antalgiques adaptés à la douleur.
Étape 3 : quels sont les traitements possibles ?
Le traitement même chirurgie et traitement médical. Il dépend du diagnostic précis fait en amont.
Quelle est la surveillance ?
Après les traitements, la guérison est souvent définitive.
Sans traitement, des récidives sont possibles.
Questions fréquentes
1. Quels sont les symptômes les plus fréquents des calculs biliaires ?
Les calculs biliaires se manifestent souvent par une douleur intense et soudaine dans la partie supérieure droite de l’abdomen, irradiant parfois vers l’épaule droite ou l’omoplate. Ces douleurs, appelées coliques hépatiques, peuvent durer entre 20 minutes et 6 heures et s’accompagnent parfois de nausées ou de vomissements.
2. Quels facteurs augmentent le risque de développer une lithiase hépatique ?
Le risque de développer des calculs biliaires est accru par plusieurs facteurs, notamment l’âge avancé, l’obésité, les pertes de poids rapides, la grossesse, certains antécédents familiaux ou personnels, et des pathologies telles que la cirrhose ou l’hémolyse chronique. Certains médicaments peuvent également jouer un rôle.
3. Comment diagnostique-t-on une lithiase hépatique ?
Le diagnostic repose sur une combinaison d’examens biologiques et d’imagerie. Une échographie est souvent l’examen de première intention pour détecter les calculs. En cas de suspicion de complications, des examens complémentaires tels que le scanner, la cholangio-IRM ou l’écho-endoscopie peuvent être nécessaires.
4. Quelles sont les complications possibles d’une lithiase hépatique ?
Les complications incluent la cholécystite (infection de la vésicule biliaire), l’angiocholite (infection des voies biliaires principales), la pancréatite aiguë (inflammation du pancréas), et des cas graves comme l’abcès ou la péritonite. Ces situations nécessitent souvent une prise en charge médicale ou chirurgicale en urgence.
5. Quels sont les traitements possibles pour une lithiase hépatique ?
Le traitement dépend de la gravité et de la localisation des calculs. Dans les cas simples, un traitement ambulatoire avec des antalgiques suffit. Pour les formes compliquées (cholécystite, angiocholite, etc.), une prise en charge hospitalière est nécessaire, incluant parfois une intervention chirurgicale pour retirer les calculs ou la vésicule biliaire.
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