Cancer de l’anus

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Cancer de l’anus

Le cancer de l’anus est un sujet dont on parle rarement. Pourtant, il s’agit d’une réalité médicale qui touche un nombre croissant de personnes à travers le monde chaque année. Situé à la jonction du système digestif et du monde extérieur, l’anus joue un rôle discret mais essentiel dans notre santé et notre bien-être. Malheureusement, en raison de sa position discrète et souvent ignorée, le cancer de l’anus peut se développer silencieusement et passer inaperçu jusqu’à ce qu’il atteigne un stade avancé. Dans cet article, nous mettons en lumière ce type de cancer souvent méconnu, pour mieux comprendre ses causes, ses symptômes, et les possibilités de prévention et de traitement. Parce que la connaissance est la première étape de la lutte contre le cancer, nous invitons nos lecteurs à se joindre à nous dans cet effort d’information et de sensibilisation.

Qu’est-ce que  ?

Définition

Le cancer de l’anus est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules qui entourent la sortie du rectum, une région appelée l’anus. Le plus souvent, il commence dans les cellules du canal anal, la partie la plus courte du gros intestin. Moins fréquemment, il peut se développer à partir de la peau entourant l’anus.

Explications

La formation du cancer de l’anus est similaire à celle de nombreux autres cancers. Les cellules normales subissent une série de mutations génétiques qui les rendent anormales. Ces cellules anormales commencent alors à se diviser de manière incontrôlée et à ignorer les signaux de mort cellulaire normale (apoptose). Cette croissance et division cellulaire non régulées entraînent la formation d’une masse de tissu, appelée tumeur.

Dans le cas du cancer de l’anus, les cellules cancéreuses peuvent se propager (métastaser) à d’autres parties du corps, en particulier les ganglions lymphatiques proches de l’anus. De là, elles peuvent se propager à d’autres organes et tissus.

Le cancer de l’anus est souvent associé à l’infection par le virus du papillome humain (HPV en anglais), un virus sexuellement transmissible. Le HPV peut causer des changements dans les cellules de l’anus qui peuvent éventuellement devenir cancéreuses. D’autres facteurs de risque incluent le tabagisme, une activité sexuelle avec plusieurs partenaires, et des antécédents de maladies sexuellement transmissibles ou de certains autres types de cancer.

Diagnostic

Les personnes concernées

L’épidémiologie du cancer de l’anus nous aide à comprendre comment cette maladie affecte différentes populations et quels facteurs peuvent augmenter le risque d’en développer un. Voici quelques points importants :

  • Le cancer de l’anus est relativement rare. Il représente environ 0,4% de tous les nouveaux cas de cancer diagnostiqués.
  • Il est plus fréquemment diagnostiqué chez les personnes âgées. En moyenne, le diagnostic est posé à l’âge de 65 ans chez les femmes et à l’âge de 40 ans chez les hommes.

Les facteurs de risque incluent le sexe féminin, le tabagisme, l’homosexualité masculine, le VIH, les antécédents de cancer du col de l’utérus et l’infection par le virus du papillome humain (HPV).

Il est important de noter que les femmes sont plus susceptibles de développer un cancer de l’anus que les hommes. Les personnes qui fument du tabac courent également un risque plus élevé, car le tabagisme peut contribuer à l’accumulation de mutations dans les cellules de l’anus, ce qui peut conduire à un cancer.

L’homosexualité masculine, le VIH, les antécédents de cancer du col de l’utérus et le HPV sont tous des facteurs de risque car ils sont associés à une augmentation de l’exposition à certaines infections sexuellement transmissibles, y compris le HPV. Le HPV est un facteur de risque majeur pour le cancer de l’anus, car certaines souches du virus peuvent provoquer des modifications des cellules anales qui peuvent éventuellement conduire à un cancer.

Les symptômes

Le cancer de l’anus peut causer divers symptômes, principalement liés au système digestif. Ces symptômes peuvent varier en fonction du stade de la maladie et de l’emplacement de la tumeur. Parmi les symptômes couramment rencontrés, on peut citer :

  • Les rectorragies : il s’agit de saignements rectaux qui peuvent être visibles dans les selles ou sur le papier toilette.
  • Les douleurs : ces douleurs peuvent être spontanées ou se produire pendant la défécation. Elles peuvent être aiguës ou chroniques et sont souvent localisées dans la région anale.
  • Le suintement : un écoulement anormal peut être présent. Il peut être clair, sanglant, ou purulent.
  • Le prurit anal : il s’agit d’une démangeaison ou d’une irritation de la région anale.
  • La constipation : cela peut résulter de l’obstruction du canal anal par la tumeur.
  • Les diarrhées ou une alternance de diarrhée et de constipation : ces changements dans les habitudes intestinales peuvent être causés par une tumeur qui affecte le fonctionnement normal de l’anus ou du rectum.

Il est important de souligner que ces symptômes peuvent aussi être causés par d’autres affections non cancéreuses, comme les hémorroïdes ou les fissures anales. Cependant, si vous présentez l’un ou plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter un médecin afin de déterminer la cause et de commencer le traitement approprié si nécessaire.

Les signes

L’examen clinique du cancer de l’anus peut comprendre une série de procédures pour confirmer la présence de la maladie. Voici les signes cliniques qui peuvent être observés lors d’un examen physique :

  • Inspection : lors de l’inspection de la région anale, le médecin peut voir une tumeur lorsqu’il déplie les plis radiés de l’anus. L’emplacement de la tumeur est également important. Environ 85% des cas de cancer de l’anus se produisent dans le canal anal, tandis que les 15% restants se produisent à la marge anale, la peau qui entoure l’anus.
  • Palpation et toucher rectal : en palpant la région anale et en effectuant un toucher rectal, le médecin peut sentir une masse indurée (durcie), ce qui peut indiquer la présence d’une tumeur. Le toucher rectal peut également aider le médecin à déterminer l’étendue de la tumeur et si elle s’est propagée à d’autres structures ou organes voisins.
  • Ganglion de Troisier : dans certains cas, un médecin peut détecter la présence d’un ganglion de Troisier, qui est un ganglion lymphatique enflé situé dans la région de la clavicule. L’existence d’un ganglion de Troisier peut indiquer une maladie maligne avancée ou une propagation à distance (métastases).

Il est important de rappeler que ces signes cliniques ne confirment pas à eux seuls le diagnostic de cancer de l’anus. Si un médecin soupçonne un cancer de l’anus, il ordonnera probablement d’autres tests, comme une biopsie, pour confirmer le diagnostic.

Les examens

Pour confirmer le diagnostic de cancer de l’anus, une biopsie est généralement nécessaire. Cela implique de prélever un petit échantillon de tissu de la zone affectée pour l’examiner au microscope. Cette biopsie peut être réalisée à l’aide d’une pince pendant un examen endoscopique ou lors d’une procédure chirurgicale.

Dans environ 90% des cas, le cancer de l’anus est un carcinome épidermoïde. Ce type de cancer commence dans les cellules qui forment l’épiderme, la couche supérieure de la peau.

Une fois le diagnostic confirmé, un bilan d’extension sera réalisé pour déterminer à quel point le cancer s’est propagé. Cela peut impliquer plusieurs types d’examens d’imagerie :

  1. Scanner thoraco-abdominal : ce type de scanner permet aux médecins de voir des images détaillées des organes thoraciques et abdominaux. Cela peut aider à détecter une éventuelle extension du cancer à d’autres parties du corps, comme les poumons ou le foie.
  2. IRM pelvienne : l’imagerie par résonance magnétique (IRM) de la région pelvienne peut aider à évaluer l’extension du cancer en profondeur et à déterminer si les organes environnants sont affectés.
  3. Écho-endoscopie : cette technique combine l’endoscopie et l’échographie pour produire des images détaillées de la paroi interne de l’anus et du rectum. Elle peut aider à évaluer l’infiltration de la paroi et la présence de ganglions lymphatiques enflés.

Ces informations aideront les médecins à déterminer le stade du cancer, ce qui est crucial pour planifier le traitement le plus efficace.

Point à surveiller

Une sérologie VIH (test pour le virus de l’immunodéficience humaine) est souvent réalisée chez les patients chez qui un cancer de l’anus est diagnostiqué. Cela est dû au fait que les personnes vivant avec le VIH ont un risque accru de développer certains types de cancer, y compris le cancer de l’anus, en raison d’une diminution de la fonction du système immunitaire.

La détection précoce du VIH peut permettre de commencer un traitement antirétroviral, ce qui peut améliorer la fonction immunitaire et potentiellement réduire le risque de cancer. De plus, la connaissance du statut VIH peut influencer les décisions concernant le traitement du cancer de l’anus, car certains traitements peuvent être plus toxiques chez les personnes vivant avec le VIH.

Il est important de noter que même si le VIH est un facteur de risque pour le cancer de l’anus, ce cancer peut se développer chez des personnes sans VIH. Par conséquent, toute personne présentant des symptômes ou des signes suspects doit consulter un médecin, indépendamment de son statut VIH.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge du cancer de l’anus nécessite une approche multidisciplinaire impliquant plusieurs professionnels de santé :

  • Professionnels de santé de ville : ils jouent un rôle essentiel dans l’orientation et le conseil des patients. Ils peuvent aider à sensibiliser à la maladie, à reconnaître les symptômes et à conseiller les patients sur les prochaines étapes à suivre.
  • Médecin généraliste : le rôle du médecin généraliste est crucial dans le dépistage précoce du cancer de l’anus. Ils sont souvent le premier point de contact pour les patients qui présentent des symptômes. Ils peuvent effectuer un examen initial, évaluer les symptômes, et si nécessaire, diriger le patient vers un spécialiste pour des tests plus approfondis.
  • Spécialistes du système digestif (gastro-entérologues, proctologues) : ces médecins spécialisés dans le système digestif fournissent des avis spécialisés sur le diagnostic et le traitement du cancer de l’anus. Ils peuvent réaliser des procédures diagnostiques comme la biopsie et sont impliqués dans le traitement, qui peut inclure la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
  • Oncologues : ces spécialistes du cancer supervisent le plan de traitement global et coordonnent les soins avec les autres membres de l’équipe de soins.
  • Infirmières spécialisées : elles fournissent des soins aux patients tout au long du traitement, y compris l’administration des traitements, la gestion des effets secondaires, et le soutien émotionnel.
  • Psycho-oncologues, travailleurs sociaux, nutritionnistes, etc. : ils jouent tous un rôle important dans la prise en charge globale du patient, en traitant les aspects psychologiques, sociaux et nutritionnels de la maladie.

La prise en charge du cancer de l’anus est une approche collaborative qui vise à offrir les meilleurs soins possibles et à améliorer la qualité de vie du patient.

Étape 2 : soulager les symptômes

La gestion des symptômes est une partie essentielle du traitement du cancer de l’anus, car elle peut améliorer la qualité de vie du patient tout au long du processus de traitement.

Il est important de noter que le traitement symptomatique doit être individualisé en fonction des symptômes spécifiques de chaque patient et de leur tolérance aux médicaments. Tous les traitements doivent être discutés avec l’équipe médicale pour s’assurer qu’ils sont appropriés et sûrs.

Étape 3 : soigner

Le choix du traitement curatif du cancer de l’anus dépend de nombreux facteurs, dont le stade de la maladie, l’âge du patient, sa santé générale et ses préférences personnelles.

Il est important de discuter de toutes les options de traitement et de leurs effets secondaires potentiels avec votre équipe médicale avant de prendre une décision. La participation à des essais cliniques peut également être une option pour certaines personnes.

Surveillance

Après le traitement d’un cancer de l’anus, il est essentiel d’avoir un suivi régulier pour surveiller l’évolution de la maladie. Le suivi peut aider à détecter une éventuelle récidive du cancer (quand le cancer revient après le traitement) et à gérer les effets secondaires à long terme du traitement.

Voici le protocole de suivi généralement recommandé :

  • Au cours des trois premières années après le traitement, les consultations de suivi ont généralement lieu tous les deux mois. Ces rendez-vous comprennent généralement un examen physique, un toucher rectal, et peut-être d’autres tests comme un scanner ou une IRM pour s’assurer que le cancer ne revient pas.
  • Après les trois premières années, si aucun signe de récidive n’a été détecté, les rendez-vous de suivi peuvent être espacés. Ils peuvent avoir lieu tous les trois à six mois pendant les deux années suivantes.

Cela signifie qu’un suivi régulier est recommandé pendant au moins cinq ans après le traitement. Cependant, chaque patient est unique, et le calendrier de suivi peut varier en fonction des besoins individuels du patient, du stade initial du cancer, de la réponse au traitement, et d’autres facteurs.

Il est également important de noter que les patients doivent être encouragés à signaler immédiatement toute nouvelle symptomatologie ou tout symptôme récurrent à leur équipe de soins de santé, même en dehors de ces rendez-vous de suivi programmés.

Ne laissez pas les signes du cancer de l’anus passer inaperçus. Informez-vous pour prendre soin de vous et de ceux que vous aimez.

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