Une fois que la femme tombe enceinte, on s’attendrait à ce qu’il n’y ai plus de règles jusqu’à l’accouchement. Si au cours de la grossesse, on observe une perte de sang, cela peut suggérer un décollement du placenta (aussi appelé hématome placentaire de grande taille). En fonction de l’importance de la perte, la situation peut être critique pour la mère et le fœtus. Cela peut même engager leur pronostic vital. Dans cet article, nous allons expliquer de quoi il s’agit, savoir si c’est grave, et parler des traitements. C’est un sujet lourd donc lisez à votre rythme.
Qu’est-ce que l’hématome rétroplacentaire ?
Définition
En médecine, on utilise régulièrement le terme « hématome » pour désigner une collection de sang. C’est une sorte de poche de sang qui apparaît à la suite d’un choc ou d’une hémorragie.
Le terme « rétroplacentaire » renvoie à la région qui se trouve derrière le placenta. Pour rappel, le placenta est un organe qui se situe à l’extrémité du cordon ombilical. Il a pour rôle de nourrir le fœtus. Il permet au fœtus d’être nourri à travers l’alimentation de la mère.
Un hématome rétroplacentaire traduit donc une collection de sang entre le placenta et la paroi utérine. Cette collection est liée à un décollement prématuré du placenta normalement inséré dans l’utérus.
Selon la sévérité du décollement, l’hématome entre le placenta et l’utérus peut les séparer partiellement ou complètement et peut ainsi représenter une urgence obstétricale.
Explications
La cause exacte de l’hématome rétroplacentaire est généralement inconnue.
Il peut résulter de divers traumatismes directs ou indirects. Il peut s’agir d’une chute, de violences physiques, d’un accident, d’une manipulation du ventre par manœuvres externes ou internes (des techniques obstétricales consistant à bien repositionner le fœtus par exemple).
D’autres facteurs de risque ont été identifiés. C’est le cas :
- d’un âge maternel avancé (supérieur à 35 ans) ;
- des antécédents obstétricaux comme le fait d’avoir eu plusieurs accouchements, de l’hypertension artérielle gravidique survenant au cours de la deuxième moitié de grossesse ou d’un autre décollement placentaire ;
- d’une hypertension artérielle pré-éxistante à la grossesse ;
- de la prise de cocaïne ou d’autres toxiques tels que de la consommation d’alcool et de tabac ;
- d’une anomalie de coagulation.
Diagnostic de l’hématome placentaire de grande taille
Les personnes concernées
L’hématome rétroplacentaire concerne 1 % des grossesses. Dans la majorité des cas, ce phénomène atteint un pic entre la 24e et la 26e semaine d’aménorrhée (arrêt des règles).
Les symptômes
L’hématome entraîne une douleur intense. Celle-ci est causée par les contractions utérines rapprochées. La douleur se présente comme une sorte de coup de poignard au niveau l’utérus. Elle n’irradie pas. Elle est aiguë, brutale et permanente.
Il peut aussi y avoir une hémorragie utérine de sang noir. En cas de forte abondance, il faudra craindre un choc hémorragique et des problèmes de coagulations.
Les signes
Il faudra absolument vérifier les constantes vitales :
- pression artérielle ;
- fréquence cardiaque ;
- mouvements actifs fœtaux.
Lorsqu’on réalise une inspection gynécologique avec un spéculum (instrument pour examiner le vagin), on constate un saignement d’origine endo-utérine. Cela signifie que le saignement se produit à l’intérieur de l’utérus car on le voit sortir par le col.
À la palpation, on observe un utérus dur « comme du bois ». On peut percevoir l’hématome avec la main s’il est gros.
Le doptone pourra écouter les battements du cœur du fœtus, en attendant d’avoir un examen plus précis.
Les examens
Le diagnostic devra être précisé à l’aide d’autres examens à faire en urgence :
a-Échographie périnéale
En cas de décollement placentaire, une échographie périnéale montre une image noire collé au placenta en forme de lentille biconvexe. On ne détecte que 50 % des hématomes avec cette technique, au maximum.
b-Électro-cardiotocogramme
L’électrocardiogramme permet de surveiller la vitalité fœtale. Il permet notamment de vérifier le rythme cardiaque du fœtus. S’il est situé entre 120 et 160, on peut souffler un peu.
c-Examens biologiques
Des analyses sanguines peuvent également se faire pour établir le diagnostic. Elles peuvent s’avérer utiles pour déterminer :
- le nombre ainsi que l’aspect des cellules sanguines à l’aide d’une numérotation de la formule sanguine (NFS-P) ;
- le groupage sanguin et la recherche d’anticorps irrégulier (RAI) ;
- l’hémostase : l’état des facteurs de coagulation de la femme
- l’état du foie qui joue un rôle dans la coagulation ;
- la dose des fibrinogènes : ce sont des protéines du plasma sanguin qui se transforment en fibrine pendant la coagulation sanguine ;
- la valeur des D-Dimères (D-Di) et des produits de dégradation spécifique de la fibrine (PDF) qui participent à la réparation des vaisseaux sanguins.
Les complications possibles
Aux examens, il faut craindre un ralentissement battements du cœur du fœtus (inférieurs à 120 par minute) ou une accélération prolongée (battements supérieurs à 160 battements par minute). Ce sont des marqueurs de souffrance qui peuvent conduire au décès.
Du côté de la mère, les complications se traduiront par la survenue d’un choc hémorragique.
Les traitements de l’hématome placentaire de grande taille
Étape 1 : prise en charge
En cas de perte de sang non compliquée, le médecin généraliste ou le gynécologue ou la sage femme pourra faire la part des choses.
Au moindre doute, se rendre aux urgences obstétricales ou appeler les services de réanimation quand les symptômes vous paraissent plus graves.
Étape 2 : soulager les symptômes
Pour calmer la douleur, prendre un anti douleur en premier lieux. Attention, certains ne sont pas indiqués donc prenez le temps de vous informer.
Étape 3 : traitement ciblé
Il n’existe malheureusement aucun traitement contre le décollement placentaire.
Dans le meilleur des cas, avant 37 semaines d’aménorrhée, le médecin prescrira une hospitalisation pour surveillance et un repos forcé, surtout si :
- la mère présente un saignement qui n’impacte ni sa vie ni celle du fœtus ;
- le tracé de la fréquence cardiaque du fœtus est plutôt rassurant.
Si la stabilité de la mère et du fœtus est menacé, un accouchement vaginal ou une césarienne peut être tenté en urgence.
Un accouchement vaginal est praticable dans les conditions suivantes :
- stabilité de la circulation sanguine de la maman ;
- tracé normal de la fréquence cardiaque du fœtus ;
- grossesse très proche du terme…
nb : l’accouchement vaginal peut être contre-indiqué en cas d’implantation anormale du placenta ou d’anomalie des vaisseaux ombilicaux du placenta.
Si l’une de ces conditions manque, une césarienne en urgence devra être envisagée. Elle est notamment recommandée en cas de :
- contre-indication de l’accouchement vaginal ;
- tracé suspect du rythme cardiaque du fœtus ;
- instabilité de circulation sanguine de la mère ;
- lenteur de la progression du travail ;
- grossesse à terme : plus de 37 semaines d’aménorrhée.
En cas d’hémorragie importante, une transfusion sanguine peut s’avérer nécessaire.
Il faut noter que l’évacuation du fœtus doit se faire en urgence même en cas de mort fœtale, car il y a toujours un risque pour le pronostic vital de la mère.
Étape 4 : mesures associées
Si l’accouchement doit se faire lieu à la 34e semaine d’aménorrhée, il faudra prendre des corticoïdes pour accélérer la maturation pulmonaire du bébé.
Une mère mère rhésus négatif peut s’immuniser contre son bébé de rhésus positif (père Rh+), il faudra donc administrer des immunoglobulines anti D dans les 72 heures suivant l’hémorragie.
Surveiller l’hématome placentaire de grande taille
Un hématome placentaire de grande taille requiert une surveillance hospitalière du nouveau-né et de la maman. Après la sortie de l’hôpital, il faudra réaliser des dépistages de troubles de coagulation.
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