Imaginez un petit parasite qui a le pouvoir d’infiltrer votre système digestif et de bouleverser votre quotidien, provoquant des symptômes tels que diarrhée, gaz et crampes abdominales. C’est la réalité de la giardiose, une maladie infectieuse que nous allons explorer ensemble dans cet article.
La giardiose, également connue sous le nom de « lamblia », est causée par un minuscule parasite appelé Giardia lamblia (ou Giardia intestinalis). Ce micro-organisme peut survivre dans l’environnement pendant de longues périodes et infecter les humains lorsqu’ils ingèrent de l’eau ou des aliments contaminés. Une fois dans l’intestin, le parasite perturbe l’absorption des nutriments, ce qui conduit aux symptômes dérangeants et potentiellement dangereux de la giardiose.
Dans cet article, nous allons approfondir notre compréhension de la giardiose. Nous discuterons de sa transmission, de ses symptômes, du diagnostic, du traitement et, bien sûr, des moyens de prévention. Que vous soyez un voyageur avide à la recherche d’informations pour prévenir les maladies ou simplement quelqu’un qui s’intéresse à la santé et au bien-être, nous vous invitons à poursuivre votre lecture et à en savoir plus sur cette maladie souvent méconnue mais importante.
Qu’est-ce que ?
Définition
La giardiose est une infection parasitaire qui affecte le système digestif. Elle est causée par un micro-organisme unicellulaire appelé Giardia intestinalis, anciennement connu sous le nom de Giardia duodenalis.
La Giardia est un protozoaire flagellé, c’est-à-dire un organisme unicellulaire muni de flagelles, qui lui permettent de se déplacer. Il vit dans l’intestin des humains et de certains animaux, où il se nourrit et se multiplie. Lorsqu’il est ingéré, généralement par la consommation d’eau ou d’aliments contaminés, il se fixe à la paroi de l’intestin grêle et perturbe l’absorption des nutriments, entraînant les symptômes de la giardiose.
C’est une maladie globale, présente dans le monde entier, mais elle est plus courante dans les régions où les conditions d’hygiène et de salubrité sont faibles. Elle est également fréquente chez les voyageurs qui visitent ces régions, ainsi que chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli.
Alors que certaines personnes infectées par la giardiose peuvent ne présenter aucun symptôme, d’autres peuvent ressentir une gamme de symptômes désagréables, allant de la diarrhée à la perte de poids.
Explications
La Giardia intestinalis est un protozoaire flagellé qui peut exister sous deux formes : une forme végétative active, appelée trophozoïte, et une forme kystique qui permet au parasite de survivre dans des conditions difficiles.
Forme végétative ou trophozoïte :
- Elle mesure environ 10 à 20 micromètres de long.
- Sa morphologie en « cerf-volant » avec une extrémité antérieure large lui donne une apparence distincte.
- Elle possède quatre paires de flagelles qui lui permettent de se déplacer.
- Elle a deux noyaux identiques de part et d’autre de la ligne médiane (à l’extrémité antérieure).
Forme kystique :
- C’est une forme de résistance qui permet au parasite de survivre dans des conditions environnementales défavorables.
- Elle mesure environ 8 à 14 micromètres et a une forme ovale.
- Elle possède quatre noyaux.
- Elle présente des reliquats flagellaires en forme de « S » allongé.
- Elle a une paroi épaisse et lisse, qui protège le parasite dans l’environnement extérieur.
Cycle
Le cycle de vie de Giardia intestinalis est un processus fascinant qui permet au parasite de survivre et de se propager. Il est essentiel de le comprendre pour mettre en place des mesures de prévention efficaces.
1. Contamination : le cycle commence lorsque une personne ingère des kystes de Giardia. Ces kystes peuvent se retrouver dans l’eau, les aliments ou sur des surfaces contaminées par des matières fécales contenant le parasite.
2. Incubation : une fois ingérés, les kystes passent par une période d’incubation de 1 à 3 semaines dans l’intestin de l’hôte. Pendant cette période, les kystes se transforment en trophozoïtes, la forme active du parasite.
3. Invasion : les trophozoïtes s’attachent à la muqueuse duodéno-jéjunale, où ils vivent et se reproduisent. Parfois, certains se détachent de la paroi intestinale et commencent le processus d’enkystement, transformant le trophozoïte en kyste. Cette phase peut causer des symptômes chez l’hôte, tels que des douleurs abdominales et des troubles digestifs.
4. Excrétion : finalement, les deux formes du parasite (trophozoïtes et kystes) sont excrétées dans les selles de l’hôte. Cependant, seuls les kystes peuvent survivre à l’extérieur du corps. Ces kystes peuvent alors contaminer l’eau ou la nourriture, et le cycle recommence quand une autre personne ingère ces kystes.
Il est important de noter que toutes les personnes infectées par Giardia ne présentent pas de symptômes. Certaines peuvent être des porteurs asymptomatiques et propager le parasite sans le savoir. C’est pourquoi il est essentiel de respecter des pratiques d’hygiène appropriées, surtout dans les régions où la giardiose est courante.
Diagnostic
Les personnes concernées
La giardiose est une maladie qui touche des personnes dans le monde entier, bien qu’elle soit plus courante dans certaines régions.
Distribution géographique : le parasite Giardia intestinalis est cosmopolite, c’est-à-dire qu’il se trouve partout dans le monde. C’est l’un des parasites intestinaux les plus courants chez l’homme.
Porteurs asymptomatiques : de nombreuses personnes sont porteuses du parasite mais ne présentent pas de symptômes. On estime à 200 millions le nombre de personnes asymptomatiques en Asie, en Afrique et en Amérique Latine.
Prévalence : la giardiose est plus fréquente dans les pays en développement, avec une fréquence de 8 à 30 %, contre 0,4 à 7,5 % dans les pays développés.
Données françaises : en France, la giardiose est assez courante, en particulier dans les crèches et les collectivités, ainsi que parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Elle est également courante dans les régions tropicales.
Facteurs de risque : certaines conditions peuvent augmenter le risque d’infection par Giardia. Par exemple, les personnes qui ont un déficit en gammaglobulines, en particulier les IgA sécrétoires, sont plus susceptibles d’être infectées. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’infection par le VIH n’est pas un facteur de risque de giardiose.
Les symptômes
Les symptômes de la giardiose peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, certaines personnes présentant des symptômes légers tandis que d’autres peuvent être gravement touchées. De plus, certaines personnes peuvent ne présenter aucun symptôme du tout, bien qu’elles soient infectées par le parasite Giardia.
L’apparition des symptômes est souvent liée à un récent voyage dans un pays en voie de développement ou à une mauvaise hygiène alimentaire.
Symptômes digestifs : les symptômes typiques de la giardiose comprennent des selles pâteuses, des nausées, des douleurs à l’estomac, des ballonnements après les repas et une perte d’appétit.
Symptômes chez les enfants : chez les enfants, les symptômes peuvent également inclure des selles fréquentes et des diarrhées mousseuses de couleur chamois.
Symptômes psychiatriques : certains symptômes moins courants peuvent également se produire, tels que l’instabilité psychomotrice (un état d’agitation ou d’inquiétude) et les terreurs nocturnes.
Les complications
Bien que la giardiose puisse être bénigne chez de nombreuses personnes, elle peut parfois entraîner des complications graves, en particulier chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Diarrhées profuses : l’une des complications les plus courantes de la giardiose est une diarrhée intense et prolongée. Cela peut entraîner une déshydratation sévère, qui peut être dangereuse si elle n’est pas traitée.
Syndrome de malabsorption : dans certains cas, l’infection par Giardia peut entraîner un syndrome de malabsorption. Cela signifie que le corps a du mal à absorber les nutriments essentiels des aliments que nous mangeons. Cela peut entraîner une perte de poids, de la fatigue et d’autres symptômes liés à la malnutrition. Ce syndrome est particulièrement fréquent chez les personnes immunodéprimées, qui ont du mal à combattre l’infection.
Les examens
Pour diagnostiquer la giardiose, les médecins peuvent utiliser plusieurs tests et procédures :
1) Examens de biologie :
- Numération formule sanguine (NFS) : dans la giardiose, la NFS est généralement normale car Giardia ne passe pas dans le sang.
- Examen parasitologique des selles : c’est le test le plus couramment utilisé pour le diagnostic de la giardiose. Il s’agit de l’examen au microscope des selles à la recherche des formes du parasite, les kystes ou les formes végétatives. En raison du cycle de vie du parasite, il peut être nécessaire de collecter des échantillons de selles à plusieurs reprises, généralement trois prélèvements à dix jours d’intervalle.
- PCR Giardia : cette méthode de diagnostic utilise la réaction en chaîne par polymérase (PCR) pour détecter l’ADN de Giardia dans les échantillons de selles. C’est une méthode très sensible et spécifique.
2) Coloscopie : dans certains cas, une coloscopie peut être nécessaire pour obtenir des échantillons de tissus pour un examen plus approfondi.
- Aspiration de liquide duodénal : pendant la coloscopie, une aspiration de liquide duodénal peut être effectuée. Cela peut aider à identifier la présence de trophozoïtes, la forme active du parasite.
- Examen anatomopathologique : les échantillons de tissus prélevés pendant la coloscopie peuvent être examinés en laboratoire pour détecter la présence de parasites. Cet examen peut aider à confirmer le diagnostic de giardiose.
Le traitement
Étape 1 : prendre en charge
En ce qui concerne la prise en charge de la giardiose, plusieurs professionnels de santé peuvent être impliqués :
Professionnels de santé de ville : ce sont souvent les premiers points de contact pour les personnes présentant des symptômes de la giardiose. Ils peuvent donner des conseils préliminaires et orienter les patients vers le bon spécialiste pour un diagnostic et un traitement appropriés.
Médecin généraliste : ces professionnels de santé jouent un rôle crucial dans le diagnostic de la giardiose. Ils sont capables de recueillir des antécédents médicaux, d’effectuer un examen physique et d’ordonner les tests nécessaires pour confirmer la présence du parasite Giardia. Ils peuvent également initier le traitement de la giardiose, qui implique généralement l’utilisation de médicaments antiparasitaires.
Gastroentérologue ou infectiologue: dans certains cas, un avis spécialisé peut être nécessaire. Les gastroentérologues sont des spécialistes du système digestif et peuvent fournir des conseils supplémentaires sur le traitement et la prise en charge de la giardiose. Les infectiologues sont des spécialistes des infections. Cela peut être particulièrement utile dans les cas où les symptômes sont sévères ou ne répondent pas au traitement initial.
Étape 2 : soulager les symptômes
La réhydratation est une composante essentielle de la prise en charge de la giardiose, en particulier lorsque le patient présente des symptômes de diarrhée. La diarrhée peut entraîner une déshydratation, qui peut être dangereuse si elle n’est pas traitée.
Étape 3 : soigner
Le traitement de première ligne pour la giardiose implique généralement l’utilisation de médicaments appelés nitro-imidazolés.
Surveillance
L’évolution de la giardiose varie d’un individu à l’autre. Après un traitement réussi, les symptômes s’améliorent généralement et la personne se rétablit. Cependant, le parasite Giardia peut continuer à être excrété dans les selles pendant environ 3 à 4 semaines après la guérison. Il est donc important de continuer à suivre de bonnes pratiques d’hygiène, comme le lavage des mains, pour éviter de propager l’infection à d’autres personnes.
Dans certains cas, la giardiose peut évoluer de manière subaiguë ou chronique, avec des symptômes qui persistent pendant plusieurs mois voire des années. Ces symptômes peuvent ressembler à ceux des troubles fonctionnels intestinaux, comme l’inconfort digestif, les ballonnements, les douleurs abdominales et la diarrhée.
Il est recommandé de faire un examen parasitologique des selles (EPS) environ un mois après la fin du traitement pour vérifier l’absence de parasite dans l’organisme. Cela permet de s’assurer que l’infection a été complètement éradiquée et de surveiller la possibilité d’une réinfection.
Il convient de noter que même après une guérison complète, certaines personnes peuvent développer une intolérance au lactose ou d’autres problèmes digestifs en raison de dommages à l’intestin causés par l’infection. Ces problèmes sont généralement temporaires, mais peuvent nécessiter des modifications du régime alimentaire ou un traitement supplémentaire.
Prévention
La prévention de la giardiose se fait principalement par le respect des règles d’hygiène individuelle et collective. Voici quelques mesures spécifiques pour éviter la propagation de cette maladie parasitaire :
- Eau de boisson sûre : il est recommandé de faire bouillir ou de filtrer l’eau de boisson, surtout dans les zones où la giardiose est courante ou si vous voyagez dans un pays en développement. Les parasites tels que Giardia peuvent survivre dans l’eau, et la consommation d’eau contaminée est l’une des principales voies de transmission de la giardiose.
- Lavage des mains : un lavage des mains efficace et régulier est essentiel pour prévenir la propagation de nombreux types d’infections, y compris la giardiose. Il est particulièrement important de se laver les mains après être allé aux toilettes, avant de préparer ou de manger de la nourriture, et après avoir été en contact avec des animaux ou leur environnement.
- Sécurité alimentaire : il est préférable d’éviter de consommer des aliments crus ou mal cuits, surtout lorsque vous êtes dans des zones où la giardiose est courante. Les aliments peuvent être contaminés par le parasite Giardia, et consommer ces aliments peut entraîner une infection.
- Précautions en matière d’hygiène personnelle et domestique : il est important de veiller à la propreté des surfaces de cuisine, des ustensiles de cuisine et des jouets pour enfants. Il est également conseillé d’éviter de partager des objets personnels tels que des serviettes ou des couverts avec des personnes infectées par la giardiose.
Rappelez-vous que la giardiose est une maladie à déclaration obligatoire dans de nombreux pays. Si vous ou un membre de votre famille êtes diagnostiqué avec la giardiose, il est important d’informer votre médecin ou votre département de santé local pour aider à surveiller et à contrôler la propagation de cette maladie.
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