L’ascaridiose est une parasitose intestinale provoquée par un ver rond appelé Ascaris lumbricoides. Touchant plus d’un milliard de personnes dans le monde, cette infection est particulièrement répandue dans les régions tropicales et subtropicales, où les conditions sanitaires sont souvent précaires. Bien que l’ascaridiose soit généralement bénigne, elle peut parfois entraîner des complications graves. L’incidence élevée de cette maladie dans les régions pauvres souligne la nécessité d’améliorer l’accès à l’eau potable, à l’assainissement adéquat et à l’éducation à la santé. Suivez-nous dans ce voyage à travers le monde fascinant et complexe de l’ascaridiose, une maladie ancienne mais toujours d’actualité.

Qu’est-ce que  ?

Définition

L’ascaridiose est une maladie parasitaire causée par l’Ascaris lumbricoides, un nématode (ver rond) de grande taille qui vit généralement dans l’intestin de l’hôte. Il s’agit de la parasitose intestinale la plus courante à l’échelle mondiale, affectant principalement les enfants et les personnes vivant dans les régions tropicales et subtropicales où l’hygiène est déficiente. Les œufs d’Ascaris, présents dans les selles des personnes infectées, peuvent contaminer le sol et l’eau, et provoquer une nouvelle infection lorsqu’ils sont ingérés. L’ascaridiose peut causer des symptômes allant de légères douleurs abdominales à des complications graves, telles que des obstructions intestinales.

Explications

Le cycle biologique de l’Ascaris lumbricoides se déroule en plusieurs étapes :

1. Les œufs fécondés sont excrétés dans l’environnement par les selles de l’hôte infecté. Ces œufs sont très résistants et peuvent survivre pendant des années dans le sol.
2. L’homme se contamine en ingérant ces œufs embryonnés, généralement par contact avec de la terre ou de l’eau contaminée, ou par ingestion d’aliments mal lavés.
3. Une fois dans l’intestin de l’hôte, les œufs éclosent et libèrent des larves qui traversent la paroi intestinale et gagnent le système circulatoire.
4. Ces larves migrent ensuite vers les poumons par voie sanguine. Après avoir atteint les alvéoles pulmonaires, elles montent le long de l’arbre bronchique jusqu’à la gorge, où elles sont dégluties à nouveau pour retourner dans l’intestin.
5. Dans l’intestin, les larves se développent en vers adultes. Les femelles peuvent pondre jusqu’à 200 000 œufs par jour, qui seront excrétés dans les selles pour recommencer le cycle.

Il est important de noter que l’homme est l’hôte principal et définitif de l’Ascaris lumbricoides. Cependant, ce parasite peut occasionnellement infecter d’autres mammifères, tels que les cochons.

Diagnostic

Les personnes concernées

L’ascaridiose est une maladie extrêmement répandue, touchant environ un quart de la population mondiale. Elle est plus fréquente dans les régions tropicales et subtropicales et dans les zones où l’accès à des installations sanitaires adéquates est limité.

Les enfants sont particulièrement touchés, en raison de leur tendance à jouer dans le sol et à porter leurs mains à leur bouche, augmentant ainsi le risque d’ingestion d’œufs d’Ascaris.

Les zones à risque incluent l’Asie du Sud-Est, l’Afrique subsaharienne, l’Amérique latine et les Caraïbes. Toutefois, des cas d’ascaridiose peuvent être observés partout dans le monde, y compris dans les pays développés, en particulier chez les personnes ayant voyagé dans des zones endémiques.

Des facteurs tels que le manque d’accès à l’eau potable, les mauvaises pratiques d’assainissement, l’utilisation d’excréments humains comme engrais et le manque de sensibilisation à l’hygiène personnelle peuvent contribuer à la propagation de l’ascaridiose.

Les symptômes

L’ascaridiose peut être asymptomatique ou présenter une gamme de symptômes en fonction de la charge parasitaire et de la phase de l’infection. Les signes cliniques peuvent comprendre :

Phase d’invasion :

• Fièvre légère.
• Toux, qui peut être sèche ou productive.
• Douleurs thoraciques ou sensation de gêne respiratoire.
• Des signes d’hypersensibilité comme une éruption cutanée ou de l’urticaire.

Phase d’état (phase intestinale) :

• Douleurs abdominales, qui peuvent être diffuses ou localisées, souvent associées à des nausées et des vomissements.
• Diarrhée ou constipation.
• Perte de poids, malnutrition en cas d’infestation sévère.
• Dans les cas graves, une occlusion intestinale peut survenir en raison de la formation d’un « bouchon » d’ascaris dans l’intestin.

De plus, l’expulsion de vers adultes par la bouche, le nez ou l’anus peut être un signe clinique très suggestif de l’ascaridiose. Cependant, ce symptôme est généralement associé à une charge parasitaire élevée.

Les complications

Complications Même si l’ascaridiose est souvent asymptomatique ou provoque des symptômes légers, des complications peuvent survenir, en particulier chez les personnes présentant une infestation importante par les vers.

• Obstruction intestinale : une grande quantité de vers peut bloquer l’intestin, provoquant des douleurs abdominales sévères, des vomissements et une distension abdominale. C’est une urgence médicale qui nécessite souvent une intervention chirurgicale.
• Migration des vers : dans de rares cas, les vers peuvent migrer hors de l’intestin et provoquer des problèmes dans d’autres organes. Ils peuvent par exemple obstruer le canal biliaire ou le canal pancréatique, ce qui peut provoquer respectivement une jaunisse ou une pancréatite.
• Ascaridiose pulmonaire : pendant la phase de migration larvaire, les larves peuvent provoquer une pneumonie, une éosinophilie pulmonaire ou le syndrome de Löffler (pneumonie éosinophilique avec asthme et éosinophilie sanguine).
• Malnutrition et retard de croissance : chez les enfants infectés de manière chronique, l’ascaridiose peut provoquer une malnutrition et un retard de croissance en interférant avec l’absorption des nutriments.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+.

Les examens

Le diagnostic de l’ascaridiose repose sur des examens biologiques et parasitologiques.

• Hémogramme : une hypereosinophilie (augmentation du nombre d’éosinophiles dans le sang) peut être observée, surtout pendant la phase de migration du parasite.
• Examen parasitologique des selles : c’est l’examen de référence pour le diagnostic de l’ascaridiose. Il permet la mise en évidence des œufs d’Ascaris lumbricoides dans les selles. Cependant, les œufs ne commencent à être excrétés dans les selles qu’au moins deux mois après la contamination. Il est donc possible que cet examen soit négatif en cas de contamination récente.
• PCR : en laboratoire spécialisé, une PCR (réaction en chaîne par polymérase) peut être réalisée pour identifier l’ADN du parasite. C’est une méthode très sensible et spécifique, qui peut être utile en cas de suspicion d’ascaridiose mais de tests parasitologiques négatifs.

Il est important de noter que le diagnostic peut être difficile en l’absence d’œufs dans les selles pendant la phase précoce de l’infection. Dans ces cas, la présence de symptômes évocateurs et d’hypereosinophilie peuvent orienter le diagnostic.

Autres bilans

L’ascaridiose peut entrainer des complications, principalement au niveau du foie et des poumons.

• Atteinte hépatique : les Ascaris peuvent migrer dans les voies biliaires et provoquer une obstruction. Cela peut entrainer des perturbations du bilan hépatique, avec une augmentation des enzymes hépatiques et une possible cholestase (ralentissement ou arrêt de l’écoulement de la bile).
• Atteinte pulmonaire : au cours de la phase de migration, les Ascaris passent par les poumons et peuvent provoquer une réaction inflammatoire. Cela peut se traduire par l’apparition d’infiltrats non spécifiques dans les deux champs pulmonaires, visibles à la radiographie thoracique. Cette manifestation est appelée syndrome de Löffler. Les infiltrats pulmonaires disparaissent généralement spontanément en 2 à 3 jours.

Dans de rares cas, l’ascaridiose peut provoquer des complications graves, comme une occlusion intestinale ou une perforation du tube digestif. Ces complications nécessitent une prise en charge médicale d’urgence.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

Prise en charge

L’ascaridiose est une maladie qui nécessite une prise en charge médicale appropriée. Voici les différents professionnels de santé qui peuvent être impliqués :

• Les professionnels de santé de ville : ils sont souvent le premier point de contact pour les personnes présentant des symptômes d’ascaridiose. Ils peuvent aider à orienter les patients vers les bons professionnels de santé et fournir des conseils généraux sur la gestion des symptômes.
• Les médecins généralistes : Iis sont généralement responsables du diagnostic initial de l’ascaridiose. Ils peuvent demander des analyses de laboratoire, comme un examen parasitologique des selles, pour confirmer la présence d’Ascaris lumbricoides.
• Les gastro-entérologues : ces spécialistes du système digestif peuvent être consultés en cas de complications liées à l’ascaridiose, comme une obstruction intestinale.
• Les infectiologues : ces médecins spécialisés dans les maladies infectieuses peuvent également fournir des conseils spécialisés sur le traitement de l’ascaridiose, en particulier dans les cas plus complexes ou persistants.

Étape 2 : soigner

Le traitement de l’ascaridiose repose généralement sur l’utilisation de médicaments antiparasitaires. Plusieurs options sont disponibles (efficacité et évolution dans Learnycare+).

Prévention

La prévention de l’ascaridiose nécessite un accent particulier sur l’hygiène personnelle et alimentaire. Les mesures préventives comprennent :

• Le lavage régulier des mains, en particulier avant les repas et après être allé aux toilettes.
• Le lavage soigneux des crudités et des fruits avant leur consommation pour éliminer tout œuf de parasite potentiel.

Il est également important de lutter contre la contamination fécale. Cela peut inclure l’installation de latrines ou d’égouts, le traitement des eaux usées, et l’interdiction de l’utilisation de fèces humaines comme engrais pour les cultures maraîchères. Ces mesures peuvent aider à réduire le risque d’exposition aux œufs d’Ascaris lumbricoides et donc le risque d’infection.