Pied diabétique (ou mal perforant plantaire)

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Pied diabétique (ou mal perforant plantaire)

Le diabète touche des millions de personnes dans le monde. Il est dû à une hyperglycémie prolongée et entraîne de nombreuses complications notamment vasculaires. Les pieds d’une personne diabétique peuvent se léser facilement et provoquer le pied diabétique (ou perforant plantaire). Découvrez dans cet article tout ce qu’il faut savoir sur le mal perforant plantaire : définition, causes, prévention et traitement.

Qu’est-ce que le mal perforant plantaire ?

Définition

Le mal perforant plantaire se définit comme étant l’ulcération des pieds d’une personne atteinte du diabète. Il s’agit plus précisément d’une plaie survenant sur les pieds d’une personne diabétique.

Explications

L’atteinte des nerfs en cas de diabète provoque une anesthésie de la peau des pieds.

L’atteinte des vaisseaux se traduit par un problème de l’irrigation au niveau des membres inférieurs. Les pieds vont manquer d’oxygène et d’autres éléments nécessaires à la cicatrisation.

Diagnostic du pied diabétique (ou mal perforant plantaire)

Qui est atteint de mal perforant plantaire ?

Le mal perforant plantaire est une complication assez fréquente du diabète. Il atteint environ 15 à 25 % des diabétiques après quelques années d’évolution.

Les symptômes

Les personnes atteintes du mal perforant plantaire sont victimes d’une altération de la perception de la douleur. On parle plutôt d’une hypoesthésie sensitive. L’hypoesthésie rend le plus souvent cette affection des pieds inaperçue.

Les signes

Le mal perforant plantaire présente 3 signes permettant de le diagnostiquer :

Signes dermatologiques

Voici les signes que l’on peut voir :

  • Décollement de la peau aux points d’appui au sol,
  • Plaie arrondie, parfois profonde et aux contours nets,
  • Sécheresse de la peau au niveau des pieds,
  • Présence d’autres lésions : intertrigos, mycose des ongles, déformation des pieds…

Signes neurologiques

Le médecin effectuera un test de sensibilité sur le pied à l’aide d’un filament souple. Ce test permet d’évaluer la diminution de la sensibilité et de la perception de la douleur. Il permet ainsi d’apprécier la gravité de la neuropathie.

Le monofilament est appliqué 3 fois, perpendiculairement et avec suffisamment de force pour le courber, sur 3 sites plantaires. Notamment, sur la pulpe du gros orteil et en regard de la tête du 1er et du 5e métatarsien.

Si le patient ne ressent rien pendant au moins 2 fois sur les 3 applications, cela signifie l’existence d’une neuropathie et d’un risque d’ulcération.

La gravité de la neuropathie est évaluée comme suit :

  • Grade 1 : neuropathie sensitive isolée ;
  • Grade 2 : neuropathie sensitive et déformation du pied et/ou artériopathie des membres inférieurs ;
  • Grade 3 : antécédent d’ulcération du pied pendant plus de 4 semaines et/ou amputation au niveau du membre inférieur.

Un autre test : on pousse l’orteil vers l’avant ou vers l’arrière. En cas de neuropathie, le patient ne sentira pas le mouvement de son doigt de pied.

Signes cardiaques

Il est important d’évaluer la circulation sanguine au niveau du membre inférieur en cas de mal perforant. Ainsi, il ne faut pas oublier de palper les pouls. L’auscultation des grosses artères s’avère également être utile : un souffle peut signifier une obstruction.

Quelle complication craindre ?

La principale complication du mal perforant plantaire est l’infection cutanée superficielle ou profonde grave. On la reconnaît notamment par un syndrome inflammatoire, un écoulement de pus et une élévation de la CRP.

Examens

Le mal perforant plantaire ne requiert aucun examen complémentaire pour confirmer son diagnostic.

Comment soigner le pied diabétique (ou mal perforant plantaire)

Étape 1 : contacter un professionnel de santé

Vous pouvez contacter directement un médecin généraliste. Il pourra faire le suivi de votre diabète. Toutefois, dans le cas d’un diabète compliqué, il est utile de se rendre chez un endocrinologue.

Si la plaie requiert des soins complexes, l’intervention d’un dermatologue peut s’avérer nécessaire.

Étape 2 : soulager les symptômes

Pour calmer les symptômes liés au mal perforant plantaire, il convient de mettre en décharge le pied. Vous pouvez entre autres vous munir d’une canne anglaise ou d’une botte de décharge. Il faut également mettre des chaussures adaptées à vos pieds. Si c’est utile, n’hésitez pas à porter des chaussures thérapeutiques.

Étape 3 : soigner la plaie

Le traitement du mal perforant chez une personne diabétique repose sur les soins de la plaie. Il faudra faire un lavage, un parage des tissus nécrotiques et un pansement par un infirmière diplômée d’état. Il faudra également inspecter la plaie régulièrement.

Dans le cadre d’une surinfection, un traitement antibiotique est nécessaire. Une intervention chirurgicale s’avère également être utile si la plaie se complique.

Surveillance du mal perforant plantaire

Vous devez inspecter vos pieds chez vous tous les jours. Et n’oubliez pas, l’état des pieds d’une personne diabétique devra se faire examiner par un médecin au moins une fois par an.

Prévention

Voici des gestes préventifs pour se prémunir du mal perforant plantaire :

  • Faire l’examen quotidien des pieds et à chaque consultation, à la recherche de plaies, de zone de peau dure, de champignons…
  • Se laver les pieds et les orteils de façon minutieuse. Bien sécher entre les orteils pour éviter les champignons.
  • Porter des chaussures confortables et non agressives. Pour les personnes à risque, opter pour les chaussures thérapeutiques.
  • Toujours porter des chaussettes en coton et de préférence, sans coutures. Ne pas marcher en crocs, en sandales ou pieds nus.
  • Ne pas exposer les pieds au froid ou à une chaleur intense.
  • Faire des soins de pédicurie périodiques pour les personnes à risque. Couper les ongles au carré et non à ras.

Une personne diabétique devra faire plus attention à ces pieds en cas de lésion, d’utilisation d’acide salicylique ou d’acide tricholroactétique, de cryothérapie, de mycose, de traumatisme, de verrue, de durillon ou de cor.

C’est aussi le cas chez les diabétiques avec un âge élevé et ceux qui ont un taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c) élevé (supérieur à 7).

En cas de diminution des pouls, de la présence de souffles artérielle ou d’une froideur des extrémités, il faut faire un bilan échographique pour déceler une artériopathie des membres inférieurs.

En cas d’infection, traitez tout de suite par antibiotique.

Enfin, pour se prémunir de l’infection à tétanos, mettez votre carnet vaccinal à jour.

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Dr Learnycare
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