La sclérose en plaque est une maladie auto-immune des plus redoutée. Elle n’est pas particulièrement mortelle certes, mais les séquelles qu’elle laisse peuvent devenir de véritable handicap. Problèmes de motricité, troubles sensoriels, fatigue, perte de certaines fonctions cérébrales, telles peuvent être les conséquences de la maladie. Diagnostic, cause et traitement, découvrez tout dans cet article.
Qu’est-ce que la sclérose en plaque ?
Définition
La sclérose en plaque (SEP) est une maladie neurologique persistante. Elle se caractérise par des lésions inflammatoires de la substance blanche disséminées dans le système nerveux central.
Explications
Le système nerveux central se compose du cerveau et de son prolongement: la moelle épinière. Il assure les fonctions intellectuelles, motrices et sensitives de l’organisme. Ces fonctions sont assurés par les neurones.
Lorsque la sclérose en plaques se développe, il y a une altération des neurones, au niveau de la myéline, ce qui perturbe la transmission de l’influx nerveux.
Il existe 2 formes évolutives de la maladie.
- La forme récurrente rémittente (85 % des cas) : une évolution par poussées successives, avec dans 50 % des cas, une apparition d’une forme progressive secondaire, après 5 à 20 ans d’évolution.
- La forme progressive primaire : une évolution progressive d’emblée.
Une forme est progressive lorsque les symptômes s’aggravent de façon continue pendant au moins 1 an
Jusqu’à aujourd’hui, les scientifiques n’ont pas encore pu identifier la véritable cause de la sclérose en plaques. Des hypothèses suggèrent qu’elle est probablement en lien avec un processus immunitaire ou infectieux.
Par ailleurs, divers facteurs de risque de la maladie ont également été révélés, comme :
- les antécédents familiaux ;
- les anti TNF alpha : médicaments aggravants la maladie ;
- l’environnement : les Nord européens sont d’avantages touchés.
Il faut souligner que les vaccins VHB et anti grippaux n’ont pas de lien solidement établi avec la sclérose en plaques
En outre, il s’avère que la grossesse améliore les symptômes de SEP. Les poussées se réduisent considérablement pendant cette période et il n’y a aucun risque d’aggravation de la maladie. Le bébé peut également naître en toute santé.
Comment diagnostiquer la sclérose en plaque ?
Les personnes à risque
La SEP apparaît souvent chez les jeunes adultes, entre 20 à 40 ans. Elle touche 3 fois plus de femmes que d’hommes.
La maladie affecte environ 1 personne sur 1000. On l’observe surtout chez les habitants résidant loin de l’équateur.
Comment se manifeste la sclérose en plaque ?
La SEP évolue par poussées. On appelle « poussée » l’apparition ou l’aggravation de symptômes neurologiques de plus de 24 heures et éloigné au moins d’un mois ou plus d’une éventuelle dernière poussée.
La durée d’une poussée est très variable. Elle peut s’étendre sur une semaine ce qu’on qualifie de faible durée. Elle peut également persister entre 2 à 6 semaines (forte durée).
L’intervalle de rémission, c’est à dire la période sans symptômes peut être plus ou moins longue selon l’état du patient.
Les poussées peuvent être liées à des infections banales comme le rhume ou la bronchite. Dès fois, elles résultent également de l’élévation de la température du corps, par exemple au cours d’une séance de sport ou lors d’un changement de climat. On parle de phénomène d’Uhthoff.
En ce qui concerne les symptômes à proprement parlé, la personne souffre de fatigue permanente.
Ensuite, il apparaît les symptômes neurologiques qui affectent différentes fonctions de l’organisme.
La motricité
Les troubles de la motricité liés à la SEP sont multiples : faiblesse musculaire, incidents urinaires ou fécales, troubles de l’équilibre, enraidissement, spasmes, etc.
La sensibilité
Pour le trouble de la sensibilité, on peut observer : la diminution du toucher, les fourmillements, picotement, sensation de froid ou de ruissellement sur la peau) et la décharge électrique lors de la flexion de la tête (signe de Lhermite).
La cognition
Les problèmes de cognition se manifestent surtout par des troubles de la mémoire et de l’attention.
La vision
Lorsque la SEP atteint les nerfs de la tête, de nombreux problèmes oculaires se déclenchent. Parmi ces derniers, on peut citer :
- la cécité d’un œil ou la baisse d’acuité visuelle (chez 25 % des cas) : elles sont dues à atteinte du nerf crânien n° II ;
- la vision double : elle apparaît à la suite de l’atteinte des nerfs crâniens n° III et n° IV ;
- la douleur oculaires ;
- les douleurs de la face (atteinte du nerf crânien n° V).
La sclérose en plaque compliquée
La forme progressive est la principale complication de la sclérose en plaques.
Le diagnostic se pose à la survenue de forme progressive d’emblée avec des symptômes et des handicaps qui s’aggravent en continu durant plus de 1 an.
Au fil du temps, on observe un handicap important et qui résiste de manière permanente.
Les examens utiles au diagnostic de la sclérose en plaques ?
La sclérose en plaques montre des symptômes multiples et très variés. Certains d’entre eux sont similaires aux symptômes d’autres maladies ce qui rend le diagnostic assez difficile. Ainsi, pour parvenir à identifier la maladie, le médecin prescrit souvent toute une série d’examens. En voici quelques-uns des plus courants.
a-Une IRM cérébrale sans et avec injection de gadolinium
Cet examen d’imagerie est le plus efficace pour mettre en évidence les plaques au niveau du système nerveux central. Ces dernières se présentent comme des lésions non intenses arrondies, sans effet de masse, et à contours nets. On les localise spécifiquement au sein de la substance blanche du système nerveux central (avec respect de la substance grise) avec une répartition dans l’espace péri ventriculaire et la fosse postérieure.
Par le biais de la répétition des IRM, il est aussi possible de déterminer la répartition dans le temps des plaques. L’injection de gadolinium permet de distinguer les plaques récentes des plaques anciennes, et ce, par un rehaussement de certaines lésions.
b-Des examens biologiques
On a recours aux examens biologiques si les résultats de l’IRM laissent encore des doutes.
Dans ce cas, le médecin propose de réaliser une ponction lombaire dans le but de mesurer le taux de protéines, de globules blancs, de globules rouges et d’immunoglobulines (IgG) présent dans le liquide céphalo-rachidien.
Chez le patient qui souffre de SEP, le test révèle souvent une hyperprotéinémie inférieure à 1 g par litre, une hypergammaglobulinémie oligoclonales et une dysglobulinorachie.
Un autre examen biologique relatif au diagnostic de la SEP est l’analyse cytologique. Celui-ci montre une hyperlymphocytose (<50/mm3).
c-Une évaluation des potentiels évoqués visuels (voire auditifs, somesthésiques)
Elle consiste à exposer le patient face à des stimulus (le plus souvent visuels) afin de mesurer la vitesse de transmission des informations vers le cerveau. Les résultats témoignent généralement un ralentissement de la transmission de l’influx nerveux.
d-Un EMG (électromyogramme)
L’électromyogramme est un examen avec lequel on mesure l’activité électrique musculaire. En présence de la SEP, elle démontre une diminution des vitesses de conduction des influx nerveux.
Quelles complications craindre aux examens ?
On suspecte une complication de la maladie lorsque l’on voit apparaître l’un des signes suivants:
- anomalies typiques sur la ponction lombaire ;
- neuf lésions cérébrales, ou quatre lésions et des potentiels évoqués visuels perturbés,
- deux lésions de la moelle épinière.
Ils attestent le développement d’une forme progressive.
Quel traitement pour la sclérose en plaque ?
Étape 1 : la prise en charge
La prise en charge de la sclérose en plaque est pluridisciplinaire.
Tous les professionnels de santé de ville peuvent orienter et conseiller le patient.
Le médecin généraliste peut poser le diagnostic.
Et, le neurologue donne des avis spécialisés sur l’évolution et les moyens de traitement possibles.
Étape 2: soulager les symptômes ?
>Symptômes liés aux poussées
Afin de faire baisser l’intensité et la durée des symptômes liés aux poussées, on prescrit souvent en première ligne un médicament anti inflammatoire hormonal.
>Raideur (spasmes, contractures)
Avant tout, on recommande de respecter la raideur si elle est discrète. Cela va compenser la gêne liée au déficit moteur.
On conseille également au patient de suivre des activités sportives adaptées à son état physique. Les entraînements contribuent à maintenir la force musculaire et la coordination.
Lorsque les spasmes et les contractures sont plus intenses, le patient peut utiliser des médicaments peuvent être utilisés.
Si ces médicaments ne paraissent pas efficaces, on peut opter pour des médicaments plus puissants.
Tous les médicaments ne se valent pas. Certains médicaments sont à écarter car ils occasionnent trop d’effets indésirables.
>Douleur
Il existe plusieurs classes de médicaments capables de traiter les douleurs d’origine neurologiques: le médecin fera le choix en fonction de l’état du patient et de l’intensité des symptômes.
>Incontinences
Les troubles urinaires et fécales liés au SEP peuvent se présenter de diverses manières : envie fréquente d’uriner, douleur lors de la miction, mauvaise vidange de la vessie…
Les traitements reposent sur différents médicaments, selon les types de dysfonctionnement.
Étape 3: le traitement curatif
Les traitements de fond de la SEP visent à réguler le système immunitaire. On distingue les médicaments de la poussée, et ceux du traitement de fond. Là encore il va falloir faire le bon choix et éviter ceux les moins efficaces.
Étape 4: traiter la cause
Le traitement des causes de la crise se focalise spécifiquement sur le traitement des foyers infectieux. Ces derniers risquent d’aggraver les poussées.
Comment surveiller la sclérose en plaque ?
Jusqu’à aujourd’hui, les scientifiques soutiennent qu’il n’y a pas moyen de prévenir le SEP. Cela s’explique par les nombreux facteurs de risques qui contribuent à sa survenue.
Par ailleurs, pour ce qui est de l’évolution de la maladie. Les symptômes peuvent disparaître spontanément, surtout au début de la maladie. Il a cependant des cas où des séquelles persistent.
Quant à la fréquence des poussées, elle augmente avec l’ancienneté de la maladie.
Pour lutter contre les complications, il faut prendre certaines mesures :
- demander un accompagnement psychologique ;
- mettre à jour le calendrier vaccinal avant de commencer un traitement par immunosuppresseurs.
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