La syphilis figure parmi les infections sexuellement transmissibles les plus connues. Très contagieuse, elle se transmet par un rapport sexuel non protégé. Il s’agit d’une maladie potentiellement grave, car elle risque d’altérer la plupart des organes du corps en cas de négligence. Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur cette IST : diagnostic, symptômes, traitements, préventions…

Qu’est-ce que la syphilis ?

Définition

La syphilis est une maladie sexuellement transmissible liée à une infection bactérienne. L’agent responsable est Treponema pallidum (tréponème pâle).

On distingue deux types.

• La syphilis précoce : elle désigne la première année d’évolution de la maladie. Elle est marquée par une ulcération unique, indurée, superficielle et propre du col. Cette phase est indolore, mais très contagieuse.
• La syphilis tardive : elle se présente après plus d’un an d’évolution. Elle est peu contagieuse et ne provoque pas de symptôme.

D’où vient cette maladie ?

La syphilis est une infection très contagieuse. La transmission s’effectue par tout type de rapport sexuel, y compris une fellation ou un baiser profond (rapports bucco-génitaux). La transmission de la bactérie peut également se passer de façon inaperçue à travers une seringue contaminée. Ceci reste cependant un cas rare.

L’évolution de la syphilis comporte trois phases bien différentes avec une phase de latence où seul un diagnostic par prise de sang permet de la détecter.

• Phase primaire : elle dure 3 semaines à 3 mois. Elle se manifeste par le chancre syphilitique contagieux (ulcération au niveau des organes génitaux).
• Phase secondaire : elle se manifeste 4 à 10 semaines après l’apparition du chancre et dure 1 à 3 mois. À ce stade, le tréponème diffuse dans tout l’organisme et provoque une éruption cutanée.
• Phase tertiaire : elle survient en absence de traitement chez 30 % des patients et conduit à des atteintes neurologiques, cardiaques, rénales, laryngées, oculaires ou digestives. Les symptômes apparaissent après quelques années de latence.

Diagnostic de la syphilis

Qui peut être atteint ?

La syphilis touche les hommes et les femmes, mais elle est plus importante chez les hommes homosexuels (dans 80 % des cas). Elle est plus fréquente dans les pays en voie de développement.

La phase primaire

Les symptômes

À ses débuts, la syphilis se manifeste surtout par une lésion pénienne (infection du pénis).

Les signes cliniques

On observe des boutons rouges qui évoluent en ulcération appelée « chancre » à fond propre. Ils sont localisés au site d’infection, le plus souvent sur les organes génitaux, mais il peut aussi se former au niveau du rectum ou de la gorge.

Le chancre est indolore et induré à la palpation.

On constate également une adénopathie (gonflement des ganglions lymphatiques) dans la région du chancre. Elle est dite « satellite ».

La phase secondaire

Les symptômes

La phase secondaire de la syphilis ne provoque pas toujours de symptômes. Voici des symptômes qui peuvent survenir :

• fièvre modérée ;
• douleurs articulaires ;
• poussée de lésions dermatologiques spécifiques sans démangeaison ;

Les signes cliniques

On observe généralement une éruption sur la peau et les muqueuses qui diffuse sur le tronc et les membres. C’est la « roséole syphilitique ».

On remarque également des élévations rouges ou brun cuivrées indurées et de petite taille avec des collerettes de pellicules périphériques. Elles sont localisées dans la région des mains et des pieds, des lèvres, du nez et dans les organes génitaux externes.

Sur la muqueuse buccale ou génitale naissent des érosions dites « plaques fauchées » rosées, rondes ou ovales. Elles se regroupent en plaque bien limitée.

Enfin, dans les régions de l’anus et génitales apparaissent des papules érosives dites «  syphilides ». Elles ressemblent à des condylomes.

La phase tertiaire

Les signes cliniques de la syphilis dans la phase tertiaire

Pendant la phase tertiaire, on aperçoit des indurations sous la peau et les muqueuses. Il s’agit d’une destruction des tissus.

Les formes compliquées de la syphilis

En absence de traitement, la syphilis peut prendre plusieurs formes de compliquées.

Quels sont les examens utiles au diagnostic de la syphilis ?

Pour confirmer le diagnostic de la syphilis, il est important de faire une sérologie. Elle consiste à rechercher des anticorps spécifiques anti-tréponèmes. Les anticorps apparaissent environ 2 semaines après l’infection.

Pour préciser le stade de syphilis, le sérodiagnostic le plus fréquent est le VDRL (veneral desease research laboratory). Il s’agit d’un test non tréponémique. Il est également utile pour le suivi du traitement.

Si ces deux examens sont positifs, il faut procéder au traitement.

Un prélèvement sanguin pour un examen direct permet également de confirmer le diagnostic de la syphilis, mais il faut l’effectuer dans des centres très spécialisés.

Traitement de la syphilis pas à pas

Étape 1 : contacter un médecin généraliste

Si vous présentez les signes de la syphilis, vous pouvez consulter un médecin généraliste pour effectuer le diagnostic et obtenir le traitement adéquat. Au besoin, vous serez orienté vers un infectiologue, un spécialiste des infections.

Étape 2 : prendre un antibiotique

Le traitement consiste à prendre un antibiotique.

Attention à la réaction de Jarisch-Herxheimer : c’est une réaction inflammatoire qui survient chez 50 % des patients prenants des antibiotiques. On la reconnaît par un épisode mimant la grippe au cours des 24 premières heures du traitement. Durant cette manifestation, le paracétamol est le médicament le plus recommandé.

Surveillance et évolution

Pour surveiller l’évolution de la maladie, il est important d’effectuer un test VDRL tous les 3 mois (à 1, 3, 6, 9 et 12 mois de traitement). La guérison peut être conclue si la quantité d’anticorps est divisée par 4 après 6 à 12 mois de traitement.

Enfin, il peut y avoir un risque de réinfection si la personne n’a pas d’immunité durable.

Ne plus que cela recommence

Pour prévenir cette maladie sexuellement transmissible, il est important de faire un dépistage et d’informer les partenaires des trois derniers mois s’il s’agit de syphilis primaire, de l’année précédente si c’est une syphilis secondaire ou tertiaire (même s’il y a usage de préservatif).

Il est important également de faire régulièrement un dépistage des infections sexuellement transmissibles (syphilis, VIH, VHB, VHC, Chlamydiae, Gonocoque), surtout pour les personnes à risque.

Afin d’éviter les complications, utilisez des préservatifs au moins au cours des 2 semaines du traitement et jusqu’à la guérison des lésions.

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