Imprimez de l’argent

Vous avez probablement entendu dire que l’argent ne pousse pas sur les arbres. Pourtant, il semble que les banques centrales et les gouvernements aient trouvé une manière ingénieuse de le faire apparaître comme par magie. Mais cette magie peut rapidement se transformer en cauchemar pour votre portefeuille. Découvrons ensemble pourquoi et comment cela se produit.

Comment l’argent est créé de toute pièce

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, l’argent n’est pas simplement imprimé par des machines à billets. La majorité de l’argent que nous utilisons aujourd’hui est créé par les banques commerciales. Oui, les banques, et non l’État, décident de la quantité d’argent en circulation.

Lorsque vous demandez un prêt pour acheter une maison ou financer une entreprise, la banque ne puise pas dans un coffre rempli de billets. Elle crée de l’argent à partir de rien, simplement en inscrivant une somme sur votre compte. C’est ce qu’on appelle la création monétaire. Chaque fois qu’une banque accorde un prêt, elle augmente la masse monétaire en circulation.

Les banques : des magiciens ou des gestionnaires de risque ?

Alors, les banques sont-elles des magiciens ? Pas vraiment. Elles sont des gestionnaires de risque. Elles décident à qui prêter en évaluant la capacité de l’emprunteur à rembourser. Elles financent des projets qui, en théorie, devraient générer suffisamment de revenus pour rembourser les prêts avec intérêts.

Mais que se passe-t-il si la création monétaire devient incontrôlée ? Imaginez une partie de Monopoly où, soudainement, la banque double la quantité de billets pour chaque joueur. Les prix des propriétés flambent, les enchères deviennent frénétiques et, très vite, les billets ne valent plus grand-chose. C’est exactement ce qui se passe dans l’économie réelle lorsqu’il y a trop d’argent en circulation : on parle d’inflation.

Inflation : quand trop d’argent tue l’argent

L’inflation survient lorsque la quantité d’argent en circulation augmente plus vite que la production de biens et de services. Si tout le monde a plus d’argent, mais que la quantité de biens disponibles reste la même, les prix montent. C’est comme si, dans notre partie de Monopoly, tout le monde se ruait sur les mêmes propriétés. En fin de compte, la valeur réelle de l’argent diminue, ce qui signifie que votre pouvoir d’achat baisse. Ce qui coûtait 100 euros hier en vaut 150 aujourd’hui. Et c’est un cercle vicieux.

L’état : un joueur à part

Les banques commerciales ne sont pas les seules à créer de l’argent. Les gouvernements, via les banques centrales, peuvent également imprimer de la monnaie. Pourquoi ? Pour financer leurs dépenses. Imaginez que vous puissiez imprimer vos propres billets chaque fois que votre compte bancaire devient négatif. Tentant, non ?

Le problème, c’est que contrairement aux banques qui prêtent pour des projets rentables (en théorie), l’État utilise souvent cet argent pour couvrir des dépenses courantes, des subventions, ou des projets peu productifs. Résultat : de l’argent est injecté dans l’économie, mais sans création réelle de valeur. Cela conduit à une inflation encore plus forte, car cet argent supplémentaire ne finance pas une augmentation de la production, mais juste plus de consommation.

L’endettement de l’état : une spirale infernale

Pour comprendre l’ampleur du problème, imaginez un joueur de Monopoly qui, pour rester dans la partie, imprime ses propres billets pour acheter des propriétés à des prix toujours plus élevés. Il est en surendettement, mais continue de dépenser, espérant que les autres joueurs n’y voient que du feu.

L’État, lorsqu’il est surendetté, doit emprunter encore plus pour payer ses dettes. Il peut continuer à imprimer de l’argent pour le faire, mais cela entraîne une inflation galopante. Les prix montent, ce qui étrangle l’économie : les entreprises ferment, le chômage augmente, et l’État perd des recettes fiscales. C’est une spirale infernale dont il est difficile de sortir.

L’inflation : ami ou ennemi ?

Pour la majorité des gens, l’inflation est un ennemi. Elle érode les économies. Par exemple, 10 000 euros mis de côté ne vaudront plus que 9 000 euros en termes de pouvoir d’achat dans un contexte d’inflation de 10 %. Mais pour les investisseurs avertis, l’inflation peut devenir un allié.

Comment ? En investissant dans des actifs dont la valeur augmente avec l’inflation, comme l’immobilier. Si vous avez emprunté pour acheter un bien immobilier, l’inflation joue en votre faveur. Vous remboursez votre prêt avec de l’argent qui vaut moins que celui que vous avez emprunté. De plus, la valeur de votre bien et les loyers augmentent. Vous « imprimez » de l’argent, en quelque sorte, tout comme le font les banques et l’État.

Les particuliers : les dindons de la farce ?

Malheureusement, pour ceux qui ne sont pas investisseurs, l’inflation est un cauchemar. Votre salaire n’augmente pas aussi vite que les prix, et vos économies perdent de leur valeur. Un plein de courses qui coûtait 100 euros l’année dernière en vaut 150 aujourd’hui. Que faire ?

La solution, c’est de ne pas laisser votre argent dormir sur un compte épargne avec un rendement dérisoire. Investissez dans des actifs qui résistent à l’inflation, comme l’immobilier, l’or ou les actions d’entreprises solides. En faisant cela, vous protégez votre pouvoir d’achat et transformez l’inflation en opportunité plutôt qu’en menace.

En conclusion : protégez-vous de la tempête

L’argent créé de toute pièce par les banques et l’État est un jeu dangereux. Il entraîne l’inflation, une perte de pouvoir d’achat et, à terme, une instabilité économique. Mais en comprenant ces mécanismes, vous pouvez vous protéger, voire en profiter.

Investissez dans des actifs qui prennent de la valeur, remboursez vos crédits plus facilement grâce à l’inflation, et ne laissez pas vos économies fondre comme neige au soleil. Car dans ce grand Monopoly qu’est l’économie, mieux vaut être du côté des banquiers que celui des épargnants.

Et toi, de quel côté est tu ? Dis le moi en commentaire !