Bébé prend mal ses biberons, régurgite et se tord dans tous les sens. Allergie aux protéines de lait de vache ou non ? Nous allons voir comment en être sûr et quels sont les traitements possibles.
Qu’est-ce que l’allergie aux protéines de lait de vache ?
Définition
L’allergie aux protéines de lait de vache, ou APLV, est la première forme d’allergie alimentaire que rencontre un enfant. Elle résulte des réactions inflammatoires au niveau de l’intestin et de la peau provoqués par les protéines contenues dans le lait de vache.
L’APLV est différente de l’intolérance au sucre de lait appelé « lactose ». Cette intolérance indique un ensemble de réactions secondaires causé par une insuffisance de digestion et non à une allergie. Il est donc important de bien distinguer ces deux phénomènes.
D’où vient cette maladie ?
En fonction de la rapidité de la réaction, on peut distinguer deux différents types d’APLV.
- D’un côté, il y a l’APLV « IgE-médiée » qui indique que le lait entraine la production d’anticorps anti-laits. Cette forme d’APLV se manifeste de façon immédiate : les symptômes peuvent apparaître en seulement quelques minutes ou jusqu’à 2 heures après l’ingestion du lait de vache. Puis, ils durent entre 6 et 8 heures.
- De l’autre côté, il y a l’APLV non IgE-médiée qui désigne l’ensemble des réactions des cellules du système immunitaire, sans aucune intervention des anticorps, contre les protéines du lait de vache. Cette forme d’APLV a une réaction retardée. Les manifestations peuvent apparaître quelques heures jusqu’à quelques jours après la consommation du lait. Elles sont aussi de type chronique.
Ce type d’allergie ne concerne pas uniquement les protéines présentes dans le lait de vache. Les laits qui proviennent de la chèvre, de la brebis ou de la jument peuvent également en être responsables. Ceci s’explique par le fait qu’entre ces différents laits, il y a un risque d’allergie croisée dû à leur ressemblance. Par exemple, entre le lait de vache et le lait de chèvre, le taux d’homologie atteint les 80 %.
Diagnostic de l’allergie aux protéines de lait de vache
Qui est concerné
L’allergie aux protéines de lait de vache touche principalement :
- les enfants qui ont des antécédents familiaux d’APLV ;
- les nourrissons dès 3 semaines de vie et les enfants âgés de moins de 3 ans.
Elle atteint jusqu’à 1 bébé sur 40. Dans le cas où les parents présenteraient tous les deux un terrain allergique, le risque augmente et l’allergie peut toucher jusqu’à 1 bébé sur 5.
Les symptômes
Les troubles sont variés, et commencent lors du relais par du lait artificiel :
- Signes généraux : anorexie, irritabilité constante, et parfois malaise.
- Signes digestifs : vomissements, diarrhée, ballonnements, maux de ventre, coliques, reflux gastro-œsophagien, constipation, régurgitations persistantes…
- Signes dermatologiques : urticaire, rash, eczéma, érythème, prurit (démangeaisons).
- Signes pneumologiques : écoulement nasal, éternuements, rhinite, asthme, toux.
- Signes ophtalmologiques : conjonctivite.
- Signes ORL : angioœdème buccal et labial (gonflement des muqueuses).
Les signes
Le médecin peut constater une cassure de la courbe de poids/taille du carnet de santé.
Il peut réaliser un test de provocation labial. Ce test consiste à déposer une goutte de lait de vache sur un côté de la lèvre inférieure de l’enfant. Le médecin patiente quelques heures, et recherche ensuite la présence de signes d’inflammation sur la partie testée.
Est ce grave ?
En général non. Sauf pour les situations suivantes :
- diarrhée sévère avec déshydratation
- émission de sang rouge par l’anus.
Les examens de l’allergie aux protéines de lait de vache
Le diagnostic d’une APLV peut parfois se révéler difficile. Plusieurs examens sont parfois nécessaires pour confirmer un cas d’APLV.
a-Examen biologiques et cutanés
L’examen sanguin à faire est le Trophatop. Il consiste à mettre en contact le sérum sanguin du patient avec un mélange d’allergènes alimentaire courants (dont lait de vache). Si le résultat est positif, il faut procéder à un RAST qui consiste en un dosage sanguin des IgE spécifiques anti-laits. Si le résultat est toujours positif, l’allergie peut être retenue.
Le prick test: il consiste à déposer de la substance sur la peau avec une aiguille courte. L’apparition de rougeur indique une allergie. De manière générale, ce test est pratiqué avec 6 substances chez le bébé : du lait de vache, du blanc d’œuf, du poisson, de la farine de blé, de l’arachide (cacahuète) et du soja. Le résultat est mesuré en millimètres et est comparé au témoin positif (fait avec de l’histamine et sans lait) et au témoin négatif (sans histamine et sans lait).
Le RAST est réservé aux allergies immédiates : elle consiste en un dosage sanguin des anticorps spécifiques anti-laits.
Le patch test est réservé aux manifestations retardées. Il consiste à placer une cupule en aluminium de 12 mm, dans laquelle il y a du lait, sur la peau pendant 48 heures. Le résultat s’obtient par la comparaison d’un témoin, 24 heures après le retrait.
Il est à noter qu’une qu’il faut obligatoirement une concordance entre les signes cliniques et biologiques pour affirmer une allergie. En effet, sans ces signes cliniques, la positivité de ces tests peut traduire simplement une sensibilisation aux PLV, et non forcément une APLV.
b-Test de provocation orale
Ce test est utile, seulement en cas de doute. Il consiste à faire ingérer des doses croissantes de la dose suspecte. C’est un test de seconde intention qui doit se faire en milieu hospitalier, car il expose à des risques de choc anaphylactique.
c-Test d’exclusion
Ce test permet de confirmer un doute. Pour cela, il faut éliminer totalement toutes les sources possibles de PLV de l’alimentation pendant 4 semaines et constater le résultat.
Traitements d’une allergie aux protéines de lait de vache
Étape 1 : contacter un médecin
Le médecin généraliste ou le pédiatre sont en mesure de prendre correctement en charge de l’allergie aux protéines de lait de vache. Ils adresseront l’enfant à un allergologue pour effectuer des tests cutanés.
Étape 2: éviter les protéines de lait de vache
En cas d’allergie aux PLV, il faut éviter les protéines dans l’alimentation de votre bébé.
Surveiller une allergie aux protéines de lait de vache
Ne réintroduisez le lait de vache qu’à l’âge de 12 à 18 mois. En cas d’échec, reportez la réintroduction de 6 mois.
Une APLV peut disparaître spontanément chez 80 % des nourrissons touchés vers l’âge de 1 à 2 ans, et 90 % avant l’âge de 6 ans. En cas de manifestations retardées, la guérison est plus facile. Par contre, les manifestations immédiates peuvent persister dans environ 20 % des cas.
L’évolution du traitement de l’APLV passe par une tolérance de l’enfant à des formes de lait très cuites comme des gâteaux cuits à 180 ° pendant 20 minutes. Puis, elle passe par une phase durant laquelle l’enfant commence à tolérer des formes de lait de moins en moins cuites. S’il est vrai que cette étape contribue à faciliter l’alimentation de l’enfant, le fait qu’elle puisse accélérer l’acquisition de la tolérance au lait reste encore incertain.
Et sachez que l’allaitement maternel s’avère efficace dans la réduction de la fréquence des allergies alimentaires.
Prévention
Un bébé allergique peut aussi présenter par la suite de l’asthme, un rhume des foins ou d’autres allergies alimentaires (protéines de blé, arachide, œufs…), les risques de complications sont alors plus élevés. Consultez un médecin si vous avez un doute.
Pour de sévères manifestations, une trousse d’urgence devient nécessaire quand les manifestations allergiques initiales ont été sévères.
Questions fréquentes
1. Quels sont les signes qui peuvent indiquer une allergie aux protéines de lait de vache chez un bébé ?
L’APLV peut se manifester par des symptômes variés, notamment des vomissements, des régurgitations, une diarrhée ou des coliques. On observe parfois des éruptions cutanées comme de l’eczéma, des rougeurs ou de l’urticaire, ainsi que des signes respiratoires tels que rhinite ou toux. Une irritabilité constante et une cassure de la courbe de poids peuvent aussi alerter.
2. Comment différencier une allergie au lait d’une intolérance au lactose ?
L’APLV est une réaction immunitaire aux protéines du lait de vache, tandis que l’intolérance au lactose résulte d’une incapacité à digérer le sucre du lait, le lactose. L’APLV provoque des réactions inflammatoires parfois sévères, alors que l’intolérance au lactose entraîne généralement des troubles digestifs légers.
3. Quels tests permettent de diagnostiquer une APLV ?
Plusieurs tests peuvent être réalisés :
-
Le prick test pour détecter les allergies immédiates.
-
Le patch test pour les réactions retardées.
-
Le test d’exclusion qui consiste à supprimer le lait pendant 4 semaines pour observer une amélioration.En cas de doute, un test de provocation orale peut être effectué en milieu hospitalier pour confirmer le diagnostic.
4. L’APLV disparaît-elle avec le temps ?
Oui, dans la majorité des cas, l’allergie disparaît spontanément : environ 80 % des enfants guérissent avant l’âge de 2 ans et 90 % avant l’âge de 6 ans. Les manifestations retardées disparaissent plus facilement que les formes immédiates, qui peuvent persister chez 20 % des enfants.
5. Quels sont les traitements pour un bébé allergique aux protéines de lait de vache ?
Le principal traitement consiste à exclure complètement les protéines de lait de vache de l’alimentation, en remplaçant le lait classique par des hydrolysats poussés ou des préparations spécifiques. La réintroduction progressive du lait, sous supervision médicale, peut être envisagée à partir de 12 à 18 mois. L’allaitement maternel est recommandé, car il réduit le risque de développer des allergies.
Aller plus loin
Bébé souffre à chaque biberon ? Découvrez comment soulager l’allergie aux protéines de lait de vache pour qu’il retrouve enfin le sourire (et vous aussi) !
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