La peur de se séparer de ses parents est un sentiment normal chez les bébés à partir de 6 mois. Toutefois, si cette angoisse persiste jusqu’à un certain âge, l’enfant souffre peut-être d’une anxiété de séparation. Sur le long terme, cette peur devient un frein dans la vie quotidienne. Elle peut même conduire à la dépression. À travers cet article, nous allons vous aider à mieux comprendre ce trouble et à connaître les solutions appropriées pour le traiter.

Qu’est-ce que l’anxiété de séparation ?

Définition

L’anxiété de séparation indique une anxiété excessive chez les enfants et les adolescents séparés des personnes auxquelles ils sont attachés. Il peut s’agir de leurs parents ou d’autres personnes proches : frère, sœur, grands-parents, etc.

Explications

L’anxiété liée à la séparation est une étape-clé dans la construction du développement psychique de l’enfant.

Entre l’âge de 6 à 24 mois, ce sentiment est tout à fait normal. Puis l’enfant se détache progressivement, car il comprend la permanence de l’objet (c’est à dire le fait que si le parent n’est pas dans le champs de vision, il existe quand même).

Par ailleurs, il y a aussi des facteurs qui peuvent influencer l’apparition de l’anxiété de séparation chez l’enfant. Cela concerne notamment la génétique (familles dont l’anxiété de séparation est présente) et l’environnement (l’angoisse des parents, le fort attachement de la maman, le peu de rôles séparateur du père…).

Diagnostic de l’anxiété de séparation

Qui est concerné ?

L’anxiété liée à la séparation touche principalement 7 % des enfants de 2 à 6 ans. Mais il peut persister au-delà de cet âge.

Cette peur est plus présente chez les filles.

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes de l’anxiété de séparation doivent durer plus de 4 semaines. Et, ils doivent être uniquement en lien avec la séparation : les troubles disparaissent en présence de la figure d’attachement.

Les troubles doivent être importants et entraîner une perturbation sociale, familiale et scolaire.

Le trouble se manifeste le plus souvent par :

• des pleurs, un désespoir prolongé et inconsolable ;
• une crainte de disparition de la figure d’attachement, un désir des retrouvailles ;
• des cauchemars répétés sur le thème de la séparation ;
• une scène dramatique et douloureuse avec lamentation et supplication désespérée (peur d’aller à l’école ou à la crèche par peur de la séparation, refus de rester seul et de dormir sans la figure d’attachement) ;
• une somatisation (c’est à dire le fait de ressentir tout un tas de symptômes imaginaires, expression de cette anxiété).

Quelles complications craindre ?

Lorsque l’enfant souffre d’une anxiété de séparation, la situation peut dégénérer en une dépression. Celle-ci se caractérise par une humeur triste. Le trouble peut aussi s’associer à d’autres anxiétés.

Ne pas confondre

L’anxiété de séparation est parfois confondue avec l’autisme, un des troubles envahissants du développement psychique de l’enfant.

Quel est le traitement de l’anxiété de séparation ?

Étape 1 : prendre en charge

Si un enfant souffre d’une anxiété liée à la séparation, il sera repéré par les professionnels de santé de la petite enfance. Ils pourront alors orienter les parents.

Un médecin généraliste pourra en faire le diagnostic.

Un psychiatre ou un psychologue donneront leur avis spécialisé.

Étape 2 : soulager les symptômes

Pour éviter les manifestations de l’anxiété de séparation, les « au revoir » doivent être aussi brefs que possible.

Étape 3 : traitement ciblé

Dans le cadre du traitement de l’anxiété de séparation, la thérapie comportementale est la plus recommandée. Il s’agit d’une exposition graduée à la séparation. On travaille sur la séparation progressive de l’enfant avec ses parents (ou ses proches). Dans ce cas, les parents jouent un rôle de co-thérapeute.

Il faut aussi aider l’enfant à trouver un attachement auprès des professionnels de la crèche ou de l’école.

Étape 4 : traitement de fond

Un enfant qui souffre d’anxiété liée à la séparation a besoin d’un accompagnement parental. On parle de parentalité c’est-à-dire que les parents doivent adopter des attitudes sociales et affectives correctes pour le bien du moral de l’enfant.

Surveillance et évolution

Pour éviter les complications scolaires, un accompagnement est parfois important.