Le diagnostic du laboratoire tombe : vous avez un gonocoque dans les prélèvements. L’infection par gonocoque est une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes. Elle touche surtout les jeunes de moins de 30 ans et peut engendrer une infertilité en cas de retard de la prise en charge médicale. Diagnostic, traitements et préventions… nous allons faire le point sur cette IST.
Qu’est-ce qu’une infection à gonocoque liée à un rapport sexuel ?
Définition
Une gonococcie est une infection liée à la bactérie Neisseria gonorrhoeae alias gonocoque. Elle se transmet lors de rapports sexuels non protégés et colonise le pénis, le vagin, l’urètre, le rectum la gorge et parfois les yeux.
Gonorrhée, blennorragie, chaude-pisse ou chtouille sont des synonymes.
D’où vient cette maladie ?
La bactérie Neisseria gonorrhoeae se transmet lors des rapports sexuels non protégés (vaginal, anal ou oral) que ce soit avec un partenaire habituel ou un partenaire occasionnel. La contamination se fait par l’intermédiaire des sécrétions de la muqueuse infectée ou du sperme provenant d’un homme atteint d’une infection du pénis.
Chez les hommes, les signes se manifestent après 2 à 8 jours après le rapport sexuel non protégé. Chez la femme, ils peuvent prendre 10 jours pour apparaître.
La gonococcie est parfois accompagnée d’une co-infection avec une autre bactérie. Dans 30 % des cas, il s’agit de Chlamydiae.
Diagnostic de l’infection à gonocoque liée à un rapport sexuel
Les personnes concernées
En France, les jeunes femmes de 16 à 25 ans, et les jeunes hommes de 21 à 30 ans sont les plus touchés.
Les symptômes
Chez les femmes
Il faut savoir que seulement 50 % des femmes atteintes de cette infection présentent des symptômes. Lorsque c’est le cas, la femme souffre d’un écoulement vaginal purulent, jaunâtre ou parfois sanguinolent. Elle peut également ressentir des démangeaisons au niveau du vagin, des douleurs pelviennes, des dyspareunies (douleur qui survient avant, pendant ou après le rapport sexuel), et des métrorragies (écoulement de sang provenant du vagin en dehors des règles).
D’autres symptômes peuvent aussi apparaître :
- une brûlure et un saignement urinaire,
- une tension douloureuse dans la région de l’anus ou de la vessie avec une sensation de brûlure et d’envie d’aller à la selle ou d’uriner fréquemment,
- une démangeaison des organes génitaux,
- une saignement rouge vif qui sort de l’anus,
- une constipation,
- une pharyngite ou une angine.
Chez les hommes
Chez les hommes, l’infection est symptomatique à 98 % des cas et se caractérise par un écoulement au niveau de la verge (jaune verdâtre purulent dans 60 % des cas, clair dans 30 % des cas et absent dans 10 % des cas), souvent abondant.
Le sujet ressent de la difficulté à uriner et une sensation de brûlure en urinant : la « chaude-pisse ». Il y a aussi une démangeaison du gland qui peut évoluer vers une inflammation de celui-ci.
Les autres signes présents chez l’homme :
- Une tension douloureuse dans l’anus, démangeaison anale, émission de sang par l’anus, constipation…
- Pharyngite, angine…(en cas d’infection orale)
Les formes compliquées d’une infection à gonocoque liée à un rapport sexuel
L’infection par gonocoque génital peut évoluer vers de multiples formes de complications. Les plus courantes sont : l’extension de l’infection aux trompes chez la femmes, qui provoque des douleurs de ventre plus fortes, et chez l’homme une infection des testicules ou de la prostate, avec douleurs à l’éjaculation.
Les examens
Pour confirmer le diagnostic d’une infection à gonocoque lié à un rapport sexuel, il faudra réaliser un prélèvement et réaliser une culture afin de mettre en évidence la présence de Neisseria gonorrhoeae.
Chez les femmes, on peut directement prélever l’écoulement ou bien effectuer un écouvillonnage vaginal.
Chez l’homme, il est aussi possible de prélever directement l’écoulement ou réaliser un écouvillonnage pénien. Ce dernier est douloureux. Les résultats de la culture microbienne sont disponibles après 3 jours.
Pour les personnes n’ayant pas de symptômes, il est possible de faire une recherche de l’ADN du Gonocoque sur le premier jet d’urine chez les hommes ou à partir d’un écouvillonnage vaginal chez les femmes.
Il faudra, par précaution, rechercher les autres infections sexuelles comme la Syphilis, le virus du SIDA, le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C.
Traitements de l’infection à Gonocoque liée à un rapport sexuel
Étape 1 : contacter un médecin
Vous pouvez consulter un médecin généraliste pour faire le diagnostic et prescrire le traitement de l’infection à gonocoque liée à un rapport sexuel. En cas de complication, vous serez orienté vers un gynécologue ou un urologue.
Étape 2 : prendre un antibiotique
Pour le moment, il n’existe aucun moyen de soulager l’infection à gonocoque à part la prise d’un antibiotique.
Surveillance et évolution
Si le traitement est bien respecté, les symptômes disparaissent sous antibiotiques en 72 h. Pour s’assurer de la disparition de gonocoque, il faudra faire un test après au moins 3 semaines de la fin du traitement. Ce délai est très important car le test à la recherche de gonocoques est très sensible : il risque de se révéler faussement positif si on le refait trop tôt.
En cas d’échec du traitement, pensez à une réinfection (partenaires non traités) ou à une mauvaise prise des médicaments (vomissements…).
Ne plus que cela recommence
Pour prévenir l’infection à gonocoque lié au rapport sexuel, il faudra privilégier les campagnes de prévention en influençant surtout les jeunes à se protéger (usage de préservatifs) lors des rapports sexuels.
Pour les cas de figure suivants :
- personne atteinte par le Gonocoque,
- rapport sexuel non protégé avec une personne infectée ayant des symptômes de Gonocoque ou non (porteurs sains),
- rapports sexuels non protégés avec un partenaire occasionnel,
- nouveau partenaire depuis moins de 3 mois,
- plus de 3 partenaires en un an,
il faut prendre des mesures préventives comme un dépistage et un traitement de la personne et de son partenaire sexuel au cours des 2 derniers mois. L’abstinence sexuelle ou l’utilisation de préservatif est également obligatoire pendant la semaine du début du traitement.
Il est important de dépister à temps une infection génitale par gonocoque chez la femme enceinte. En effet, cette dernière peut être responsable d’un accouchement prématuré, d’une infection du liquide amniotique et une infection post natale.
Il faudra également dépister les autres infections sexuelles afin de déceler la présence d’une co-infection avec d’autres germes.
Une infection à gonocoque peut détruire l’intimité d’un couple. Apprenez comment la détecter et la traiter pour protéger votre santé et votre relation. ❤️ Ne laissez pas ce germe s’immiscer entre vous !
Et posez moi vos questions ci dessous, je réponds en 48h
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