L’épilepsie figure parmi les maladies neurologiques les plus fréquentes. Elle touche les enfants, les adolescents et les personnes âgées à des degrés différents. Diagnostic, symptômes, traitements, préventions… tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie, vous allez le découvrir dans cet article.
Qu’est-ce que l’épilepsie tonico-clonique ?
Définition
Le mot « épilepsie » vient du mot grec « epilambanein » qui signifie «attaquer par surprise ».
En médecine, il désigne une maladie neurologique caractérisée par une augmentation soudaine de l’activité électrique du cerveau.
Selon la zone de l’hyperactivité, les crises épileptiques peuvent prendre différents aspects.
Les crises d’épilepsie généralisées
C’est lorsque l’hyperactivité électrique se répand sur l’ensemble du cerveau.
On distingue quatre types de crises :
- Crises tonico-clonique, autrefois appelées « grand mal » : c’est la forme d’épilepsie la plus courante où les 4 membres convulsent.
- Absences généralisées, autrefois appelées « petit mal » : elles touchent surtout les enfants de 5 à 12 ans et se distinguent par l’absence de convulsion. Par contre, à leur passage, la personne perd contact avec son environnement, avec un regard vague, et ce pendant quelques secondes. Les absences généralisées apparaissent souvent plusieurs fois dans une journée.
- Crises myocloniques : elles se caractérisent par des secousses musculaires brusques et répétées des bras et des jambes, notamment le matin au réveil. Elles n’engendrent pas de perte de connaissance.
- Crises atoniques : elles se manifestent par une perte soudaine de la force musculaire pendant un court instant.
Les crises partielles ou focales
C’est le cas où l’hyperactivité électrique ne se produit que sur une zone localisée du cerveau.
On distingue deux types de crises partielles :
- Crises focales simples : elles sont simples lorsqu’elles provoquent des symptômes discrets comme des hallucinations (tous les 5 sens peuvent être touchés), des contractions musculaires, des fourmillements dans les membres ou des bouffées d’émotion inattendues.
- Crises focales complexes : elles sont complexes lorsqu’elles se manifestent par un regard fixe, des gestes répétitifs et sans raison d’être, une possibilité de se souvenir clairement de ce qui s’est passé pendant la crise.
Dans cet article, nous traiterons que des crises d’épilepsie tonico-cloniques de l’adulte.
D’où viens cette maladie ?
Le cerveau est constitué par des cellules nerveuses appelées neurones. Elles se communiquent entre elles par des signaux chimiques et électriques.
En cas d’épilepsie, un groupe de neurones devient soudain le siège d’une activité électrique excessive et brusque. Cette activation simultanée des neurones provoque des crises convulsives. De nombreux facteurs peuvent en être à l’origine.
A noter que l’épilepsie est peu sévère chez les trois quarts des personnes qui en souffrent.
Diagnostic de l’épilepsie tonico-clonique
Les personnes concernées
L’épilepsie est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente après la migraine. On estime qu’il y a environ 40 millions de personnes épileptiques à travers le monde, avec une légère prédominance masculine.
La maladie peut débuter à tout âge, mais plus particulièrement aux âges extrêmes de la vie (enfants et séniors).
Symptômes
Les symptômes annonciateurs
Chez certaines personnes, il peut y avoir des symptômes annonciateurs de la survenue d’une crise tels que des hallucinations, des nervosités, de l’irritabilité, des peurs ou des impressions de « déjà-vu ». On les désigne par le terme aura épileptique.
Une crise tonico-clonique alias grand mal
Elle engendre une perte de connaissance brusque à laquelle se succède 3 phases :
- la phase tonique : elle dure, en général, quelques dizaines de secondes et se traduit par une contraction soutenue de l’ensemble des muscles ;
- la phase clonique : elle se manifeste par des secousses musculaires notamment des membres et habituellement une morsure de la langue. Elle dure entre 1 à 2 minutes ;
- la phase post critique : elle s’exprime par une respiration bruyante et une reprise progressive de la conscience (confusion).
Ces signes peuvent être accompagnés par la production de salive, des vomissements, d’une perte d’urine ou de selles et lèvres bleus.
Il est possible que ce type de crise ne survienne qu’une seule fois chez une personne et ne se reproduise jamais. Seule la répétition des crises permet de définir une épilepsie.
Les signes
Dans le cas d’une épilepsie tonico-clonique, le médecin vérifie toujours les rythmes cardiaque et respiratoire du patient pour détecter les éventuels troubles. Il prend également en compte les constantes comme la température, la tension artérielle, le rythme cardiaque fœtale s’il a affaire à une femme enceinte, le poids, la conscience, l’hydratation et le taux de sucre dans le sang.
Le médecin fera un examen neurologique complet pour savoir s’il existe des arguments pour une origine particulière à l’épilepsie.
Quelles complications craindre ?
Un état de mal épileptique
Cet état est caractérisé par :
- une crise qui dure plus de 5 minutes ;
- une répétition de crise sans retour à la normale entre les intervalles ;
- une absence de reprise de conscience dans les 10 minutes.
Dans ce cas il faudra consulter aux urgences hospitalières.
Les examens
Dans le cadre du traitement de l’épilepsie, il est important d’effectuer un bilan initial.
Une prise de sang pour vérifier que tout va bien. La modification d’un paramètre doit engager des explorations supplémentaires.
Une IRM (imagerie par résonance magnétique) cérébrale ou un scanner cérébral permet de rechercher les causes de l’épilepsie en visualisant les structures du cerveau.
L’EEG ou électroencéphalogramme quant à lui, confirme le diagnostic de l’épilepsie. Il permet d’obtenir un tracé de l’activité électrique du cerveau et de mettre en évidence les anomalies caractéristiques de l’épilepsie.
Traitements de l’épilepsie tonico-clonique de l’adulte
Étape 0 : gérer la crise
Pendant la crise épileptique, il est important de protéger la personne et de laisser la crise se terminer toute seule. Voici quelques conseils :
- Placer le patient en position latérale de sécurité et dans un espace dégagé pour éviter les risques de blessure.
- Desserrer ses vêtements, si possible, lui mettre un vêtement replié sous la tête, lui enlever ses lunettes, rester auprès de lui et le laisser récupérer après la crise.
- Noter la durée de la crise pour le médecin.
Par contre, il faut éviter de
- transporter la personne, sauf si elle se trouve dans un endroit dangereux ;
- gêner ses mouvements ;
- lui donner des médicaments ou lui faire boire.
Étape 1 : contacter un médecin en urgence
En cas d’épilepsie de première crise ou de symptômes inhabituels, consultez les urgences hospitalières afin d’obtenir une prise en charge spécialisée.
S’il s’agit d’un cas habituel, il convient de consulter un médecin généraliste. Il est en mesure d’évoquer le diagnostic, d’alerter sur les effets indésirables et de renouveler le traitement. Si nécessaire, vous serez orienté vers un neurologue, un spécialiste en épilepsie et en ses traitements.
Étape 2 : se laisser guider par les urgentistes
Pour limiter les convulsions, les médecins sont amenés à prescrire des médicaments de sortie de crise, de la famille des « benzodiazépines ».
Étape 3 : débuter un traitement
Les traitements anti épileptiques sont parfois indiqués. Tous ne se valent pas au niveau de l’efficacité et des risques.
Surveillance et évolution
L’évolution de l’épilepsie doit être sous la surveillance d’un neurologue afin de mettre en place un suivi complet de l’observance.
L’efficacité d’un traitement antiépileptique peut être jugée seulement à la diminution du nombre de crises et non pas sur des critères liés aux examens complémentaires. Il faut tenir un agenda des crises pour faciliter le contrôle et les nombreux effets indésirables des médicaments.
En cas d’inefficacité du traitement ou d’effets indésirables importants, les dosages des médicaments antiépileptiques par prise de sang sont surtout utiles, notamment pour la phénytoïne.
L’arrêt progressif du traitement est possible en absence de crises durant 2 à 3 ans après introduction d’un traitement antiépileptique préventif, avec un espoir que cela ne récidive pas (c’est le cas chez 2/3 des patients).
Enfin, pour éviter de subir des complications voici quelques conseils :
- Éviter la conduite automobile : la conduite automobile professionnelle (permis C, D et EC) est interdite même en cas d’épilepsie équilibrée sous traitement. Mais, la loi est plus souple avec la conduite individuelle (permis A et B). Un patient épileptique peut conduire après avis de la commission départementale du permis de conduire.
- Au début d’une grossesse, rappeler les risques encourus et solliciter une surveillance par un gynécologue.
Prévention les récidives
Pour prévenir l’épilepsie, il faut rechercher sa cause sans quoi la crise risque de revenir.
Questions fréquentes
1. Qu’est-ce qui déclenche une crise épileptique tonico-clonique ?
Les crises sont causées par une activité électrique anormale et excessive dans le cerveau, souvent déclenchée par des facteurs comme le manque de sommeil, le stress, une consommation excessive d’alcool, ou encore des pathologies cérébrales sous-jacentes. Chez certaines personnes, les crises peuvent survenir sans cause identifiable.
2. Quels sont les premiers signes annonciateurs d’une crise épileptique ?
Certaines personnes ressentent une aura épileptique avant une crise, qui peut se manifester par des hallucinations sensorielles, une sensation de déjà-vu, des peurs inexpliquées, ou encore une irritabilité soudaine. Ces signes avant-coureurs varient d’une personne à l’autre et ne sont pas toujours présents.
3. Que faire lorsqu’une personne fait une crise tonico-clonique ?
Il est crucial de protéger la personne en évitant qu’elle se blesse. Mettez-la en position latérale de sécurité, dégagez l’espace autour d’elle, et restez auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle reprenne conscience. Ne tentez pas de retenir ses mouvements ni de lui donner à boire ou un médicament pendant la crise.
4. Peut-on guérir de l’épilepsie ?
Dans certains cas, l’épilepsie peut disparaître avec le temps, surtout après plusieurs années sans crise grâce à un traitement adapté. Cependant, pour d’autres, elle peut être une condition chronique nécessitant un suivi régulier et un traitement à long terme. L’efficacité du traitement dépend de l’observance et de la nature de la maladie.
5. Comment prévenir les récidives de crises épileptiques ?
Une prévention efficace repose sur l’identification et l’évitement des facteurs déclencheurs comme le stress ou le manque de sommeil. Un traitement antiépileptique bien suivi, associé à un mode de vie équilibré, peut réduire considérablement le risque de récidive. Une consultation régulière avec un neurologue est essentielle pour ajuster les traitements et évaluer les progrès.
Aller plus loin
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