Maltraitance chez l’enfant

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Maltraitance chez l’enfant

La maltraitance de l’enfant est un problème grave qui englobe toute forme de violence physique, sexuelle, psychologique ou négligence lourde à l’encontre des enfants. Cela comprend également les cyberviolences. Il est essentiel de pouvoir diagnostiquer et identifier les signes de maltraitance pour protéger les enfants. Voici les éléments clés à connaître sur le diagnostic de la maltraitance de l’enfant.

Qu’est-ce que  ?

Définition

La maltraitance de l’enfant fait référence à toute forme de violence physique, sexuelle, psychologique ou négligence lourde qui cause un préjudice à un enfant. Il est important de reconnaître que cela inclut également les cyberviolences, où les enfants peuvent être victimes de violence en ligne.

Diagnostic

Les personnes concernées

En France, environ 110 000 enfants sont en danger, ce qui représente environ un enfant sur dix. Malheureusement, chaque année, on déplore également le décès de 80 enfants suite à des cas d’infanticide reconnus, la plupart étant âgés de moins de 5 ans.

Il existe plusieurs facteurs de risque qui peuvent augmenter la probabilité de maltraitance de l’enfant. Parmi eux, on retrouve un enfant non désiré, des conditions socio-économiques défavorables, des troubles psychiatriques ou un retard mental chez les parents, ainsi que des antécédents de maltraitance dans la fratrie. Les difficultés lors de l’accouchement ou de la grossesse peuvent également être des facteurs de risque.

Le diagnostic de maltraitance de l’enfant peut être complexe, mais il y a des signes qui peuvent alerter les professionnels de la santé. Certains éléments à prendre en compte incluent un carnet de santé mal tenu, des lésions suspectes chez un enfant avec une réaction inadéquate de la famille, de nombreuses hospitalisations de l’enfant pour des blessures, des histoires non plausibles ou des discordances dans les récits, ainsi que la présence de trois traumatismes ou plus par an. Le nomadisme médical, où la famille change fréquemment de médecin, peut également être un indice de maltraitance. De plus, un retard dans les consultations médicales, un comportement inadapté de l’enfant ou une description de l’enfant comme étant hyperactif peuvent être des signaux d’alarme. Il est également important de noter que, dans certains cas, des allégations de mauvais traitements peuvent survenir dans le cadre d’un conflit familial, comme le syndrome de « Kramer contre Kramer ».

Les symptômes

Les symptômes de maltraitance de l’enfant peuvent se manifester à différents niveaux :

Les enfants maltraités peuvent présenter des troubles de l’humeur tels que la dépression, l’anxiété, l’irritabilité ou l’indifférence. Des pensées suicidaires peuvent également être présentes. Au niveau de l’instinct, des problèmes tels que l’insomnie, l’anorexie, le pica (ingestion d’objets non comestibles) ou la boulimie peuvent apparaître. De plus, ces enfants peuvent manifester une avidité affective, cherchant constamment l’affection et l’attention des soignants.

Les signes

Il existe des signes cliniques qui peuvent éveiller les soupçons de maltraitance :

Généraux : les enfants maltraités peuvent présenter un retard staturo-pondéral, c’est-à-dire un retard de croissance en termes de taille et de poids. Il est également important de prendre en compte le diamètre crânien, qui peut donner des indications sur d’éventuelles lésions cérébrales.

Psychologie : le retard psychomoteur est un signe courant chez les enfants maltraités. Ils peuvent présenter un développement moteur et cognitif plus lent que la normale.

Peau : l’inspection de la peau peut révéler des lésions cutanées d’âges différents et de nature suspecte, telles que des morsures, des brûlures ou des marques de coups. Les lésions peuvent se présenter sous la forme de doigts, de mains, de ceinture ou de coup de bâton. Il est important de noter que ces lésions peuvent être localisées de manière inhabituelle, comme sur les oreilles, les organes génitaux externes ou l’anus. Prendre des photos des lésions et faire un schéma peut être utile pour documenter les preuves.

Les enfants maltraités peuvent présenter une mauvaise hygiène corporelle due à la négligence de leurs soignants. Des signes tels que des vêtements sales, des cheveux non entretenus ou une odeur corporelle persistante peuvent être observés.

Os: lors de la palpation du squelette, des déformations ou des douleurs évocatrices de fractures peuvent être détectées. Il est essentiel de porter une attention particulière à ces signes, car ils peuvent indiquer des traumatismes physiques.

Organes génitaux: l’inspection des organes génitaux et de l’anus peut révéler des signes de maltraitance sexuelle ou de mauvais traitements. Des blessures, des ecchymoses ou des saignements inexplicables peuvent être observés.

Œil : une inspection minutieuse des yeux peut être nécessaire pour détecter d’éventuels traumatismes oculaires. Un examen du fond d’œil peut révéler des lésions ou des signes de maltraitance.

Il est important de noter que la présence de ces symptômes ou signes cliniques ne constitue pas une preuve concluante de maltraitance, mais ils doivent être pris au sérieux et susciter des préoccupations. Si vous observez un ou plusieurs de ces éléments chez un enfant, il est essentiel d’agir de manière responsable et appropriée.

Les complications

Lorsqu’on observe certains signes, il est possible de suspecter un abus sexuel chez un enfant. Ces signes peuvent inclure :

  • si un enfant se plaint régulièrement de douleurs dans la région abdominale ou pelvienne sans raison apparente, cela peut être un signe d’abus sexuel.
  • l’apparition soudaine d’incontinence urinaire chez un enfant qui avait déjà acquis la propreté peut être un indicateur d’abus sexuel.
  • Des infections urinaires ou des inflammations fréquentes de la région génitale chez un enfant peuvent également être un signe d’abus sexuel.
  • Tout saignement inexpliqué au niveau vaginal ou rectal chez un enfant devrait éveiller des soupçons et nécessiter une évaluation médicale approfondie. Les abus sexuels peuvent également avoir un impact sur la santé mentale et le comportement de l’enfant.
  • Voici quelques signes psychologiques qui peuvent être associés à un abus sexuel :
    • Comportement à connotation sexuelle : des comportements inappropriés ou à connotation sexuelle tels que la masturbation excessive, des jeux érotiques ou des connaissances sexuelles inappropriées pour l’âge de l’enfant peuvent indiquer un abus sexuel.
    • Chute des performances scolaires et problèmes de discipline : un enfant qui était autrefois performant à l’école et qui commence soudainement à avoir des difficultés académiques ou des problèmes de comportement peut être affecté par un abus sexuel.
    • Agressivité et syndrome dépressif : des changements marqués dans l’humeur de l’enfant, tels qu’une agressivité accrue, un syndrome dépressif avec tristesse persistante, des pleurs fréquents ou une perte d’intérêt pour les activités qu’il aimait auparavant, peuvent être des signes d’abus sexuel.
    • Mutisme et anorexie mentale : certains enfants victimes d’abus sexuel peuvent se replier sur eux-mêmes, devenir silencieux et avoir des difficultés à s’exprimer. Ils peuvent également développer des troubles alimentaires tels que l’anorexie mentale.
    • Tentative de suicide : les enfants qui ont été victimes d’abus sexuel peuvent présenter un risque accru de comportements suicidaires, tels que des idées suicidaires ou des tentatives de suicide. Il est important de noter que la présence de ces signes ne constitue pas une preuve définitive d’abus sexuel, mais ils doivent être pris au sérieux et signalés à des professionnels de la santé ou des services spécialisés dans la protection de l’enfance. Une évaluation approfondie et une intervention appropriée sont nécessaires pour assurer la sécurité et le bien-être de l’enfant.

Les examens

Lorsqu’il y a une suspicion de maltraitance de l’enfant, différents examens peuvent être utiles pour confirmer le diagnostic. Voici quelques-uns de ces examens :

Examens biologiques :

  • Dosage de la lipase et des transaminases : ces tests peuvent aider à détecter d’éventuelles lésions de foie ou de pancréas dues à des violences physiques.
  • Bandelette urinaire : une analyse de l’urine peut révéler des signes de traumatisme ou d’infection.

En cas de suspicion de rachitisme (carence en vitamine D) : Un bilan phosphocalcique peut être réalisé pour évaluer les niveaux de calcium et de phosphate dans le sang.

Radiographies :

  • Avant l’âge de 2 ans : une radiographie complète du squelette est généralement effectuée, et elle peut être répétée après 10 jours. Les radiographies sont généralement interprétées par deux radiologues pour une évaluation plus précise.
  • Après l’âge de 2 ans : les radiographies sont réalisées au cas par cas, en fonction des signes cliniques et des soupçons spécifiques de maltraitance. Elles peuvent aider à détecter des lésions osseuses multiples d’âges différents, telles que des décollements, des arrachements ou des fractures.

D’autres examens complémentaires peuvent être nécessaires en fonction de la situation et des signes cliniques :

  • Scanner cérébral : il peut être réalisé en cas de signes d’appel neurologique, tels que des troubles de la conscience, des convulsions ou des anomalies neurologiques.
  • Échographie abdominale : elle peut être effectuée pour évaluer d’éventuelles lésions internes dans la région abdominale.
  • Scintigraphie osseuse au Technétium 99m : cet examen peut être utilisé pour évaluer la vascularisation des os et détecter d’éventuelles fractures occultes.

Il est important de souligner que ces examens ne sont pas systématiques et leur utilisation dépendra des indices cliniques, des antécédents et des soupçons spécifiques de maltraitance. Les professionnels de santé compétents évalueront chaque cas individuellement et décideront des examens les plus appropriés à réaliser pour poser un diagnostic précis et protéger la santé et le bien-être de l’enfant.

Cas spécifiques

Dans certains cas spécifiques ce n’est pas une maltraitance de l’enfant, des examens supplémentaires peuvent être nécessaires pour établir un diagnostic précis (cf Learnycare+).

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

  • Les professionnels de santé de ville doivent être attentifs aux signes de maltraitance et alerter les autorités compétentes.
  • Le médecin généraliste est chargé de diagnostiquer et de traiter les cas moins graves. Si nécessaire, il peut également orienter l’enfant vers les services d’urgence.
  • Les urgences hospitalières sont en charge des cas plus complexes. Une équipe spécialisée dans la prise en charge des enfants en danger est généralement disponible.

Il est également essentiel de rédiger un certificat médical initial détaillé pour documenter les constatations et les suspicions de maltraitance.

Étape 2 : soulager les symptômes

Le traitement symptomatique varie en fonction de chaque situation spécifique. Il est adapté aux besoins individuels de l’enfant et peut inclure des mesures pour soulager les symptômes physiques et psychologiques.

Étape 3 : signaler

La prise en charge curative dépend du niveau de gravité de la situation.

  • 1ère ligne : En cas de simple suspicion de maltraitance, il est recommandé de contacter le 119, numéro d’appel national pour l’enfance en danger. Les services de Protection Maternelle et Infantile (PMI), l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) et les services sociaux peuvent également être impliqués pour fournir un soutien et une protection.
  • 2ème ligne : Lorsqu’il y a des informations préoccupantes, la Cellule de Recueil des Informations Préoccupantes (CRIP) doit être contactée. Le président du conseil général peut prendre une décision de protection administrative avec l’accord des parents. Des mesures d’aides éducatives à domicile (AED) ou de placement peuvent être envisagées.
  • 3ème ligne : En cas de situation d’extrême gravité, un signalement judiciaire doit être effectué auprès du parquet (procureur de la République ou ses substituts au tribunal de Grande Instance). Une enquête peut être menée par la Brigade des Mineurs. Le juge pour enfant peut être saisi pour prendre des mesures de protection. Selon la gravité de la situation, l’enfant peut être placé en famille d’accueil, en foyer ou bénéficier d’une assistance éducative en milieu ouvert (AEMO). Des poursuites pénales peuvent être engagées si un délit ou un crime est avéré.

Surveillance

Il est important de noter que le traitement et la prise en charge de la maltraitance de l’enfant impliquent une collaboration étroite entre les professionnels de santé, les autorités compétentes et les services sociaux afin d’assurer la sécurité et le bien-être de l’enfant victime de maltraitance.

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Dr Learnycare
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