Dyslexie

Avoir des difficultés scolaires n’est jamais très agréable. Lorsqu’il s’agit de troubles de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, il faut penser à la dyslexie. Si elle est avérée il est alors alors possible d’accompagner les enfants de façon spécifique, en vue d’une réussite scolaire. Learnycare vous donne des informations détaillées sur la dyslexie.

Qu’est-ce que la dyslexie ?

Définition

Il existe différentes définitions de la dyslexie, ce qui en fait un diagnostic difficile. De manière générale, la dyslexie désigne des troubles de l’apprentissage de la lecture et de l’écriture, de manière spécifique et durable.

Selon la fédération internationale de neurologie, il s’agit d’un « trouble caractérisé par des difficultés dans l’apprentissage de la lecture, en dépit d’un enseignement habituel, d’une intelligente suffisante, et d’un contexte socioculturel normal ». Et d’après la définition dans le DSM-3 (Diagnostic and Statistical Manual, troisième révision), elle renvoie à un « désordre dans le développement de la lecture ». C’est un manuel de référence utilisé en psychiatrie pour classer les troubles mentaux.

De par ces deux définitions, on peut dire que ce trouble ne fait pas suite ni à une scolarisation inadéquate ni à une déficience intellectuelle et encore moins à des difficultés socioculturelles. Il relève tout simplement d’un désordre dans l’identification des mots, des lettres ou des syllabes.

Dans la majorité des cas, la dyslexie s’associe à la dysorthographie. C’est un autre trouble de l’apprentissage qui se traduit par un défaut d’assimilation important et durable des règles orthographiques. Un enfant qui souffre de dysorthographie peut commettre plusieurs fautes d’orthographe, oublier la conjugaison des verbes et faire des erreurs grammaticales qui peuvent rendre peu cohérentes ses phrases écrites.

D’où vient ce trouble ?

La cause exacte de ce trouble du langage écrit est inconnue. En tout cas, il n’a pas d’origine psychiatrique.

Néanmoins, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés :

• l’appartenance à une famille nombreuse,
• un niveau socio-économique bas ;
• la vie en ville ;
• la difficulté de la langue elle-même ;
• la non-valorisation de la lecture.

La transmission génétique pourrait expliquer les difficultés causées par ce trouble de l’apprentissage. En effet, 70 % des dyslexiques ont des parents directs qui souffrent de trouble d’apprentissage. L’origine de l’anomalie pourrait se situer au niveau du chromosome 15 ou du chromosome 18. Mais l’hypothèse de ces facteurs génétiques reste encore à confirmer.

De la même manière, on peut également évoquer l’existence d’un dysfonctionnement des circuits cérébraux devant ce trouble. Les dyslexiques présentent souvent des réseaux neuronaux avec des anatomies particulières. Cela a amené les chercheurs à parler de trouble neuro-développemental au sein d’une intelligence normale. Une méthode inadaptée de lecture peut davantage l’aggraver.

La plupart des enfants dyslexiques se retrouvent dans un de ces 3 groupes :

• la dyslexie par trouble du langage ;
• la dyslexie par incoordination grapho-motrice et articulatoire ;
• les troubles du langage par des troubles des perceptions visio-spatiales.

D’autres classifications existent, à l’instar de celle de Boder. Selon cette classification, on peut distinguer 3 formes de dyslexie.

• La dyslexie dysphonétique (phonétique ou phonologique) : c’est la forme de dyslexie la plus fréquente. Elle représente 60 % des cas de dyslexie. Elle désigne la difficulté d’une personne à associer un graphème (mot) et un phonème (son). Il s’agit d’un dysfonctionnement de la voie d’assemblage.
• La dyslexie dyséidétique (dyslexie de surface ou lexicale) : touchant 10 à 30 % des dyslexiques, elle indique la difficulté d’une personne à se souvenir de l’image d’un mot dont l’écriture est différente de la prononciation. C’est le cas par exemple du mot « femme » qui se lit « fame ». Le dysfonctionnement atteint la voie d’adressage.
• La dyslexie mixte : elle concerne 20 à 30 % des cas de dyslexie et correspond au dysfonctionnement de la voie d’assemblage et d’adressage. La personne a du mal à traiter les sons et à mémoriser des mots entiers.

Peu importe les classifications.

Comment reconnaître la dyslexie ?

Les personnes concernées

La dyslexie est 3 fois plus courante chez les garçons que chez les filles. Si 10 à 20 % des enfants d’âge scolaire ont du mal à lire, 3 à 6 % souffrent de dyslexie. Environ 1 % de ces derniers présenterait une déficience sévère.

Le diagnostic de ce trouble est difficile et pluridisciplinaire. A l’heure actuelle, il n’y a pas de consensus véritablement établi.

Les symptômes

Normalement, un enfant doit être capable de lire à partir du second trimestre du CP. Si vers la période de Noël, votre enfant n’arrive toujours pas à lire ne serait-ce que des petits mots ou des petites phrases simples, vous devez vous en inquiéter. En CE1, un enfant qui ne souffre d’aucun trouble ni problème d’apprentissage peut lire, et même comprendre, des petits textes.

Ces signes vous mettrons la puce à l’oreille ; l’enfant :

• confond certaines lettres dont les formes sont voisines : « m » et « n » ; « u », « p » et « q » ; « g », « b » et « d » ;
• confond certaines lettres phonétiquement proches : « s » et « ch » ; « f » et « v » ; « p » et « b » ;
• remplace certaines consonnes par d’autres : le mot « piton » peut devenir « bidon » ou « hippopotame » « hippopapame » :
• inverse l’ordre des lettres : le mot « on » peut donner « no », le mot « bras » peut être lu « bar », etc.

L’enfant rencontre des difficultés à l’écrit. Lorsqu’il lit, il est assez lent, saute des lettres, oublie des syllabes et coupe des mots. Il a du mal à recopier une phrase.

A noter qu’il n’est pas rare qu’un enfant dyslexique soit doué dans d’autres matières comme les mathématiques ou les disciplines artistiques (musiques ou arts plastiques).

Les signes

Le médecin s’attachera à vérifier l’absence de pathologies médicales

• Sur le plan neurologique il vérifiera la bonne coordination des bras et des mains. Il écoutera l’élocution de l’enfant, sa bonne compréhension des consignes générales…
• Il adressera l’enfant chez un ophtalmologue pour vérifier sa vue
• Il fera faire un test auditif chez un oto-rhino-laryngologiste(ORL)
• et parfois il préconisera parfois des test psychiatriques ou psychologiques.

Enfin, il adressera l’enfant chez une orthophoniste pour faire un bilan général des compétences de l’enfant.

Parfois la dyslexie s’accompagnera d’autres troubles. Par exemple d’une dysphasie. C’est un trouble qui affecte l’expression et la compréhension du langage oral. Elle peut également s’associer à de dyscalculie (raisonnement et utilisation du nombre), de dysgraphie (forme d’écriture), de dyspraxie (réalisation du geste)… On appelle cela les troubles « dys ».

Comment soigner la dyslexie

Étape 1 : contacter un orthophoniste

Contactez un médecin généraliste. Il saura vous orienter vers un orthophoniste pour un diagnostic plus poussé et un traitement adéquat.

Étape 2 : commencer la rééducation

Il n’y a pas de traitement miracle de la dyslexie. De nombreuses techniques ont été développées et prennent toutes du temps. Attention, des solutions thérapeutiques alternatives existent, mais leurs bénéfices restent franchement incertains (cf Learnycare+).

Il faut prévenir les enseignant de la difficulté de votre enfant. Il pourront aménager sa scolarité :

• utilisation d’un interligne plus large, une police d’écriture unique et adaptée, une aération des informations ;
• don de tiers temps supplémentaire pour les examens

Aussi, pour éviter les complications chroniques telles que la frustration ou le découragement, on recommande vivement un accompagnement psychologique.

La prévention de la dyslexie

Il n’existe aucune mesure préventive contre la dyslexie. Cependant, au début de la maladie, un dépistage par les pédiatres et les médecins peut être réalisé à 6 ans.

La surveillance de la dyslexie

Pour surveiller la dyslexie, vous devez faire réévaluer régulièrement les mesures thérapeutiques prises pour votre enfant.

Plus les enfants dyslexiques avancent dans leurs études, plus ils deviennent aptes à gérer leurs difficultés. Avec un bon traitement, ils deviennent capables de lire et de comprendre, avec de moins en moins de fautes d’orthographe. L’absence de prise en charge peut augmenter l’incidence du trouble alors faites vous accompagner !