Le 8e mois de grossesse est un chapitre à la fois exaltant et rempli d’anticipation pour les futurs parents. C’est le mois où le grand jour approche à grands pas et où chaque instant devient un pas de plus vers la rencontre avec ce petit être tant attendu. Alors que le corps de la maman poursuit son ballet fascinant d’adaptations pour accueillir au mieux le nouveau-né, le bébé, lui, peaufine ses derniers préparatifs pour son arrivée dans notre monde. Embarquez avec nous pour une exploration profonde de ce mois crucial, découvrez les merveilles du développement fœtal et les astuces pour aider maman à traverser ce moment avec sérénité et assurance. Le compte à rebours a commencé !

Qu’est-ce que  ?

Définition

Le 8e mois de grossesse est souvent considéré comme s’étendant de la 32e à la 36e semaine d’aménorrhée. Pour rappel :

• Semaines d’aménorrhée (SA) : il s’agit du nombre de semaines écoulées depuis le premier jour des dernières règles de la femme. Les médecins et autres professionnels de la santé utilisent généralement cette mesure pour suivre la progression d’une grossesse.
• Semaines de grossesse (SG) : cette mesure commence à partir du moment de la conception, qui se produit généralement deux semaines après le début des dernières règles. Ainsi, les semaines de grossesse sont généralement deux semaines de moins que les semaines d’aménorrhée.

Dans le cas du huitième mois, cela signifie :

• De 32 à 36 semaines d’aménorrhée (SA).
• De 30 à 34 semaines de grossesse (SG).

C’est une période critique pour la mère et le bébé, car ils se préparent tous deux à l’accouchement imminent. La majorité des organes et systèmes du bébé sont désormais bien développés, et le bébé passe la plupart de son temps à prendre du poids et à peaufiner ses derniers préparatifs pour la vie en dehors de l’utérus. Pour la mère, c’est un moment d’ajustements physiques et émotionnels alors qu’elle se prépare à accueillir son enfant.

Explications

Au cours du 8e mois de grossesse, le développement et la maturation du fœtus continuent à un rythme soutenu, le préparant pour la vie en dehors de l’utérus. Voici un aperçu de l’évolution du fœtus durant cette période :

Croissance et prise de poids :

• Le fœtus continue à prendre du poids rapidement, accumulant de la graisse qui le tiendra au chaud après la naissance. À la fin du huitième mois, il pourrait peser entre 2,2 et 2,7 kg et mesurer environ 45 cm de la tête aux pieds.

Organes et systèmes :

• Les poumons continuent à maturer. Bien que pas encore entièrement développés, ils sont désormais capables de fonctionner avec une assistance médicale si le bébé naissait prématurément.
• Le système nerveux se perfectionne, et le cerveau poursuit sa croissance rapide.
• Les réflexes du fœtus sont bien établis. Il peut sucer son pouce, tousser, et cligner des yeux.

Mouvements :

• Avec l’espace réduit dans l’utérus, les mouvements du bébé peuvent sembler plus distincts. Il peut donner des coups de pied vigoureux, et les parents peuvent même percevoir des hoquets.

Sens :

• La vue du fœtus s’est suffisamment développée pour lui permettre de distinguer entre la lumière et l’obscurité.
• Il peut également entendre de plus en plus clairement et peut être apaisé par des voix familières ou de la musique douce.

Position :

• À ce stade, beaucoup de fœtus commencent à se mettre en position céphalique, c’est-à-dire la tête vers le bas, se préparant pour l’accouchement. Cependant, certains peuvent encore être en position de siège.

Peau et cheveux :

• La peau du fœtus, autrefois translucide, devient de plus en plus opaque et prend une teinte rosée grâce à la formation de graisse en dessous.
• Les cheveux continuent à pousser, tout comme les ongles.

Vernix caseosa :

• Le corps du fœtus est recouvert d’une substance crémeuse appelée vernix caseosa, qui le protège contre l’immersion prolongée dans le liquide amniotique.

Le huitième mois est une étape cruciale pour le fœtus, le préparant à la vie en dehors de l’utérus. Pour la mère, c’est une période d’émerveillement et d’anticipation alors qu’elle se prépare à accueillir son enfant. Il est important pour elle de continuer à suivre les recommandations médicales et de rester en communication avec son équipe de soins pour garantir la santé et le bien-être de son bébé et d’elle-même.

Diagnostic

Les personnes concernées

60 000 femmes traversent le 8e mois de grossesse en France (environ)

Les symptômes

Au 8e mois de grossesse, alors que le bébé continue de grandir et d’occuper davantage d’espace dans l’utérus, de nombreux symptômes peuvent être ressentis par la femme enceinte. Certains sont la continuation des symptômes des mois précédents, tandis que d’autres peuvent être nouveaux. Voici un aperçu des symptômes couramment éprouvés au cours du huitième mois :

• Douleurs dorsales: le poids supplémentaire du bébé, du placenta et du liquide amniotique peut exercer une pression sur le dos, provoquant des douleurs.
• Braxton Hicks: ces « fausses contractions » deviennent plus fréquentes à mesure que le corps se prépare à l’accouchement.
• Essoufflement: avec l’utérus qui exerce une pression sur le diaphragme, il peut être difficile pour la femme enceinte de reprendre son souffle.
• Œdème: gonflement des mains, des pieds et des chevilles dû à la rétention d’eau.
• Varices et hémorroïdes: l’augmentation de la pression sur les veines des jambes et du bassin peut provoquer ces symptômes inconfortables.
• Douleurs pelviennes: à mesure que le bébé descend dans le bassin, il peut exercer une pression sur les nerfs, provoquant des douleurs.
• Envies fréquentes d’uriner: la pression de l’utérus agrandi sur la vessie provoque ce symptôme courant.
• Brûlures d’estomac et indigestion: le relâchement des muscles du tube digestif et la pression de l’utérus sur l’estomac peuvent provoquer ces symptômes.
• Augmentation des sécrétions vaginales: c’est normal à ce stade et est dû aux changements hormonaux.
• Modification des seins: les seins peuvent commencer à produire du colostrum, un liquide jaunâtre qui précède la production de lait.
• Difficulté à dormir: entre l’inconfort, les mouvements du bébé et l’anxiété en prévision de l’accouchement, il peut être difficile de trouver une position confortable pour dormir.
• Changements d’humeur: les fluctuations hormonales, la fatigue et l’anxiété peuvent entraîner des sautes d’humeur.
• Douleurs ligamentaires: ces douleurs, souvent décrites comme des douleurs lancinantes ou des crampes, sont dues à l’étirement des ligaments qui soutiennent l’utérus.

Il est important pour les femmes enceintes de se rappeler que, bien que ces symptômes soient courants, elles devraient toujours consulter leur professionnel de santé pour toute préoccupation ou tout symptôme qui semble anormal ou particulièrement intense. Une communication ouverte est essentielle pour assurer la santé et le bien-être de la mère et du bébé.

Les signes

Au cours du 8e mois de grossesse, lors des consultations prénatales, plusieurs signes cliniques sont systématiquement évalués par le professionnel de santé pour surveiller la progression de la grossesse et s’assurer du bien-être de la mère et du fœtus. Voici une description de ces signes et de leur importance :

Signes cliniques :

Généraux :

• Poids : Une prise de poids régulière est un bon indicateur de la progression normale de la grossesse. Cependant, une prise de poids soudaine et excessive pourrait indiquer un problème, comme une prééclampsie.
• Tension artérielle : La surveillance de la tension artérielle est cruciale car une élévation peut être un signe de prééclampsie, une complication potentiellement grave pour la mère et le fœtus.

Gynécologie :

• Hauteur utérine: mesurée en centimètres depuis le pubis jusqu’au sommet de l’utérus (fond de l’utérus), la hauteur utérine donne une estimation de la croissance du fœtus. À ce stade, elle est généralement d’environ 30 cm, bien que cela puisse varier d’une femme à l’autre. Une hauteur utérine ne correspondant pas à la norme pour le stade de la grossesse peut indiquer un retard de croissance intra-utérin ou une surcroissance, une quantité anormale de liquide amniotique, ou d’autres affections nécessitant une surveillance ou une évaluation supplémentaire.
• Le col de l’utérus peut être examine par un toucher mais ce n’est pas systématique. Cet examen n’est utile que s’il y a menace d’accouchement prématuré (c’est à dire des contractions associées à une modification du col de l’utérus).
• Doptone: cet appareil permet d’écouter les battements cardiaques du fœtus. Une fréquence cardiaque fœtale normale se situe généralement entre 110 et 160 battements par minute. L’écoute régulière du rythme cardiaque fœtal est un moyen essentiel de s’assurer du bien-être du bébé.

Il est crucial pour les futures mamans de se rendre à toutes leurs consultations prénatales, car ces évaluations régulières permettent de détecter et de gérer rapidement toute anomalie ou complication potentielle, garantissant le meilleur résultat possible pour la mère et le bébé.

Les examens utiles

Lors du 8e mois de grossesse, divers examens sont effectués pour surveiller la santé de la mère et du fœtus. Ces tests sont cruciaux pour détecter d’éventuelles anomalies ou complications, garantissant ainsi le bien-être de la mère et de l’enfant. Voici une explication détaillée de ces examens :

1) Biologie :

RAI (Recherche d’Agglutinines Irrégulières) : pour les femmes de rhésus négatif, cet examen est essentiel pour déterminer si elles ont développé des anticorps contre les globules rouges Rh positif. Si c’est le cas, cela pourrait poser des risques pour le fœtus si son sang est Rh positif.

Toxoplasmose (si femme séro-négative) : les femmes qui étaient séronégatives pour la toxoplasmose au début de leur grossesse seront régulièrement testées pour s’assurer qu’elles n’ont pas contracté l’infection pendant la grossesse, car cela pourrait avoir des conséquences graves pour le fœtus.

Prélèvement vaginal à la recherche de Streptocoque B : le streptocoque du groupe B est une bactérie normalement présente chez certaines femmes dans le vagin ou le rectum. Si transmise au bébé pendant l’accouchement, elle peut causer des infections graves. Un test positif signifiera que des précautions seront prises pendant l’accouchement, généralement une administration d’antibiotiques à la mère.

Bandelette urinaire en dépistage protéinurie : la présence de protéines dans les urines peut être un signe de prééclampsie, une complication sérieuse de la grossesse. Un dépistage régulier permet une détection et une prise en charge précoces.

Autres bilans

Échographie du 3e trimestre (à 32 semaines d’aménorrhées) :

• Croissance : cette échographie est principalement axée sur la croissance et le développement du fœtus. Elle évalue la taille du fœtus, la quantité de liquide amniotique, la position du placenta et d’autres paramètres essentiels pour s’assurer que tout progresse normalement.

NB :

• Échocardiogramme fœtal : si des préoccupations concernant le cœur du fœtus ont été identifiées lors d’échographies précédentes ou si la mère présente des facteurs de risque, un échocardiogramme fœtal plus détaillé peut être effectué pour évaluer la structure et la fonction du cœur du fœtus.
• Cardiotocogramme : cet examen, aussi connu sous le nom de « monitoring », mesure simultanément le rythme cardiaque du fœtus et les contractions utérines. Il sert à évaluer le bien-être fœtal.

Il est impératif pour la femme enceinte de suivre toutes les recommandations médicales et de se soumettre à ces examens. Ils fournissent des informations précieuses qui peuvent influencer les décisions de prise en charge, garantissant ainsi la santé et la sécurité de la mère et de l’enfant.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

Au cours du 8e mois de grossesse, alors que le moment de l’accouchement approche à grands pas, une prise en charge médicale attentive et spécialisée devient encore plus essentielle. Différents professionnels de santé interviennent pour s’assurer du bien-être de la mère et de l’enfant. Voici une description de leur rôle respectif lors de cette période cruciale :

1. Professionnels de santé de ville :

• Ces professionnels sont souvent les premiers interlocuteurs de la femme enceinte. Ils jouent un rôle crucial pour orienter la future maman vers les spécialistes appropriés et pour conseiller sur les bonnes pratiques de santé, la nutrition, l’exercice et d’autres aspects essentiels du bien-être pendant la grossesse.

2. Médecin généraliste et sage-femme :

• Médecin généraliste : la grossesse du troisième trimestre est principalement suivie par des spécialistes, mais le médecin généraliste peut toujours jouer un rôle complémentaire, en traitant des maladies courantes ou en répondant à des préoccupations générales de santé. Il/elle peut également orienter vers d’autres spécialistes si nécessaire.
• Sage-femme : la sage-femme est au cœur du suivi de la grossesse. Elle réalise des consultations prénatales, propose des séances de préparation à l’accouchement, et effectue des examens essentiels. Son rôle est de diagnostiquer et de surveiller la progression normale de la grossesse, et de détecter toute anomalie ou complication qui pourrait survenir.

3. Gynécologue obstétricien hospitalier :

• Spécialisé dans le suivi des grossesses et des accouchements, le gynécologue obstétricien est souvent sollicité pour des avis spécialisés, en particulier si la grossesse est considérée comme à risque ou si des complications se développent.
• Au huitième mois, il est essentiel que la future maman établisse un contact avec l’équipe médicale qui la prendra en charge pendant l’accouchement. Cela permet de discuter des plans et des préférences pour l’accouchement, de visiter la maternité, et de se familiariser avec l’environnement dans lequel elle donnera naissance.

En résumé, une prise en charge multidisciplinaire est essentielle pour assurer une grossesse et un accouchement en toute sécurité. Chaque professionnel a un rôle spécifique à jouer, travaillant ensemble pour offrir les meilleurs soins possibles à la mère et à son bébé. Il est crucial pour la femme enceinte de participer activement à son suivi médical, en posant des questions et en évoquant toute préoccupation ou symptôme inhabituel.

Étape 2 : soulager les symptômes

Au cours du 8e mois de grossesse, de nombreux symptômes peuvent se manifester, certains pouvant être inconfortables ou douloureux. Heureusement, il existe plusieurs astuces et remèdes pour aider à soulager ces maux. Quelques recommandations pour gérer les symptômes courants du huitième mois sont dans Learnycare+.

• Douleurs dorsales
• Braxton Hicks
• Œdème (gonflement)
• Brûlures d’estomac
• Essoufflement
• Douleurs ligamentaires
• Problèmes de sommeil
• Constipation
• Douleurs pelviennes

Pour tous ces symptômes, si vous avez des préoccupations ou si un symptôme semble particulièrement sévère ou anormal, il est essentiel de consulter un professionnel de santé.

Étape 3 : mesures associées

Durant le 8e mois de grossesse, certaines recommandations spécifiques peuvent être suggérées en fonction des besoins individuels et des situations spécifiques de la femme enceinte. Voici une explication détaillée de ces recommandations :

• vitamine K à partir de 36 semaines d’aménorrhée si traitement par « inducteur enzymatique »
• Préparation à l’accouchement : 8 séances qui doivent arriver à terme
  • Les séances de préparation à l’accouchement sont conçues pour aider la future maman (et souvent le futur papa ou le partenaire) à se préparer physiquement, mentalement et émotionnellement à la naissance.
  • Ces séances peuvent couvrir un large éventail de sujets, allant des techniques de respiration et de relaxation, aux informations sur le processus d’accouchement, la gestion de la douleur, l’allaitement et les soins aux nouveau-nés.
  • En France, l’Assurance Maladie rembourse généralement huit séances de préparation à l’accouchement. Il est conseillé de commencer ces séances plusieurs semaines avant la date prévue de l’accouchement pour bénéficier pleinement de leur contenu.

Il est crucial pour chaque femme enceinte de suivre les conseils et recommandations de son professionnel de santé, car chaque grossesse est unique. Les recommandations individuelles seront basées sur la situation personnelle de la femme, ses besoins de santé et les besoins spécifiques de sa grossesse.