Les plaies cutanées superficielles font partie des blessures quotidiennes les plus fréquentes. Elles sont de natures variées : morsure, coupure, éraflure et piqûre. En général, lorsque la plaie est petite et se limite au niveau de l’épiderme, elle est facile à soigner. Par contre, quand elle est profonde, elle expose à de grands risques. Comment évaluer la gravité d’une plaie cutanée ? Quelles sont les prises en charge essentielles ? Comment prévenir les blessures cutanées ? Nous allons discuter de ces divers points dans cet article.

Qu’est-ce que la plaie cutanée superficielle ?

Définition

Une plaie cutanée superficielle est une plaie de petite profondeur atteignant l’épiderme, voire le derme, mais pas les muscles et tendons.

La surface cutanée est constituée de trois couches de tissus :

• l’épiderme : dépourvue de vaisseaux sanguins ;
• le derme : contient des petits vaisseaux sanguins ;
• l’hypoderme : contient des plus gros vaisseaux sanguins ;

La gravité de la lésion dépend de la profondeur et de la localisation de celle-ci.

Diagnostic de la plaie cutanée superficielle

Les personnes à risque

Pouvant survenir par de nombreuses manières : accidents, usages d’objets tranchants (ciseaux, couteaux, haches…) ou perçants (aiguilles) ou chutes, attaque d’animaux, une plaie cutanée peut toucher tout le monde à tout âge.

Comment savoir si c’est grave

Une plaie cutanée superficielle récente survient généralement dans un contexte traumatique et se traduit par une douleur au niveau de la zone blessée.

Si elle ne provoque pas de saignement alors elle concerne l’épiderme seulement. En cas d’atteinte du derme, elle est accompagnée de saignement.

La formation d’un suintement clair sans odeur ni inflammation est banale.

L’inspection de la plaie est cruciale lors de l’examen clinique. Il faut observer divers paramètres :

• la forme : punctiforme, étendue… ;
• la profondeur : faible, abrasion, déchirure, lacération, profonde, punctiforme ;
• la souillure ;
• la localisation.

Les complications possibles qu’il faut reconnaître

Certains types de plaies sont plus préoccupantes. C’est pourquoi il faut les reconnaître et les traiter rapidement.

• Une morsure ou griffure d’animal : les poils, la salive et les ongles des animaux sont souvent des foyers de nombreuses bactéries pathogènes. Elle nécessite une prise en charge spécifique.
• Une plaie profonde : ce type de plaie se caractérise surtout par un saignement important. Pour la soigner correctement, elle doit être explorée par un spécialiste.
• Une plaie très souillée ou comportant des corps étrangers difficiles à enlever.
• Une plaie inflammatoire avec émission de pus épais ou de sang et qui sent mauvais : c’est un signe de surinfection.
• Une plaie apparaissant dans un contexte de diabète, d’immunodépression ou touchant le membre supérieur du même côté qu’une opération de cancer du sein : il existe un risque élevé de surinfection.
• Une plaie de l’œil, de la paupière ou des lèvres ou du visage : elle constitue des risques esthétiques et fonctionnels importants.

Comment soigner une plaie pas à pas

Étape 1 : demander un avis médical en cas de besoin

Pour une plaie légère et non compliquée, il est possible faire les soins soi-même.

Si la plaie est assez sérieuse, il faut toujours consulter un médecin. Il peut pratiquer les gestes de petite chirurgie s’il dispose du matériel et de créneaux d’urgences relatives.

Enfin, pour les plaies compliquées, il faut impérativement recourir aux urgences hospitalières. Ils disposent du matériel, d’un bloc opératoire, et de spécialistes pour explorer et soigner ce type de blessures.

Étape 2 : calmer la douleur

Pour calmer les douleurs occasionnées par la plaie, le patient peut prendre des antidouleurs.

Étape 3 : prendre soin de la plaie

Pour traiter une plaie cutanée superficielle, il existe quelques gestes à appliquer.

• En cas de saignement en jet ou en nappes abondantes, comprimez la plaie avec un linge propre ou dans l’idéal une compresse stérile. Attendre 10 minutes la fin du saignement. Ne pas faire de garrot.
• Inspectez la plaie.
• Nettoyez à l’eau claire du robinet et au savon afin d’enlever les corps étrangers et souillures. Ne pas immerger. Puis, séchez entièrement. En option, on peut utiliser du sérum physiologique ou de l’eau stérile.
• Réalisez un parage : enlever les débris à l’aide de matériel propre ou stérile de préférence.
• Faire suturer la plaie le plus tôt possible (dans les 6 h) si elle est béante et saigne. Pour une plaie de plus de 5 cm, préférez les fils ou les agrafes. Vous pouvez également mettre des strips bien perpendiculaires à la plaie, en les séparant de quelques millimètres. Terminez en posant 2 strips parallèles à la plaie. En dernier choix, il y a la colle biologique.

Pendant l’opération de suture, utilisez de la lidocaïne à 1 % ou 2 % comme anesthésiant local.

• Panser à couvrir la plaie avec un pansement sec pour éviter de la souiller à nouveau. Changer le pansement régulièrement.

Certains traitements quant à eux peuvent être évités en raison de leurs bénéfices incertains. C’est le cas de la désinfection de la plaie. Elle est non obligatoire lorsque la plaie est superficielle et bien nettoyée, car cela risque de retarder la cicatrisation.

Surveillance

S’il s’agit d’une atteinte de l’épiderme, le processus de cicatrisation dure environ une semaine seulement. En revanche, pour une plaie qui touche le derme, le temps de guérison peut varier entre 1 à 3 semaines.

Ne plus recommencer et adopter les bons gestes

Pour prévenir de l’apparition de la plaie cutanée superficielle, il faut éviter de se blesser. De ce fait, voici quelques règles à adopter au quotidien :

• ne laisser aucun objet tranchant à la portée des enfants ;
• porter un casque, des genouillères, des protège-coudes et des protège-poignets pour faire du vélo, du roller ou de la planche à roulettes ;
• respecter les consignes d’utilisation des outils dangereux (scies, râpes, tronçonneuses, etc.) ;
• veiller à ce que les enfants ne courent pas avec un objet cassable, de type bouteille ou verre à la main.

Pour empêcher les complications, des mesures sont également indispensables. Ainsi, si vous remarquez une mauvaise cicatrisation, il convient de prendre les précautions suivantes :

• stopper le tabac ;
• équilibrer le diabète ;
• équilibrer l’alimentation ;
• éviter les anti inflammatoires et corticoïdes

La prévention antitétanique doit aussi être primordiale. Pour cela, il faut vérifier la vaccination antitétanique et effectuer une prise en charge appropriée.

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