Insuffisance somatotrope

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Insuffisance somatotrope

Dans un monde où l’équilibre délicat de notre système hormonal régit presque chaque aspect de notre existence, imaginez ce qui se passerait si un acteur clé venait à manquer. L’hormone de croissance, aussi connue sous le nom de somatotropine, joue un rôle crucial dans le développement physique et métabolique, et ce dès la naissance. Mais que se passe-t-il lorsque le corps ne produit pas suffisamment de cette hormone essentielle ? Plongez dans le monde fascinant et complexe de l’insuffisance somatotrope. Cette affection, bien qu’elle soit rare, pose des défis considérables tant sur le plan médical que sur le plan de la qualité de vie. En explorant ses causes, ses symptômes et les traitements disponibles, nous commencerons à comprendre la manière dont une si petite molécule peut avoir un impact si grand sur notre existence. Préparez-vous pour un voyage au cœur de la science hormonale, où la biologie rencontre la médecine de précision pour aider ceux qui sont confrontés à cette réalité déconcertante.

Qu’est-ce que ?

Définition

Le déficit en hormone de croissance, aussi appelé insuffisance somatotrope, est une affection médicale caractérisée par une production insuffisante de l’hormone de croissance par la glande pituitaire. La glande pituitaire, située au fond du cerveau, est une petite structure qui joue un rôle crucial dans la régulation de plusieurs hormones clés dans l’organisme. On l’appelle aussi hypophyse.

L’hormone de croissance, ou somatotropine, est essentielle à plusieurs aspects de la physiologie humaine. Chez les enfants et les adolescents, elle stimule la croissance des os et des muscles. Chez les adultes, elle contribue au maintien d’un métabolisme équilibré, à la santé des os et des muscles, ainsi qu’à la répartition des graisses dans le corps.

Un déficit en hormone de croissance peut se manifester à tout âge. Chez les enfants, les symptômes courants incluent une croissance plus lente que celle des autres enfants du même âge et un développement facial plus lent. Chez les adultes, les symptômes peuvent inclure une augmentation de la masse grasse, une diminution de la masse musculaire, de la fatigue, de l’anxiété et de la dépression.

Cette affection peut être causée par diverses maladies ou lésions affectant la glande pituitaire, et parfois, elle peut être sans cause identifiable.

Explications

La physiopathologie du déficit en hormone de croissance (GH pour « growth hormone », en anglais) ou insuffisance somatotrope est liée au dysfonctionnement de la glande pituitaire, responsable de la production et de la sécrétion de cette hormone.

La glande pituitaire est une petite structure située à la base du cerveau qui fonctionne comme un « chef d’orchestre » pour diverses hormones dans le corps. Elle produit et sécrète des hormones en réponse aux signaux reçus de l’hypothalamus, une autre partie du cerveau. Dans le cas de l’hormone de croissance, l’hypothalamus produit deux hormones : la somatostatine (qui inhibe la production de GH) et le GHRH (hormone de libération de l’hormone de croissance), qui stimule la production de GH.

L’insuffisance somatotrope peut survenir lorsque la glande pituitaire ne répond pas correctement aux signaux de l’hypothalamus, ou lorsqu’elle est endommagée par une maladie, une lésion, une chirurgie ou un traitement radiothérapique. Elle peut également survenir à la suite de maladies génétiques qui affectent la production d’hormones.

L’hormone de croissance stimule la croissance et le développement corporel en agissant directement sur les cellules et en stimulant la production d’un autre type d’hormone appelée IGF-1 (facteur de croissance analogue à l’insuline de type 1), produite principalement par le foie. L’IGF-1 est responsable de la majorité des effets de l’hormone de croissance sur le corps.

Diagnostic

Les personnes concernées

Le déficit en hormone de croissance est une affection relativement rare, estimée à environ 1 cas pour 4 000 personnes. Cependant, ce chiffre peut varier en fonction des critères diagnostiques utilisés et des populations étudiées.

Concernant les facteurs de risque associés à ce déficit, ils peuvent être divisés en plusieurs catégories :

  • Facteurs génétiques : certaines mutations génétiques peuvent affecter le développement de la glande pituitaire ou la production d’hormones, ce qui entraîne un déficit en hormone de croissance. Des exemples comprennent les mutations du gène PROP1, qui joue un rôle crucial dans le développement de la glande pituitaire, et du gène GH1, qui est nécessaire pour la production d’hormone de croissance.
  • Traumatismes et interventions chirurgicales : les traumatismes crâniens, les chirurgies ou les radiations au niveau de la tête ou du cerveau peuvent endommager la glande pituitaire ou l’hypothalamus, entravant ainsi la production d’hormone de croissance.
  • Maladies auto-immunes et inflammatoires : certaines maladies peuvent causer une inflammation ou des dommages à la glande pituitaire, y compris certaines maladies auto-immunes et inflammatoires.
  • Tumeurs : les tumeurs de la glande pituitaire ou de l’hypothalamus peuvent interférer avec la production d’hormone de croissance.
  • Maladies systémiques et chroniques : certaines maladies systémiques, telles que l’insuffisance rénale chronique, peuvent également affecter la production d’hormone de croissance.

Il convient de noter que dans de nombreux cas, la cause du déficit en hormone de croissance reste inconnue, un phénomène appelé déficit idiopathique en hormone de croissance.

Les symptômes

L’insuffisance somatotrope, ou déficit en hormone de croissance, se manifeste par divers symptômes qui peuvent varier en fonction de l’âge d’apparition de la affection.

Chez les nourrissons et les enfants, les symptômes peuvent inclure :

  • Retard de croissance staturo-pondéral harmonieux (nanisme): c’est souvent le signe le plus notable de déficit en hormone de croissance chez les enfants. Ils grandissent plus lentement que leurs pairs et peuvent commencer à montrer des signes de retard de croissance dès les six premiers mois de vie en cas de déficit sévère.
  • Hypoglycémie récurrente : l’hormone de croissance joue un rôle dans la régulation du taux de sucre dans le sang. Par conséquent, un déficit en hormone de croissance peut entraîner des épisodes récurrents d’hypoglycémie (faible taux de sucre dans le sang).
  • Fatigue musculaire : les enfants peuvent présenter une faiblesse musculaire et une fatigue accrue.
  • Obésité androïde : les enfants peuvent présenter une répartition de la graisse corporelle plus typique de celle des hommes, avec une concentration de graisse autour de l’abdomen.
  • Micropénis : chez les garçons, un signe possible de déficit en hormone de croissance est un pénis de petite taille. Cela est dû au rôle de l’hormone de croissance dans le développement sexuel.

Chez les adultes, les symptômes peuvent être plus subtils et peuvent inclure une faiblesse musculaire, une augmentation de la graisse corporelle, une diminution de la masse osseuse, des troubles de l’humeur, une fatigue accrue, et une diminution de la qualité de vie.

Il est important de noter que ces symptômes peuvent également être causés par d’autres affections médicales, et que seul un professionnel de santé peut poser un diagnostic définitif de déficit en hormone de croissance.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+. Tapez par exemple « petite taille » et laissez vous guider.

Les examens

Chez l’enfant

Le diagnostic d’un déficit en hormone de croissance (GH) chez l’enfant est généralement un processus à plusieurs étapes qui implique l’évaluation des symptômes cliniques, des tests de laboratoire et des examens d’imagerie.

Les tests de laboratoire comprennent généralement des tests de stimulation de l’hormone de croissance et la mesure des niveaux de facteur de croissance analogue à l’insuline de type 1 (IGF-1), qui est produit en réponse à l’hormone de croissance. Les tests de stimulation de l’hormone de croissance évaluent la capacité de la glande pituitaire à produire de l’hormone de croissance en réponse à diverses stimulations.

Pour poser un diagnostic de déficit en GH chez un enfant présentant un retard statural, les critères suivants sont généralement requis :

  • Deux tests différents de stimulation de la GH, dont au moins un test couplé, montrant un pic de GH inférieur à 7 ng/ml (20 mUI/L) et un taux d’IGF-1 inférieur à -1 déviation standard (SDS).

OU

  • Un test de stimulation de GH avec un pic inférieur à 7 ng/ml (20 mUI/L), un taux d’IGF-1 inférieur à -1 SDS et soit un autre déficit hormonal, soit une anomalie hypophysaire visible à l’imagerie par résonance magnétique (IRM).

Si le taux d’IGF-1 est supérieur à -1 SDS, le diagnostic de déficit isolé en GH est peu probable. Si les tests de stimulation de la GH montrent un pic inférieur à 7 ng/ml (20 mUI/L) et un taux d’IGF-1 inférieur à -1 SDS, mais qu’il n’y a pas d’autres déficits hormonaux ou d’anomalies à l’IRM, le diagnostic de déficit isolé en GH doit être régulièrement remis en question et réévalué ultérieurement. Cette réévaluation peut être faite en suivant la réponse au traitement par substitution hormonale.

Il est important de noter que le diagnostic de déficit en hormone de croissance doit toujours être posé par un professionnel de santé qualifié en fonction des symptômes, des antécédents médicaux de l’enfant, des résultats des tests de laboratoire et des examens d’imagerie.

Chez l’adulte

Le diagnostic d’un déficit en hormone de croissance (GH) chez l’adulte est un processus qui nécessite plusieurs étapes et peut être plus complexe que chez les enfants. Les symptômes chez l’adulte sont souvent moins évidents et peuvent être confondus avec ceux de nombreux autres troubles. De plus, le rôle de l’hormone de croissance change à mesure que nous vieillissons, ce qui rend le diagnostic encore plus délicat.

Les dosages de GH et d’IGF-1 (facteur de croissance analogue à l’insuline de type 1) seuls ne sont généralement pas suffisants pour confirmer ou infirmer un diagnostic de déficit en GH. Pour cela, des tests de stimulation de la GH sont généralement nécessaires.

L’hypoglycémie insulinique est le test de référence pour confirmer ou infirmer l’existence d’un déficit en GH chez l’adulte. Ce test évalue la capacité de la glande pituitaire à sécréter de l’hormone de croissance en réponse à une hypoglycémie provoquée par une injection d’insuline. Le seuil de réponse sous stimulation est généralement fixé à 5 ng/mL pour les individus ayant un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 25 kg/m2. Pour ceux ayant un IMC supérieur ou égal à 25 kg/m2, un seuil de 3 ng/mL est retenu.

Si l’hypoglycémie insulinique est contre-indiquée, d’autres tests de stimulation peuvent être utilisés. Cela peut inclure un test de stimulation par le glucagon ou un test associant l’hormone de libération de l’hormone de croissance (GHRH) et l’arginine.

Comme toujours, le diagnostic final doit être posé par un professionnel de santé qualifié, en tenant compte des symptômes de la personne, de ses antécédents médicaux et des résultats de tous les tests pertinents.

Autres bilans

Âge osseux : l’évaluation de l’âge osseux est une autre composante clé du diagnostic de l’insuffisance somatotrope chez les enfants. L’âge osseux est déterminé par une radiographie de la main et du poignet, qui est ensuite comparée à des normes standardisées pour évaluer le degré de maturité osseuse. Chez les enfants atteints d’un déficit en hormone de croissance, l’âge osseux est souvent inférieur à l’âge civil (c’est-à-dire l’âge réel de l’enfant), car le retard de croissance affecte également la maturation des os.

IRM de la région hypothalamo-hypophysaire : l’imagerie par résonance magnétique (IRM) de la région hypothalamo-hypophysaire peut être utilisée pour identifier d’éventuelles anomalies structurelles qui pourraient être à l’origine d’un déficit en hormone de croissance. L’IRM est une technique d’imagerie non invasive qui utilise un champ magnétique puissant pour produire des images détaillées des structures internes du corps. Dans le cas de l’insuffisance somatotrope, l’IRM peut révéler des tumeurs, des malformations, des lésions ou d’autres anomalies de la glande pituitaire ou de l’hypothalamus qui pourraient interférer avec la production ou la libération de l’hormone de croissance. Cependant, il est important de noter que de nombreux patients atteints d’insuffisance somatotrope peuvent avoir une IRM normale.

Outre l’évaluation de l’axe somatotrope, qui implique l’hormone de croissance (GH) et le facteur de croissance analogue à l’insuline de type 1 (IGF-1), le diagnostic de l’insuffisance somatotrope peut également nécessiter l’évaluation des autres axes hypophysaires. Cela inclut les tests suivants :

  • Axe corticotrope : cet axe concerne la production de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH) par l’hypophyse, qui stimule à son tour la production de cortisol par les glandes surrénales. Un dosage de cortisol plasmatique peut être effectué, généralement le matin quand les taux sont naturellement plus élevés. En cas de suspicion d’insuffisance, un test de stimulation par l’ACTH peut être effectué.
  • Axe thyréotrope : cet axe concerne la production de thyréotropine (TSH) par l’hypophyse, qui stimule la production d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde. Les taux de TSH et d’hormones thyroïdiennes (T4 libre et T3 libre) sont généralement mesurés.
  • Axe gonadotrope : cet axe concerne la production des hormones lutéinisante (LH) et folliculo-stimulante (FSH) par l’hypophyse, qui régulent la fonction sexuelle et la reproduction. Les taux de LH, FSH et des hormones sexuelles (œstrogènes chez la femme, testostérone chez l’homme) sont généralement mesurés.
  • Axe lactotrope : cet axe concerne la production de prolactine par l’hypophyse. Les taux de prolactine peuvent être mesurés, en particulier si le patient présente des symptômes tels que la galactorrhée (production de lait hors de la période d’allaitement) ou des troubles menstruels chez la femme, et une diminution de la libido ou une dysfonction érectile chez l’homme.
  • Vasopressine (ADH) : c’est l’hormone qui régule l’équilibre hydrique de l’organisme. Un dosage de cette hormone et un bilan des électrolytes peuvent être nécessaires en cas de suspicion d’insuffisance antéhypophysaire globale ou d’un diabète insipide.

En combinant ces tests avec les symptômes cliniques, les antécédents médicaux et les résultats des tests de stimulation de l’hormone de croissance, les médecins peuvent établir un diagnostic précis et complet de l’état hormonal du patient.

Le traitement de l’insuffisance somatotrope

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge d’un déficit en hormone de croissance (GH) est une démarche multidisciplinaire qui implique divers professionnels de la santé, chacun ayant un rôle crucial dans le diagnostic, le traitement et le suivi du patient. Voici comment certains de ces professionnels sont impliqués :

  • Professionnels de santé de ville : ces professionnels sont souvent les premiers points de contact pour les patients et leur famille. Ils peuvent inclure les infirmières, les pharmaciens et les travailleurs sociaux. Ils orientent les patients vers les services appropriés, fournissent des conseils de base sur la gestion de la santé et aident à coordonner les soins.
  • Médecin généraliste : le médecin généraliste joue un rôle clé dans le diagnostic initial du déficit en GH. Ils sont souvent les premiers à remarquer les signes et symptômes possibles d’un déficit en GH, notamment en observant la croissance et le développement de l’enfant lors des visites régulières. Ils peuvent effectuer des tests de dépistage initiaux et orienter le patient vers un spécialiste pour des tests plus poussés si nécessaire.
  • Endocrinologue et pédiatre : ces spécialistes jouent un rôle crucial dans la confirmation du diagnostic de déficit en GH et dans la gestion du traitement. L’endocrinologue est un spécialiste des troubles hormonaux et peut aider à établir le diagnostic en effectuant des tests de stimulation de la GH et en évaluant les autres axes hormonaux. Le pédiatre peut aider à surveiller la croissance et le développement de l’enfant, à ajuster le traitement si nécessaire et à gérer d’autres aspects de la santé de l’enfant. L’endocrinologue pédiatrique, qui est formé pour traiter les troubles hormonaux chez les enfants, peut également être impliqué dans la prise en charge.

La prise en charge du déficit en GH nécessite souvent une approche de soins de santé coordonnée, avec une communication régulière entre tous les professionnels de santé impliqués pour garantir que le patient reçoit les meilleurs soins possibles.

Étape 2 : soigner

Le déficit en hormone de croissance (GH) est une affection qui peut avoir des effets significatifs sur la croissance et le développement d’un enfant. Heureusement, la substitution par GH peut aider à normaliser la croissance et à minimiser les impacts négatifs de ce déficit. Le principe et les effets espérés sont expliqués en détail dans Learnycare+.

Traiter la cause

Le traitement de la cause du déficit en hormone de croissance (GH) varie en fonction de la cause sous-jacente.

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Dr Learnycare
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