Convulsions liés à la fièvre chez l’enfant

Une température élevée est souvent sans danger pour un enfant. Mais quand elle entraîne des convulsion chez son bébé, elle provoque la panique des parents. Est ce grave ? Comment réagir si cela se reproduit ? Faisons le point sur les convulsions liés à la fièvre chez un enfant.

Qu’est-ce que les convulsions liés à la fièvre chez un enfant ?

Définition

Également appelées convulsions fébriles, les convulsions hyperthermiques sont des contractions musculaires involontaires et saccadées qui se manifestent chez l’enfant en cas de fièvre.

A quoi est ce dû ?

Les convulsions hyperthermiques sont dues au changement de température du corps lors d’une fièvre. Le facteur de son déclenchement peut être d’origine génétique : un proche de la famille a déjà été sujet à cette maladie lors de son enfance. Dans certains cas, mais plus rarement, la convulsion hyperthermique peut cacher une maladie sous-jacente ; c’est ce que nous verrons plus bas.

Diagnostic des convulsions liés à la fièvre chez un enfant

Les personnes concernées

3 % des enfants souffrent de convulsions hyperthermiques. Les plus touchés sont les enfants âgés de 6 mois à 5 ans. Le risque le plus élevé se situe entre l’âge de 18 et 24 mois. Pour être qualifié de convulsion hyperthermique, l’enfant ne doit pas avoir d’antécédent de convulsions non fébrile (comme par exemple l’épilepsie ou une maladie cérébrale).

Les symptômes typiques des crises de convulsion fébrile

La convulsion hyperthermique se caractérise par une perte de connaissance brutale de l’enfant dans un contexte de fièvre supérieure à 38 ou 39 °C. Elle comporte trois phases :

• Phase tonique : on voit une contraction soutenue de l’ensemble des muscles du haut et du bas du corps.
• Phase clonique : on voit un seul épisode de convulsions généralisées (mouvements des bras et des jambes) qui dure moins de 15 minutes (4 minutes dans 50 % des cas). Il est important de noter l’heure de début de la crise pour les médecins. Durant les crises, l’enfant peut avoir une révulsion oculaire ou bien un regard fixe.
• Phase post critique : la respiration est bruyante et l’enfant reprend peu à peu la conscience. L’état de santé de l’enfant n’est pas altéré, mais il restera un moment dans un état de somnolence avec muscles flagada avant de revenir à la normale.

Notez bien que les crises simples s’expriment toujours en un seul épisode en 24 heures.

Les signes

Comme ces crises sont bénignes, elles n’entraînent pas de fortes répercussions sur la santé globale. Ainsi, après la crise, le médecin constate que la température corporelle demeure élevée, mais que la conscience redevient normale. Toutes les fonctionnalités neurologiques de l’enfant sont normales.

Qu’est ce qui est à craindre ?

La crise de convulsion hyperthermique chez l’enfant est dite complexe si au moins un de ces critères est présent :

• enfant de moins de 6 mois ou de plus de 5 ans,
• durée de crise supérieure à 15 minutes,
• une ou des récidives de crise dans les moins de 24 heures,
• une crise partielle, c’est-à-dire ne touchant qu’une partie du corps,
• une manifestation d’anomalie neurologique après la crise,

Si la crise dure plus de 30 minutes : on dit que l’enfant souffre d’un état de mal convulsif.

Ne pas se tromper de diagnostic

Parfois, la fièvre est accompagnée d’autres symptômes qui miment des convulsions hyperthermiques mais qui n’en sont pas : conseils sur Learnycare+.

Les examens utiles au diagnostic des convulsions hyperthermiques chez un enfant

Lorsque les convulsions sont liées à la présence d’une fièvre et qu’il n’existe pas de signe de complication, il est inutile de faire des examens médicaux. Cependant, si les parents ou le médecin doutent de l’existence d’une infection neurologique, il est possible d’effectuer une biologie sanguine, une ponction lombaire, un scanner cérébral ou un EEG (électroencéphalographie).

Le traitement des convulsions liés à la fièvre chez un enfant

Étape 1 : premiers gestes

En cas de convulsions hyperthermiques, voici les premiers gestes à effectuer :

• Noter l’heure de début de la crise.
• Protéger l’enfant durant la crise pour éviter qu’il ne se blesse. Le mettre sur un matelas par exemple. Vérifier qu’il n’a rien dans la bouche (aliments, doigts, tétine…) L’allonger sur le côté en position latérale de sécurité (PLS).
• Rafraîchir le front avec de l’eau tiède sur une éponge si c’est bien tolérée.
• Donner du paracétamol en dose-poids pour diminuer l’inconfort lié à la fièvre.
• Au cas où le paracétamol ne parviendrait pas à apaiser la fièvre, l’ibuprofène peut être utilisé en second option. Sa prise doit être cependant limitée si on n’est pas sûr de l’origine de la fièvre, car ce traitement aggrave certaines infections bactériennes.

Dévêtir l’enfant peut paraître logique en cas de fièvre, mais son efficacité reste toutefois incertaine. Veillez toujours à écouter les souhaits de l’enfant. Les bains d’eau fraîche sont par contre à proscrire, ils découlent d’une ancienne pratique à bannir !

Étape 2 : donner un traitement

La prise d’anti-convulsivant est le traitement de première intention recommandé contre les crises fébriles, et ce, dès que la crise dure plus de 5 minutes. Son efficacité est évaluée à 70 % : en moins de 10 min il règle le problème. Les parents peuvent choisir entre deux types de médicaments :

• Le diazepam par voie rectale : à préparer à l’aide d’une seringue sans aiguille ou d’une canule avec une dose de 0,5 mg/kg sans dépasser 10 mg.
• Le midazolam tout prêt à administrer entre la joue et la gencive : 0,5 mg/kg sans dépasser 10 mg. Pour éviter les fausses routes, mieux vaut l’administrer lentement d’un côté puis d’un autre de la bouche.

Etape 3: qui contacter en cas de convulsions liés à la fièvre chez un enfant

Si la crise est typique, un médecin généraliste pourra apporter les conseils post crise et renouveler le traitement.

En cas de doute sur la cause ou la sévérité de la crise, il convient d’appeler le 15, le 112 ou les urgences hospitalières.

Ne plus que cela recommence

Il est fondamental de trouver les causes de convulsions chez l’enfant, pour ne plus que cela se reproduise. Learnycare est là pour vous aider à comprendre la maladie de votre enfant et vous aider à la combattre.