Thyroïdite d’Hashimoto

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Thyroïdite d’Hashimoto

Imaginez une glande de la taille d’un papillon, nichée à la base de votre cou, qui influence chaque cellule, tissu et organe de votre corps. C’est la thyroïde, un acteur essentiel du ballet métabolique qui régit notre bien-être. Pourtant, pour près de 5% de la population mondiale, cette glande silencieuse et cruciale devient le théâtre d’une bataille invisible : la thyroïdite d’Hashimoto. Mystérieuse et souvent mal diagnostiquée, cette maladie auto-immune a le pouvoir de bouleverser la vie de ceux qui en souffrent. Alors, prêtez-vous à une exploration plus approfondie de cette affection énigmatique, où science, santé et humanité se croisent de manière surprenante.

Qu’est-ce que ?

Définition

La thyroïdite d’Hashimoto, également connue sous le nom de thyroïdite chronique lymphocytaire, est une maladie auto-immune. C’est la cause la plus fréquente d’hypothyroïdie dans les pays où la carence en iode n’est pas un problème majeur.

Dans une maladie auto-immune, le système immunitaire, qui est censé protéger le corps contre les infections et les maladies, attaque par erreur les propres cellules du corps. Dans le cas de la thyroïdite d’Hashimoto, c’est la glande thyroïde qui est la cible de cette attaque.

Explications

La thyroïdite d’Hashimoto se caractérise par une infiltration de la glande thyroïde par les cellules immunitaires. Celles-ci endommagent la glande thyroïde, la rendant moins capable de produire les hormones thyroïdiennes dont le corps a besoin pour réguler le métabolisme.

Un des marqueurs clés de la thyroïdite d’Hashimoto est la présence d’anticorps anti-thyroglobuline dans le sang. La thyroglobuline est une protéine produite par la glande thyroïde, et les anticorps contre cette protéine peuvent indiquer que le système immunitaire attaque la glande thyroïde. Cependant, ces anticorps peuvent également être présents dans d’autres affections thyroïdiennes.

À mesure que la glande thyroïde est endommagée par l’attaque auto-immune, elle devient de moins en moins capable de produire suffisamment d’hormones thyroïdiennes, ce qui conduit à l’hypothyroïdie. Les symptômes de l’hypothyroïdie peuvent inclure de la fatigue, une prise de poids inexpliquée, une intolérance au froid, une dépression et une peau sèche, entre autres.

Diagnostic

Les personnes concernées

La thyroïdite d’Hashimoto est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes, avec un pic d’incidence entre 40 et 60 ans. Cependant, elle peut se produire à tout âge et peut également toucher les hommes et les enfants. Elle est estimée affecter environ 1 à 2% de la population générale.

Facteurs de risque

Il existe plusieurs facteurs de risque pour développer la thyroïdite d’Hashimoto, y compris :

  • Antécédents familiaux de maladies auto-immunes : les personnes qui ont des membres de la famille atteints de maladies auto-immunes, notamment de la thyroïdite d’Hashimoto, sont plus susceptibles de développer la maladie.
  • Autres maladies auto-immunes : les personnes atteintes de certaines autres maladies auto-immunes, comme le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde ou la maladie cœliaque, ont un risque plus élevé de développer la thyroïdite d’Hashimoto.
  • Sexe et âge : les femmes sont beaucoup plus susceptibles de développer la thyroïdite d’Hashimoto que les hommes, en particulier les femmes d’âge moyen.
  • Facteurs génétiques : certaines mutations génétiques peuvent augmenter le risque de développer la maladie.

Les symptômes

Symptômes généraux : les symptômes généraux de l’hypothyroïdie causée par la thyroïdite d’Hashimoto peuvent inclure une transpiration réduite, une sensibilité accrue au froid (frilosité), une prise de poids modeste et une fatigue générale.

Symptômes digestifs : les problèmes digestifs peuvent également se manifester, notamment une constipation, qui peut être due à une motilité intestinale réduite.

Symptômes rhumatologiques : les patients peuvent ressentir des douleurs musculaires, des crampes, un enraidissement, et peuvent également développer un syndrome du canal carpien, une affection qui provoque un engourdissement et des picotements dans la main et le bras.

Symptômes ORL : dans certains cas, des symptômes ORL peuvent survenir, tels qu’une baisse de l’audition due à l’infiltration de la trompe d’Eustache, une difficulté à articuler, une voix rauque, une langue élargie et un syndrome d’apnée du sommeil.

Symptômes gynécologiques : chez les femmes, la thyroïdite d’Hashimoto peut provoquer une cessation des règles.

Il convient de noter que ces symptômes peuvent varier considérablement d’une personne à l’autre, et certains individus atteints de la thyroïdite d’Hashimoto peuvent ne présenter que des symptômes légers ou même aucun symptôme du tout, en particulier aux premiers stades de la maladie. De plus, comme ces symptômes sont assez généraux et peuvent être communs à de nombreuses autres affections, la thyroïdite d’Hashimoto est parfois difficile à diagnostiquer.

Les signes

Signes psychiatriques : des troubles de l’humeur, comme le syndrome maniaco-dépressif (également connu sous le nom de trouble bipolaire), peuvent survenir. Certains patients peuvent également présenter des signes de détérioration cognitive, similaires à ceux d’un syndrome démentiel.

Signes cardiaques : la maladie d’Hashimoto peut entraîner des signes cliniques tels qu’un pouls faible, des bruits cardiaques atténués, un ralentissement du rythme cardiaque et des troubles du rythme cardiaque.

Signes dermatologiques : les signes cutanés peuvent inclure un visage pâle et bouffi, un faciès lunaire, des paupières gonflées, des lèvres épaisses avec une rougeur bleuâtre des lèvres et des pommettes, un gonflement dû à l’accumulation de liquide remplissant les creux entre le cou et l’épaule axillaires, des doigts boudinés et une hypertrophie musculaire.

Signes neurologiques : une faiblesse musculaire et des douleurs, peut également être présent.

Signes ORL : à l’examen, les patients peuvent présenter un goitre (un gonflement de la glande thyroïde visible et palpable à la base du cou) ou une sorte de nodule irrégulier.

Il est important de noter que tous ces signes ne sont pas nécessairement présents chez tous les patients atteints de thyroïdite d’Hashimoto, et que l’intensité de ces signes peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Par conséquent, un diagnostic précis nécessite souvent une combinaison d’examens cliniques, de tests sanguins et d’autres examens diagnostiques.

Les complications

Apnées du sommeil : les ronflements, les pauses respiratoires nocturnes et l’hypertension peuvent être les signes d’un syndrome d’apnée du sommeil, une complication possible de la thyroïdite d’Hashimoto.

Syndrome du canal carpien : les fourmillements dans les mains peuvent être un signe du syndrome du canal carpien, une affection qui peut être associée à la thyroïdite d’Hashimoto.

Péricardite : la douleur thoracique et les frottements à l’auscultation du cœur peuvent être des signes de péricardite, une inflammation de la membrane entourant le cœur, qui peut être causée par une infiltration dans le cadre de la thyroïdite d’Hashimoto.

Troubles de conduction : les troubles du rythme cardiaque peuvent se manifester sous la forme de blocs auriculo-ventriculaires (BAV), de bloc de branche droit (BBD) ou de bloc de branche gauche (BBG), qui sont des troubles de la conduction électrique du cœur.

Coma myxœdémateux : cette complication rare et grave se caractérise par une altération de la conscience, une baisse de la température corporelle et une diminution de la fréquence respiratoire. Elle est souvent déclenchée par une infection, une exposition au froid ou l’utilisation d’un médicament sédatif.

Complications liées à la grossesse : chez les femmes enceintes, la thyroïdite d’Hashimoto peut augmenter le risque de prééclampsie (hypertension gravidique), d’accouchement prématuré et d’hémorragies du post-partum.

Ces complications soulignent l’importance d’un diagnostic et d’un traitement appropriés de la thyroïdite d’Hashimoto. En outre, elles montrent que même si la thyroïdite d’Hashimoto est une maladie qui affecte principalement la glande thyroïde, ses effets peuvent se faire sentir dans de nombreux autres systèmes et organes du corps.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+. Tapez « TSH élevée» ou « TSH basse » et laissez vous guider.

Les examens

TSH (Thyroid-Stimulating Hormone) : la TSH est produite par l’hypophyse pour stimuler la thyroïde à produire ses hormones. Les niveaux normaux de TSH chez l’adulte se situent entre 0,4 et 4 mUI/L. Un niveau de TSH supérieur à 4 mUI/L à deux reprises espacées d’un mois indique une hypothyroïdie, qui est un symptôme de la thyroïdite d’Hashimoto. Un niveau de TSH entre 4 et 10 mUI/L est considéré comme légèrement élevé, tandis qu’un niveau supérieur à 10 mUI/L est considéré comme très élevé.

T4 libre (Thyroxine libre) : ce test est généralement effectué en deuxième intention après le test de la TSH en cas de doute. Un dosage bas de la T4 libre indique une hypothyroïdie. Un dosage normal de la T4 libre, associé à une TSH élevée, peut indiquer une hypothyroïdie fruste, une forme plus légère et souvent asymptomatique d’hypothyroïdie.

Ac anti-TPO (anticorps anti-peroxydase thyroïdienne) : ces anticorps sont généralement présents en grande quantité chez les patients atteints de thyroïdite d’Hashimoto. Un test positif pour les Ac anti-TPO est un fort indicateur de la maladie.

Ac anti-Tg (anticorps anti-thyroglobuline) : la thyroglobuline est une protéine produite par la glande thyroïde. Les anticorps anti-thyroglobuline peuvent être présents en grande quantité chez les patients atteints de thyroïdite d’Hashimoto.

Il est important de noter que, bien que les tests d’anticorps soient très utiles pour diagnostiquer la thyroïdite d’Hashimoto, ils peuvent être négatifs dans de très rares cas. Par conséquent, le diagnostic doit toujours être basé sur une combinaison de résultats de tests, de signes et de symptômes cliniques.

Autre bilan

Échographie thyroïdienne : cette technique d’imagerie utilise des ondes sonores pour créer une image de la thyroïde. Dans le cas de la thyroïdite d’Hashimoto, l’échographie peut révéler un goitre (un agrandissement de la glande thyroïde) qui apparaît plus sombre que le tissu thyroïdien normal et hétérogène, avec des zones de fibrose nodulaire. De plus, une échographie Doppler, qui mesure le flux sanguin, peut montrer une diminution des échanges sanguins dans la glande thyroïde, ce qui est un autre signe de la maladie.

Scintigraphie thyroïdienne : la scintigraphie thyroïdienne est une technique d’imagerie qui utilise des isotopes radioactifs pour évaluer le fonctionnement de la glande thyroïde. Dans le cas de la thyroïdite d’Hashimoto, la scintigraphie est généralement réservée aux cas de thyrotoxicose (un excès d’hormones thyroïdiennes dans le sang), une situation qui est relativement rare dans cette maladie. Si une scintigraphie est réalisée, elle peut montrer une fixation faible et hétérogène de l’isotope, ce qui indique que la glande thyroïde ne fonctionne pas normalement.

Ces deux techniques d’imagerie peuvent fournir des informations précieuses pour aider à diagnostiquer la thyroïdite d’Hashimoto et à évaluer l’étendue de la maladie. Cependant, comme pour les tests sanguins, les résultats doivent toujours être interprétés dans le contexte des symptômes cliniques du patient et des autres résultats de tests.

Quels sont les signes évocateurs de complications?

Anémie : l’anémie, qui peut être détectée par une numération globulaire complète, peut se manifester par une diminution de l’hémoglobine et une augmentation du volume globulaire moyen (VGM). L’anémie peut être une complication de la thyroïdite d’Hashimoto.

Élévation de la créatinine : un taux de créatinine élevé peut indiquer des problèmes rénaux, qui peuvent parfois être associés à la thyroïdite d’Hashimoto.

Syndrome myogène : un taux élevé de CPK (créatine phosphokinase) et de LDH (lactate déshydrogénase) peut indiquer un syndrome myogène, qui se caractérise par une faiblesse et des douleurs musculaires.

Hyponatrémie : une concentration basse de sodium (Na) dans le sang peut indiquer une hyponatrémie, qui peut être due à un retard dans l’élimination de l’eau par les reins. Cela peut être une complication de la thyroïdite d’Hashimoto.

Hyperprolactinémie : une concentration élevée de prolactine dans le sang peut indiquer une hyperprolactinémie, qui peut également être une complication de la thyroïdite d’Hashimoto.

Hypercholestérolémie : une concentration élevée de cholestérol dans le sang, ou hypercholestérolémie, peut également être une complication de la thyroïdite d’Hashimoto.

Il est important de noter que tous ces problèmes ne sont pas nécessairement présents chez tous les patients atteints de thyroïdite d’Hashimoto et que l’intensité de ces problèmes peut varier considérablement d’une personne à l’autre. Par conséquent, un diagnostic précis nécessite souvent une combinaison d’examens cliniques, de tests sanguins et d’autres examens diagnostiques.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

Médecin généraliste : en premier lieu, il est recommandé de consulter son médecin généraliste si on présente des symptômes évoquant une thyroïdite d’Hashimoto. Le médecin généraliste est capable de réaliser une première évaluation et de prescrire les examens initiaux nécessaires.

Endocrinologue : si les résultats des examens suggèrent la présence d’une thyroïdite d’Hashimoto, le patient sera généralement dirigé vers un endocrinologue. L’endocrinologue est un spécialiste des glandes endocrines et des hormones, y compris la glande thyroïde et ses troubles. Il sera capable d’établir un diagnostic précis, de prescrire un traitement et d’assurer le suivi à long terme de la maladie.

C’est très important de consulter un professionnel de santé si on suspecte un problème de thyroïde. La thyroïdite d’Hashimoto est une maladie chronique qui peut avoir des répercussions significatives sur la qualité de vie si elle n’est pas correctement traitée. Avec un diagnostic et un traitement appropriés, la plupart des personnes atteintes de thyroïdite d’Hashimoto peuvent mener une vie normale et saine.

Étape 2 : soigner

La thyroïdite d’Hashimoto est une maladie chronique qui entraîne une hypothyroïdie, c’est-à-dire une production insuffisante d’hormones thyroïdiennes. L’objectif du traitement est de compenser cette insuffisance en fournissant à l’organisme les hormones thyroïdiennes qu’il ne produit pas en quantité suffisante. Cela permet de normaliser les niveaux d’hormones thyroïdiennes dans le sang et de soulager les symptômes de l’hypothyroïdie.

Toutefois, tous les patients atteints de thyroïdite d’Hashimoto n’ont pas nécessairement besoin d’être traités. Ce point est davantage développé dans Learnycare+.

En résumé, la décision de traiter la thyroïdite d’Hashimoto est généralement basée sur les symptômes du patient, les résultats des tests sanguins et d’autres facteurs individuels. Cette décision devrait toujours être prise en consultation avec un professionnel de santé qualifié.

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