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La maladie de Basedow ou goitre exophtalmique est une pathologie auto-immune où le corps lui-même produit des anticorps qui détruisent ses propres cellules saines. Ces anticorps sont dirigés contre la glande thyroïde et déclenchent divers troubles physiques et neurologiques. Vous êtes atteint de maladie de Basedow ? Diagnostic, traitements, préventions… nous allons faire le point sur cette maladie thyroïdienne.

Qu’est-ce que la maladie de Basedow ?

Définition

La maladie de Basedow est une maladie auto-immune au cours de laquelle l’organisme lui-même produit des anticorps stimulants la thyroïde.

Ces anticorps miment la TSH (thyréostimuline) et provoquent ensuite un excès de synthèse d’hormones thyroïdiennes (hyperthyroïdie).

Lorsque l’hyperthyroïdie se manifeste par des signes cliniques, on parle de thyrotoxicose.

Pourquoi cette maladie ?

Les anticorps produits par l’organisme s’attaquent aux récepteurs de la TSH. En conséquence, la glande thyroïde demeure stimulée en permanence et continue à produire plus d’hormones T3 (triiodothyronine) et T4 (thyroxine). Ces hormones sont responsables de divers troubles.

Diagnostic de la maladie de Basedow

Qui est atteint ?

La maladie de Basedow est la principale cause d’hyperthyroïdie (dans 60 % des cas).

Elle peut survenir à n’importe quel âge, mais plus particulièrement entre 40 et 60 ans (6 % de la population). Elle touche 8 fois plus les femmes que les hommes.

Les symptômes

La maladie de Basedow se manifeste généralement par une transpiration abondante, des bouffées de chaleur, une augmentation de la soif, une fatigue, une faiblesse musculaire et un amaigrissement malgré un appétit augmenté.

À ces symptômes s’ajoutent :

  • des palpitations ;
  • un essoufflement d’effort ;
  • une envie d’uriner fréquente et un trouble de l’érection ;
  • une diarrhée  ;
  • un trouble des règles chez les femmes et une poussée de sein chez les hommes ;
  • une nervosité ;
  • une irritabilité ;
  • une baisse de l’humeur ou une humeur euphorique ;
  • des troubles du sommeil ;
  • des troubles alimentaires…

En cas d’orbitopathie Basedowienne, une maladie ophtalmologique où le patient présente la maladie de Basedow, on observe certains signes particuliers.

  • Une baisse d’acuité visuelle.
  • Des douleurs oculaires.
  • Un prurit.
  • Un larmoiement.
  • Une photophobie.
  • Une diplopie.

Les signes

Les médecins remarquent une augmentation de la fréquence respiratoire (la valeur normale et de 12 à 20 cycles par minute) et de la fréquence cardiaque (la valeur normale est de 60 à 100 battements par minute) ainsi qu’une diminution du poids corporel.

Lors de la palpation, il constate un pouls vibrant. Et, à l’auscultation, il entend des bruits du cœur forts, un souffle de haut débit et une augmentation de la fréquence cardiaque.

À l’examen du cou, le médecin perçoit un goitre homogène diffus non compressif sur la base du cou. Celui-ci est indolore à la palpation, mobile à la déglutition, élastique et parfois, soufflant.

En plus de ces observations, on considère aussi différents signes suivant les inspections et palpations de certaines parties du corps.

Voici des signes oculaires caractéristiques de la maladie de Basedow.

  • Fixité du regard.
  • Les deux yeux sortent de leur orbite.
  • Œdème avec rétraction des paupières.
  • Apparition du blanc de l’œil et des muscles autour.
  • La paupière ne suit pas les mouvements de l’œil et ne se ferme pas entièrement (lagophtalmie).
  • Conjonctivite avec œdème (chémosis).
  • Les yeux sont indolores, on ne peut pas les replacer dans leur orbite, et sont non pulsatiles.
  • Baisse d’acuité visuelle.

Et les signes neurologiques :

  • Fonte musculaire ;
  • Troubles de la motricité : tremblement et réflexes ostéotendineux vifs.

Des affections dermatologiques peuvent aussi apparaître lors de cette maladie : lésion violacée en placard devant les jambes et les pieds (myxœdème). Elles sont rares.

Les formes cliniques compliquées de la maladie de Basedow

La maladie de Basedow peut prendre des formes compliquées :

  • Kératite ou ulcère de cornée : elle est caractérisée par une inflammation douloureuse du tissu externe de l’œil (cornée).
  • Cardiothyréose : il s’agit d’une complication cardiaque due à l’hyperthyroïdie. Elle se manifeste par des palpitations, une douleur de poitrine, un essoufflement, des troubles du rythme à l’électrocardiogramme (fibrillation auriculaire, flutter, etc.).
  • Crise aigüe thyrotoxique : elle se manifeste comme la cardiothyréose, mais associée à des troubles neurologiques ou psychologiques. Parfois, elle se déclenche à la suite d’une intervention chirurgicale thyroïdienne, un accouchement, une infection ou une administration d’antithyroïdiens.
  • Prééclampsie, hyperthyroïdie fœtale : c’est une forme de complication dangereuse durant la grossesse. Elle est potentiellement mortelle.

Quels sont les examens utiles au diagnostic de la maladie de Basedow ?

La prise de sang permet de confirmer le diagnostic de la maladie de Basedow. Elle vise à doser la quantité d’hormones thyroïdiennes dans le sang. Le taux de T4 et T3 libre est élevé. Par contre, le taux de TSH est très bas (la valeur normale est de 0,4 à 4 mU par litre de sang).

En cas de doute, la présence de TRAb (ou TSH receptor antibody) confirme cette maladie auto-immune.

A noter que les anticorps anti thyroperoxydase (TPO) sont positifs dans 80% des cas, et ceux anti thyroglobuline (TG) positifs dans 30% des cas

Voici des examens complémentaires qui peuvent également confirmer le diagnostic de la maladie de Basedow.

Échographie thyroïdienne

Elle permet d’observer la présence d’un goitre noir non compressif et hyper vascularisé.

Scintigraphie thyroïdienne

Elle permet d’observer la morphologie et le fonctionnement de la glande thyroïde. Si toute la thyroïde est « chaude », cela veut dire qu’elle travaille trop.

Traitements de la maladie de Basedow pas à pas

Étape 1 : contacter un médecin

Le médecin généraliste fait le diagnostic et prescrit les traitements usuels.

En cas de complication, orientez vers un endocrinologue, un spécialiste de la thyroïde. Il peut initier les traitements spécifiques par iode radioactif.

Au besoin, un oto-rhino-laryngologiste peut pratiquer la chirurgie de la thyroïde.

Étape 2 : soulager les symptômes

Pour limiter les tremblements, rétablir la fréquence cardiaque et diminuer l’anxiété, il est recommandé de prendre des médicaments ralentisseurs.

Ils n’ont pas d’effet sur la production d’hormones thyroïdiennes. L’objectif est de diminuer la fréquence cardiaque en dessous de 90 battements par minute. Ordonnances learnycare+.

Étape 3 : prendre un médicament anti thyroïdien

Dans le cadre du traitement de la maladie de Basedow, on utilise des anti thyroïdiens de synthèse en première intention. Ils réduisent la production d’hormone et peuvent restaurer le fonctionnement normal de la thyroïde en 3 à 8 semaines. En cas d’arrêt du traitement, il peut y avoir un risque de récidive de 50 % (surtout pour les jeunes, les fumeurs et les personnes avec une thyroïde volumineuse).

En cas d’échec des ATS, le traitement de deuxième intention est l’iode radioactif en prise orale. Efficace chez 80 % des patients, en environ en 4 à 8 semaines. Par contre, il entraîne une hypothyroïdie définitive. Afin de diminuer le risque d’atteinte des yeux, notamment chez les fumeurs, un traitement spécifique est à débuter dans les trois jours précédant ou suivant la prise d’iode radioactif.

En dernier recours, si l’ATS ou l’iode radioactif n’est pas choisi, il faut avoir recours à la thyroïdectomie. Elle peut être totale avec un risque de récidive faible, ou partielle avec un risque de récidive de 8 %.

La chirurgie entraîne une hypothyroïdie. Pour éviter le risque de crise aigüe thyrotoxique post opératoire et le risque hémorragique, un ATS est à mettre en place durant 3 à 8 semaines avant la chirurgie.

Surveillance et évolution

En absence de traitement, l’hyperthyroïdie persiste pendant plusieurs années avec des retours à la normale spontanés chez un quart des personnes. Parfois, il y a des oscillations entre hyperthyroïdie et hypothyroïdie. Après la stabilisation de la maladie, il convient d’effectuer une surveillance clinique et biologique tous les ans.

Prévention

Il faudra éviter les éléments déclencheurs de la maladie.

  • Le tabagisme.
  • La prise d’amiodarone.
  • Le produit de contraste iodé etc.

Il est aussi important d’éviter tout risque de complications.

  • Une atteinte de l’œil et une diminution de l’acuité visuelle : bien prendre les larmes artificielles
  • Une atteinte du cœur, surtout chez les personnes âgées : prendre un rendez vous chez le cardiologue

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Dr Learnycare
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