Trouble digestif fréquent, la diverticulite affecte la partie gauche du côlon. Elle se développe le plus souvent avec l’âge et occasionne une douleur violente du côté gauche du ventre. C’est un peu comme l’appendicite mais de l’autre coté. Facteurs de risque, symptômes, diagnostic, traitements et prévention… nous allons faire le point sur cette maladie.
Qu’est-ce que la diverticulite ?
Définitions
Le diverticule est une petite cavité en forme de poche à la surface externe du côlon.
La diverticulose désigne la présence de diverticules dans le côlon.
La diverticulite est l’inflammation des diverticules (avec ou sans infection).
La maladie diverticulaire est un terme médical qui désigne la diverticulite et toutes ses complications.
Explications
La diverticulose, c’est à dire la présence de diverticule dans le côlon, touche 50 % des personnes âgées de 70 ans en raison du vieillissement de l’appareil digestif. Elle se forme surtout dans les endroits de faiblesse, notamment sur le côlon sigmoïde (celui qui s’abouche au rectum, la partie terminale). Quelques fois, il est possible qu’elle se développe sur la partie droite du côlon, c’est à dire sur le milieu du colon (30 % des cas).
Chez 25 % des sujets atteint de diverticulose, l’accumulation de débris irritant peut provoquer l’inflammation des poches de diverticules, appelé diverticulite.
Dans de rares cas, la diverticulite est congénitale et se localise le plus souvent au cæcum (la première partie du côlon).
Plusieurs facteurs contribuent à la diverticulose, a savoir :
- le tabac ;
- la sédentarité, c’est le fait de ne pas bouger ;
- le surpoids ;
- l’alimentation riche en viandes et pauvre en fibres : le côlon exerce une pression plus forte pour faire avancer les selles, d’où l’apparition de diverticules ;
- les AINS ou antiinflammatoire non stéroïdiens, les corticoïdes…
Diagnostic de la diverticulite
Les personnes concernées
La diverticulite est une affection qui touche les personnes âgées plus de 50 ans. Elle est aussi fréquente chez les femmes que chez les hommes. La diverticulose concerne 10 % de la population .
Quels sont les symptômes de la diverticulite ?
La diverticulite se manifeste généralement par une fièvre (dans plus de 50 % des cas).
Elle provoque également une douleur au niveau de la fosse iliaque gauche (90 %). C’est la partie au dessus du pli de l’aine gauche. La douleur se situer vers le côté droit en cas de gros côlon. En général, elle se déclenche brutalement.
À ces symptômes peuvent s’ajouter :
- une diarrhée ;
- des vomissements (rares) ;
- des rectorragies (hémorragie digestive, rare) ;
- des signes fonctionnels urinaires : douleur à la miction, difficulté à uriner…
Les signes cliniques de la diverticulite
Le diagnostic de la diverticulite commence par un examen clinique.
Lors de cet examen, on peut observer une augmentation excessive de la température corporelle.
À la palpation, le patient ressent une douleur au niveau de la fosse iliaque gauche. L’examinateur cherche une défense à ce niveau, c’est à dire un ventre tellement douloureux à la palpation qu’il repousse la main.
Quelles sont les complications probables de la diverticulite ?
La diverticulite peut parfois s’accompagner de complications plus ou moins sévères. Ces complications peuvent être :
- un abcès (10 %) ;
- une fistule urinaire : cela correspond à la présence de l’air dans les urines par un chemin anormal allant du colon à la vessie ;
- une péritonite (urgence chirurgicale, 10 %) caractérisée par un ventre de bois (contracture abdominale) et une altération de l’état général (fatigue, perte de poids, perte d’appétit) ;
- une hémorragie (15 %) ;
- une occlusion qui peut entrainer un arrêt des gaz, un vomissement et une douleur ;
- une immunodépression et une insuffisance rénale pour les patients à risque.
Les diagnostics différentiels
La diverticulite est souvent confondue avec d’autres affections telles qu’une affection gynécologique, une affection rénale et une affection digestive. Leurs symptômes peuvent parfois se ressembler.
Les examens de la diverticulite ?
Pour confirmer le diagnostic de la diverticulite, il est nécessaire d’effectuer une série d’examens.
Examens biologiques
a-Sanguin
- NFS-P (Numération de la formule sanguine et des plaquettes) : on retrouve une augmentation du nombre de globules blancs appelé hyperleucocytose (dans 75 % des cas).
- Dosage de la CRP (protéine C-réactive) : supérieure à 50 mg par litre de sang. Cela signifie qu’il y a inflammation.
- Ionogramme : pour chercher les complications liées à l’affection.
- Analyse de l’hémostase : ensemble de phénomènes physiologiques provoquant l’arrêt des saignements.
- Bilan hépatique : permet de vérifier l’absence de problème hépatique.
- Créatininémie : un dosage de la créatinine qui permet de mesurer que le rein fonctionne bien.
- Hémoculture : c’est la culture du sang fait en cas de fièvre supérieure à 38,5 ° et d’altération de l’état général.
- Dosage du taux de lactate (élevé si souffrance d’organe, cet examen n’est pas indispensable).
- Dosage de l’hormone HCG chez la femme (Hormone chorionique gonadotrope) pour le diagnostic différentiel.
b-Urinaire
- ECBU (examen cytobactériologique des urines) : il doit être négatif.
Scanner abdomino-pelvien avec injection de produit de contraste
Le scanner permet de confirmer une diverticulite : paroi épaisse, supérieure à 4 millimètres et infiltration de la graisse péricolique.
Échographie
L’échographie est un recours lorsque le scanner n’est pas réalisable.
Les signes évocateurs de complications aux examens
Certains examens permettent parfois de détecter les signes de complication d’une diverticulite.
Par exemple, une CRP supérieure à 150 mg par litre de sang avec un aspect évocateur au scanner peut confirmer la présence d’un abcès, d’une fistule (vésicale, vaginale…) ou d’une péritonite.
Les traitements de la diverticulite
Étape 1 : prendre en charge
Pour diagnostiquer et traiter la diverticulite, il faut consulter un médecin généraliste qui orientera si besoin vers un gastro-entérologue ou une service de chirurgie viscérale. En cas de complications, il faudra s’adresser directement aux urgences.
Le pharmacien pourra orienter et conseiller.
Étape 2 : soulager les symptômes
Pour atténuer la douleur induite par la diverticulite, prendre un antidouleur autorisé. .Attention, certains anti douleurs suivantes sont absolument à écarter car ils feraient pires que mieux.
Étape 3 : les traitements
L’abstention de tout traitement est envisageable en l’absence de complications ou de grossesse. En effet, il n’a pas constaté d’accélération du délai de guérison sous antibiotique.
Après 2-3 jours, si l’abstention thérapeutique n’est pas efficace, on aura recours au traitement médical.
Traitement médical
Le médicament de référence est constitué de la prise d’un antibiotique.
Traitement chirurgical
Si le traitement médical n’est pas efficace ou s’il ne convient pas, le médecin peut proposer une chirurgie sous cœlioscopie (c’est à dire avec caméras dans le ventre, avec micro ouvertures). L’anesthésie le plus souvent choisi est générale.
Voici les options disponibles en cas de complications
-abcès supérieur à 5 cm : drainage chirurgical avec évacuation des liquides à travers des tuyaux jusque dans des flacons
-péritonite : intervention dite de « Hartmann » : le côlon est provisoirement abouché à la peau avec une poche de recueil des excréments. Plus tard, quand tout se calme, on recolle le colon au rectum.
-la chirurgie par incision directe du ventre (laparotomie)
Surveillance et évolution
Que ce soit avec ou sans antibiotiques, la douleur et la fièvre s’arrêtent en 2 à 4 jours. La guérison sera effective en moins de 2 semaines. Le taux de mortalité globale dans le cadre d’une diverticulite est relativement faible : de 0,3 % avant 50 ans et s’élève tout de même à 6 % après 80 ans.
Après la guérison à la suite d’un traitement médical, 75 % des patients sont asymptomatiques et 25 % souffrent encore de symptômes digestifs chroniques (douleur abdominale, trouble du transit).
Les récidives sont à prévoir dans les 10 ans chez 25 % des patients. Elles sont en général bénignes.
Une coloscopie de contrôle peut se discuter 8 semaines après une diverticulite compliquée afin de faire un état des lieux.
Prévention
Pour prévenir la diverticulite, il faut tout d’abord lutter contre les facteurs de risque.
Demandez un accompagnement dans les situations à risque comme le tabagisme, la sédentarité, le surpoids, l’alimentation riche en viande et pauvre en fibre.
Pour empêcher la récidive, la chirurgie préventive est à discuter au cas par cas. Elle est à réserver aux personnes à risque de récidive compliquée (immunodépression, insuffisance rénale par exemple).
Dans le cadre de la prévention de la diverticulite, des conseils ou des médicaments sont parfois donnés à tord donc informez vous bien. Certains médicaments sont donnés uniquement par habitude et ils font pires que mieux.
Questions fréquentes
1. Quels sont les symptômes typiques de la diverticulite ?
La diverticulite se manifeste par une douleur aiguë au bas-ventre gauche, de la fièvre, des troubles digestifs (diarrhée, constipation) et parfois des signes urinaires ou des saignements légers.
2. Comment diagnostique-t-on la diverticulite ?
Le diagnostic repose sur un examen clinique associé à un scanner abdomino-pelvien qui détecte les diverticules enflammés. Une prise de sang peut confirmer l’inflammation (augmentation de la CRP, globules blancs élevés).
3. Quels sont les traitements possibles pour la diverticulite ?
Les options incluent :
-
Repos digestif : absence de traitement en cas de forme bénigne.
-
Antibiotiques : prescrits pour les formes modérées.
-
Chirurgie : en cas de complications graves comme abcès, péritonite ou récidives fréquentes.
4. La diverticulite peut-elle récidiver ?
Oui, 25 % des patients présentent une récidive dans les 10 ans. La chirurgie préventive est discutée pour les patients à haut risque.
5. Comment prévenir la diverticulite et ses récidives ?
Adoptez une alimentation riche en fibres, limitez le tabac et l’alcool, maintenez un poids santé et pratiquez une activité physique régulière. La prévention repose également sur la gestion des facteurs de risque comme le surpoids et la sédentarité.
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