Pipi au lit (énurésie)

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Pipi au lit (énurésie)

Le retour du pipi au lit est parfois source de honte et de désagréments pour l’enfant et ses parents. Heureusement, il existe des moyens pour le traiter. Découvrez tout dans cet article.

Qu’est-ce que l’énurésie ?

Définition

L’énurésie est une maladie qui se définit par des mictions actives, complètes, involontaires et inconscientes chez un enfant de plus de 5 ans ou chez un adulte. En d’autres termes, c’est le fait d’uriner sans s’en rendre compte et sans pouvoir contrôler.

Dans cet article, nous parlerons surtout de cette pathologie chez l’enfant.

On parle d’énurésie primaire si l’enfant souffre depuis toujours de ce problème d’incontinence, c’est-à-dire qu’il a toujours fait pipi au lit. On dit aussi que l’enfant n’a jamais été « propre ». C’est d’ailleurs le cas le plus fréquent (80 % des cas).

Elle est dite secondaire si l’enfant a eu une période de continence complète pendant 6 mois consécutifs et qu’il fait maintenant pipi au lit.

Explications

La continence urinaire s’acquiert vers l’âge de 3 à 4 ans. Mais parfois, un enfant qui a dépassé cet âge ne parvient pas toujours à contrôler le mécanisme. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cela.

Ce sont principalement :

  • le retard de la maturation du système « automatico-volontaire » : le muscle responsable de la vidange de la vessie se contracte dès que la vessie est pleine, ce qui relâche involontairement le muscle qui ferme la vessie, et provoque l’émission incontrôlée d’urine ;
  • des malformations urinaires ;
  • un sommeil paradoxal trop profond, parfois le sujet rêve d’uriner ;
  • la génétique : la faible capacité vésicale est héréditaire. D’ailleurs, si l’un des parents est énurétique, le risque que son enfant le soit aussi est à 30 %. Cela s’élève à 70 % si les deux parents sont à la fois atteints d’énurésie ;
  • les facteurs psychologiques et émotionnels (surtout pour les énurésies secondaires) ;
  • la constipation : quand le rectum est plein, il exerce une compression sur la vessie, ce qui aboutit à une envie fréquente d’uriner ;
  • la prise de certains médicaments comme ceux qui contiennent de l’acide valproïque.

Le principal facteur qui favorise l’énurésie est le fait de boire abondamment avant de dormir.

Diagnostic d’énurésie

Les personnes atteintes

Ce sont principalement les enfants de plus de 4 ans. Voici les proportions des enfants qui souffrent d’énurésie selon l’âge :

  • 20 % des enfants de 4 ans et demi ;
  • 4 % des enfants de 7 ans ;
  • 1,5 % des enfants de 11-12 ans ;
  • 1 % des adolescents de 16-17 ans.

Les ⅔ sont des garçons.

Comment se manifeste l’énurésie ?

Pour le diagnostic de cette affection, il importe de connaître l’histoire de la maladie. On doit tenir compte du contexte, de l’existence d’un évènement déclencheur, sa nature et aussi sa chronologie.

En ce qui concerne les symptômes, le praticien peut estimer la sévérité des troubles :

  • si inférieure à 1 épisode par semaine, l’énurésie est modérée ;
  • s’il y a 1 ou 2 épisodes par semaines, elle est moyenne  ;
  • s’il y a 3 épisodes ou plus par semaines, elle est sévère.

Le praticien peut également suggérer le mécanisme des troubles :

  • si les couches et même le lit sont très mouillés : c’est une polyurie nocturne ;
  • si les mictions sont peu abondantes et répétées : c’est le signe d’une capacité vésicale réduite.

En pratique cette distinction n’est pas si importante que cela.

Quelles complications craindre ?

L’énurésie se complique si elle engendre un impact négatif sur l’estime de soi. Il faut donc se méfier des signes tels que :

  • la tristesse ;
  • l’anxiété ;
  • l’embarras ;
  • l’humiliation ;
  • la culpabilité.

Qu’en est-il du diagnostic étiologique ?

Il est à noter que l’énurésie à elle seule ne présente pas d’autres symptômes à part ceux cités plus haut. Elle est dite isolée. Dans les cas contraires, il faudrait envisager de rechercher une pathologie liée.

Si l’énurésie s’accompagne d’autres symptômes, il est nécessaire de diagnostiquer d’autres étiologies comme :

  • la constipation ;
  • des troubles et traumatismes psychologiques ;
  • des infections urinaires ou d’autres pathologies urinaires, si l’énurésie s’accompagne d’autres symptômes comme l’incontinence diurne, la dysurie, les sensations de brûlure, l’impériosité, le poids faible, l’œdème, la perte d’appétit, la fatigue et les vomissements ;
  • le diabète, ou la potomanie, si l’enfant bois beaucoup, a un faible poids, va souvent au toilette ;
  • l’épilepsie ;
  • la compression médullaire en cas de signes neurologiques (troubles du mouvement ou de la sensibilité).

Les examens utiles au diagnostic du pipi au lit

L’énurésie nocturne primaire à elle seule ne requiert pas d’autres examens.

Toutefois, pour rechercher des diagnostics différentiels, un examen biologique pourrait être nécessaire. Dans ce cas, la bandelette urinaire, par exemple, peut s’avérer utile pour dépister d’autres problèmes urologiques comme l’infection, le diabète, ou l’atteinte rénale, par exemple.

Les traitements de l’énurésie

Étape 1 : prendre en charge le pipi au lit

Si la maladie est occasionnelle, l’automédication est la solution la plus courante.

Toutefois, consulter des professionnels de santé est toujours la meilleure chose à faire :

  • un pharmacien ou un professionnel de santé paramédical : pour les conseils et l’orientation
  • un médecin généraliste ou un pédiatre pour le diagnostic ;
  • un urologue pédiatrique ou un psychiatre pour un avis spécialisé et pour indiquer des traitements spécifiques.

La prise en charge se fait généralement en ville.

Étape 2 : soulager les symptômes

Face aux manifestations de l’énurésie, il est nécessaire de prendre certaines précautions :

  • la protection du matelas par une housse imperméable ;
  • faire participer l’enfant au nettoyage et au lavage du drap mouillé, pour le conscientiser sans que cela devienne une punition

Étape 3 : traitements spécifiques

En première ligne, des mesures quotidiennes semblent utiles, malgré l’absence de données solides qui établissent leur efficacité.

  • Expliquer à l’enfant son problème avec des termes qu’il comprend.
  • Habituer l’enfant à aller aux toilettes dès qu’il en ressent le besoin
  • ainsi que d’autres conseils expliqués dans Learnycare+.

Si les mesures précédentes ne suffisent pas, il existe d’autres solutions qui peuvent être médicamenteuses ou non médicamenteuses. Les deux méthodes ont fait leur preuve. Cependant, pour les méthodes médicamenteuses, de nombreux traitements sont déconseillés en raison de leur faible bénéfices au regard de leur effets positifs. Lisez attentivement Learnycare+.

Étape 4 : traiter la racine du problème

En cas de perte d’estime de soi et de troubles émotionnels chez l’enfant, un accompagnement psychologique est indispensable. Aider l’enfant à déculpabiliser peut aussi être d’une grande aide.

Il faudrait aussi soigner la constipation. Pour en savoir plus sur les traitements de la constipation, vous pouvez consulter l’article détaillé de ce sujet.

Surveillance

La surveillance du patient énurétique est indispensable puisqu’elle permet de lutter contre les complications et de suivre l’évolution.

La lutte contre les complications

L’accompagnement parental est nécessaire. Les parents ne doivent pas trop s’inquiéter. Ils doivent aussi tout faire pour déculpabiliser l’enfant énurétique.

L’évolution de l’énurésie

La maladie évolue toujours favorablement avant l’âge de 7 ans. Mais après cet âge, la probabilité de guérison est plus faible surtout si les épisodes sont quotidiens. C’est aussi le cas s’ils persistent plus de 3 fois par semaine après l’âge de 9 ans.

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Dr Learnycare
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