Pancréatite chronique

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Pancréatite chronique

La pancréatite chronique est une maladie mystérieuse et complexe qui est un défi pour les médecins autant que pour les patients. Imaginez une douleur intense qui vous traverse l’abdomen, semblable à une ceinture en feu qui enveloppe votre corps. C’est souvent ainsi que les patients décrivent leur premier épisode de pancréatite chronique, une inflammation persistante du pancréas qui, contrairement à son homologue aiguë, ne se dissipe pas. Les médecins sont parfois déconcertés par la manière dont cette maladie évolue, comment elle passe d’épisodes récurrents de pancréatite aiguë à une inflammation chronique qui finit par détruire l’organe et ses fonctions. Alors, quelle est la cause de cette destruction progressive ? Comment gérer une douleur aussi débilitante ? Et y a-t-il un espoir de guérison ou de prévention ? Plongeons ensemble dans le monde énigmatique de la pancréatite chronique.

Qu’est-ce que ?

Définition

La pancréatite chronique est une inflammation à long terme du pancréas, une glande importante située derrière l’estomac et près du début de l’intestin grêle. Le pancréas a deux fonctions principales : produire des enzymes qui aident à la digestion des aliments et produire des hormones, comme l’insuline et le glucagon, qui aident à réguler le taux de sucre dans le sang.

Dans la pancréatite chronique, le pancréas devient enflammé de manière persistante, ce qui entraîne une dégénérescence progressive des tissus pancréatiques. Cette dégénérescence peut à son tour conduire à des troubles de la digestion et à un diabète, car le pancréas ne peut plus produire suffisamment d’enzymes digestives ou d’insuline.

La douleur est un symptôme courant de la pancréatite chronique, due à l’inflammation et à la dégénérescence du pancréas. Cette douleur peut être constante ou intermittent, et peut varier en intensité.

Explications

La cause de la pancréatite chronique n’est pas toujours claire.

Cependant, on peut remarquer plusieurs changements pathologiques dans le pancréas, notamment :

  • Calcification du parenchyme pancréatique : c’est le dépôt de calcium dans les tissus mous du pancréas, formant des calculs ou des dépôts durs. Cette calcification peut bloquer les canaux pancréatiques et perturber la production et le transport des enzymes digestives.
  • Formation de néo-calculs intra-canalaires : ces « nouveaux calculs » se forment à l’intérieur des canaux pancréatiques et peuvent aussi interférer avec le flux normal des enzymes digestives. En conséquence, ces enzymes peuvent commencer à digérer le propre tissu du pancréas, ce qui peut provoquer une inflammation et des douleurs.
  • Fibrose et atrophie pancréatique : la fibrose est un tissu cicatriciel dur qui se développe en réponse à une inflammation à long terme. Au fil du temps, cette fibrose peut remplacer une grande partie du tissu pancréatique normal, un processus appelé atrophie. Cela peut affecter à la fois la digestion et la production d’insuline du pancréas.

Ces changements peuvent tous contribuer à la douleur, à la malabsorption des nutriments et à d’autres complications associées à la pancréatite chronique.

Diagnostic

Les personnes concernées

La pancréatite chronique est une affection relativement rare qui touche environ 25 personnes sur 100 000. Cependant, son impact sur la qualité de vie des patients et sur le système de santé est considérable.

Facteurs de risque :

  • Consommation d’alcool : une consommation excessive d’alcool pendant une période prolongée (plus de 10 ans) est l’un des facteurs de risque les plus couramment associés à la pancréatite chronique. Il est estimé que plus de 70% des cas de pancréatite chronique sont liés à l’alcoolisme chronique.
  • Tabagisme : le tabagisme est un autre facteur de risque majeur pour la pancréatite chronique. Il augmente le risque de développer cette maladie et peut également accélérer la progression de la maladie chez les personnes déjà atteintes.
  • Autres causes : outre l’alcoolisme et le tabagisme, il existe d’autres facteurs de risque et causes de pancréatite chronique, notamment les troubles génétiques, les troubles auto-immuns, certaines infections, l’obstruction du canal pancréatique, certains médicaments et plus encore.

Il est important de noter que bien que l’alcoolisme et le tabagisme soient des facteurs de risque majeurs, la pancréatite chronique peut également survenir chez des personnes qui ne boivent pas d’alcool et ne fument pas.

Les symptômes

Les symptômes de la pancréatite chronique peuvent varier en fonction de la gravité et de la durée de la maladie. Les principaux symptômes comprennent :

Symptômes généraux :

  • Altération de l’état général : fatigue, perte de poids non intentionnelle, et parfois fièvre.

Symptômes digestifs :

  • Douleurs abdominales : la douleur est souvent décrite comme une crampe intense et semblable à un coup de poignard dans la partie supérieure du ventre, qui peut irradier dans le dos. La douleur peut durer de quelques heures à plusieurs jours et elle est souvent aggravée par la consommation d’alcool ou de repas gras. Certains patients trouvent un certain soulagement en se mettant en position fœtale, parfois appelée position « en chien de fusil ».
  • Diarrhées et vomissements : ces symptômes peuvent être dus à l’incapacité du pancréas à produire suffisamment d’enzymes pour digérer les aliments.

Les signes

Signes cliniques :

  • Signes de malnutrition : comme la perte de poids, les cheveux et la peau secs, et le gonflement des membres inférieurs (œdème).
  • Stéatorrhée : les selles peuvent être pâles, malodorantes et grasses parce que les graisses ne sont pas correctement digérées.
  • Ictère : dans certains cas, l’inflammation du pancréas peut bloquer les voies biliaires, entraînant une jaunisse caractérisée par un jaunissement de la peau et des yeux.
  • Signes de diabète : si les cellules productrices d’insuline du pancréas sont endommagées, cela peut entraîner un diabète. Les signes de diabète peuvent inclure une soif et une miction excessives, une fatigue et une perte de poids inexpliquée.

Il est important de consulter un professionnel de santé si vous présentez des symptômes qui vous inquiètent. La pancréatite chronique est une maladie grave qui nécessite un traitement médical approprié.

Les complications

Quelques signes peuvent inquiéter :

  • Stéatorrhée, selles grasses, perte de poids, flatulences : ces symptômes peuvent tous être liés à un syndrome de malabsorption. Cela peut être le signe d’une diminution importante de la production de lipase, une enzyme produite par le pancréas qui est essentielle pour la digestion des graisses.
  • Soif excessive et mictions fréquentes : ces symptômes peuvent indiquer l’apparition d’un diabète, qui peut résulter de la destruction des cellules pancréatiques qui produisent l’insuline.
  • Hypoglycémies : ces épisodes de faible taux de sucre dans le sang peuvent survenir si les cellules du pancréas qui produisent le glucagon sont endommagées. Le glucagon est une hormone qui aide à augmenter le taux de sucre dans le sang.
  • Hémorragie, syndrome obstructif, ascite, ictère, infection : ces symptômes plus graves peuvent survenir en cas de complications de la pancréatite chronique. Une hémorragie peut survenir si l’inflammation du pancréas provoque des lésions dans les vaisseaux sanguins voisins. Un syndrome obstructif, l’accumulation de liquide dans l’abdomen) et le jaunissement de la peau et des yeux peuvent tous être liés à l’inflammation et au gonflement du pancréas qui perturbent le fonctionnement normal des voies biliaires et du système digestif. Enfin, une infection peut survenir si l’inflammation du pancréas provoque la formation d’abcès ou de kystes qui deviennent infectés.

La pancréatite chronique peut être une maladie très complexe avec de nombreuses complications possibles, il est donc important de travailler en étroite collaboration avec votre médecin pour gérer les symptômes et prévenir les complications.

Les examens

Pour le diagnostic de la pancréatite chronique, une série de tests et de procédures de diagnostic peuvent être utilisés pour confirmer la maladie et évaluer sa gravité.

1) Biologie :

  • Lipasémie : elle est souvent normale ou réduite en raison de la destruction de la fonction exocrine du pancréas.
  • Glycémie à jeun : un taux de sucre à jeun élevée peut indiquer un diabète dû à l’atteinte des cellules productrices d’insuline du pancréas.
  • Trypsinogène sérique : des niveaux inférieurs à 20 ng/ml peuvent suggérer une insuffisance pancréatique.
  • Élastase fécale : des niveaux inférieurs à 100 μg/g peuvent être un signe d’insuffisance pancréatique.
  • Stéatorrhée : une teneur en graisses dans les selles supérieure à 7 g/24 h indique une malabsorption, souvent due à une insuffisance pancréatique.

2) Scanner abdominal avec et sans produit de contraste + ingestion d’un produit opaque :

  • Les images peuvent montrer un pancréas calcifié, moins dense et augmenté de volume avec des contours fins. Des kystes peuvent également être visualisés.

3) Écho-endoscopie bilio-pancréatique :

  • Cet examen où l’on introduit une caméra par la gorge permet de rechercher des signes précoces de pancréatite chronique calcifiante. Il est plus sensible que le scanner pour détecter de petites lésions et peut également être utilisé pour guider les biopsies ou les drainages.

4) Wirsungo IRM (cholangiopancréatographie par résonance magnétique) :

  • Cet examen donne une image détaillée des voies biliaires et du canal pancréatique (canal de Wirsung), à l’aide d’une IRM, permettant une évaluation précise des lésions canalaires.

En somme, le diagnostic de la pancréatite chronique peut être complexe et nécessiter une variété de tests et de procédures. La gestion de cette maladie nécessite une approche multidisciplinaire impliquant des médecins, des infirmières et des diététiciens spécialisés.

Quels sont les signes évocateurs de complications?

Plusieurs éléments peuvent être observés sur les bilans:

  • CRP élevée : la protéine C-réactive (CRP) est un marqueur de l’inflammation dans l’organisme. Des niveaux élevés peuvent indiquer une inflammation active dans le pancréas.
  • Hémostase, RAI ABO Rhésus : ces tests de la fonction de coagulation sanguine et du groupe sanguin peuvent être nécessaires avant une éventuelle intervention chirurgicale.
  • Ionogramme, créatininémie : ces tests évaluent la fonction rénale et les niveaux d’électrolytes dans le sang, qui peuvent être perturbés dans la pancréatite sévère.
  • Bilan hépatique perturbé : la pancréatite peut affecter la fonction hépatique, provoquant des anomalies dans les tests de la fonction hépatique.
  • Glycémie à jeun élevée : cela peut indiquer un diabète, une complication fréquente de la pancréatite chronique due à la destruction des cellules productrices d’insuline du pancréas.
  • Albuminémie basse : des niveaux bas d’albumine, une protéine produite par le foie, peuvent indiquer une malnutrition, une complication fréquente de la pancréatite chronique.
  • Scanner : en plus de ce que vous avez mentionné, le scanner peut également montrer d’autres complications de la pancréatite, comme des kystes ou des abcès.
  • Rechercher érosion vasculaire au scanner ou ulcère gastrique à la fibroscopie : ces tests peuvent aider à identifier d’autres complications potentielles de la pancréatite, comme une hémorragie gastro-intestinale.

Gérer les complications de la pancréatite chronique peut être un défi et nécessite souvent une approche multidisciplinaire de soins. Le patient peut avoir besoin d’une prise en charge nutritionnelle, d’une gestion de la douleur et, dans certains cas, d’une intervention chirurgicale.

Alcool

Dans le contexte de la pancréatite chronique, certains indices biologiques peuvent suggérer une origine alcoolique de la maladie :

  • VGM élevé : le volume globulaire moyen (VGM) est une mesure de la taille des globules rouges. Un VGM élevé est souvent un signe de consommation excessive d’alcool.
  • Rapport ASAT/ALAT supérieur à 1 : les ASAT et ALAT sont des enzymes hépatiques. Dans de nombreuses maladies hépatiques, le taux d’ALAT est généralement plus élevé que celui des ASAT. Cependant, dans l’alcoolisme chronique, le rapport ASAT/ALAT est souvent supérieur à 1.
  • GGT élevée : la gamma-glutamyltranspeptidase (GGT) est une autre enzyme hépatique. Un taux élevé de GGT est souvent un signe de lésion hépatique et est particulièrement associé à l’alcoolisme.

Ces indices peuvent aider les cliniciens à identifier l’alcool comme cause possible de la pancréatite chronique. Toutefois, il est important de noter que ces indices ne sont pas spécifiques et qu’une évaluation globale, y compris l’anamnèse du patient, est nécessaire pour établir un diagnostic.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge de la pancréatite chronique implique généralement une approche multidisciplinaire et peut varier en fonction de la gravité de la maladie et des symptômes spécifiques du patient. Voici les principaux professionnels de santé impliqués dans la prise en charge de la pancréatite chronique :

  • Professionnels de santé de ville : les professionnels de santé de ville peuvent jouer un rôle clé dans l’orientation et les conseils initiaux concernant la pancréatite chronique. Ils peuvent évaluer les symptômes, effectuer des tests de base et référer le patient à des spécialistes appropriés pour un avis spécialisé.
  • Médecin généraliste : le médecin généraliste est souvent le premier professionnel de santé consulté pour les symptômes de la pancréatite chronique. Ils peuvent poser un diagnostic préliminaire, prescrire des médicaments pour soulager les symptômes et organiser des examens complémentaires, le cas échéant.
  • Gastro-entérologue : le gastro-entérologue est le spécialiste principal impliqué dans le diagnostic et la prise en charge de la pancréatite chronique. Ils ont une expertise dans les maladies du système digestif, y compris le pancréas. Le gastro-entérologue peut effectuer des examens spécialisés tels que l’écho-endoscopie, la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE) et interpréter les résultats des tests biologiques pour confirmer le diagnostic et évaluer la gravité de la maladie. Ils peuvent également proposer des traitements spécifiques et des interventions chirurgicales si nécessaire.

D’autres spécialistes de la santé, tels que les diététiciens, les endocrinologues et les chirurgiens, peuvent également être impliqués dans la prise en charge de la pancréatite chronique en fonction des besoins spécifiques du patient.

Étape 2 : soulager les symptômes

Le traitement symptomatique de la pancréatite chronique vise à soulager la douleur et à améliorer la qualité de vie du patient.

Il est important de souligner que le choix du traitement dépendra de la gravité de la douleur et de la réponse individuelle du patient. Les patients atteints de pancréatite chronique doivent toujours consulter leur médecin pour obtenir un avis médical approprié et un suivi régulier pour ajuster le traitement en fonction de leurs besoins spécifiques.

Étape 3 : soigner

Le traitement curatif de la pancréatite chronique vise à gérer les complications de la maladie et à améliorer la fonction pancréatique altérée.

Il est important de noter que le traitement curatif de la pancréatite chronique est basé sur la gestion des symptômes, la prévention des complications et l’amélioration de la qualité de vie. Le choix du traitement dépendra de la gravité de la maladie, des symptômes spécifiques du patient et des complications associées. Une approche multidisciplinaire avec des spécialistes tels que des gastro-entérologues, des endocrinologues et des chirurgiens est souvent nécessaire pour une prise en charge optimale.

Surveillance

Lors de la surveillance de la pancréatite chronique, certains points doivent être surveillés de près, notamment :

1. ACE (Antigène carcino-embryonnaire) : l’ACE est une protéine produite par certaines cellules, y compris les cellules cancéreuses. Dans le contexte de la pancréatite chronique, il peut être surveillé pour détecter une éventuelle transformation maligne vers un adénocarcinome du pancréas. Des niveaux élevés d’ACE peuvent être un indicateur précoce de la présence d’un cancer.

2. CA19-9 (Antigène carcino-embryonnaire 19-9) : le CA19-9 est un marqueur tumoral associé au cancer du pancréas. Il est souvent utilisé pour surveiller la progression de la maladie et évaluer la réponse au traitement. Des niveaux élevés de CA19-9 peuvent être un indicateur de l’évolution vers un cancer.

3. Fibrose : la fibrose est une caractéristique de la pancréatite chronique qui se manifeste par un remplacement progressif du tissu pancréatique normal par un tissu cicatriciel. La surveillance de la fibrose peut se faire par l’imagerie, telle que l’échographie, le scanner ou l’IRM, pour évaluer la progression de la fibrose et la gravité de la maladie.

Il est important de souligner que ces marqueurs et cette surveillance sont nécessaires pour détecter d’éventuelles complications ou transformations malignes, mais ils ne sont pas utilisés de manière systématique chez tous les patients atteints de pancréatite chronique. Les décisions de surveillance doivent être prises en fonction de la situation clinique individuelle et en consultation avec le médecin spécialiste.

L’évolution de la pancréatite chronique peut varier d’un patient à l’autre. La surveillance régulière est essentielle pour évaluer la progression de la maladie, détecter les complications et évaluer la réponse au traitement. Voici quelques aspects clés de la surveillance :

1. Surveillance clinique : un suivi clinique régulier est nécessaire pour évaluer les symptômes, la fonction pancréatique, l’état nutritionnel et l’état général du patient. Cela peut inclure des examens physiques, des évaluations de la douleur, de l’appétit, de la prise de poids, du volume et de la consistance des selles, ainsi que de la présence de signes de complications.

2. Surveillance biologique : des tests biologiques réguliers, tels que les dosages des enzymes pancréatiques, des marqueurs tumoraux (par exemple, ACE, CA19-9), des vitamines liposolubles (A, D, E, K) et des paramètres hépatiques, peuvent être effectués pour évaluer la fonction pancréatique, la présence de complications et la réponse au traitement.

3. Échographie hépatique : l’échographie hépatique peut être utilisée pour surveiller l’état du foie et détecter d’éventuelles complications, telles que la présence de calculs biliaires, de dilatation des voies biliaires ou de signes d’obstruction.

La réponse clinique au traitement de la pancréatite chronique est généralement caractérisée par l’amélioration des symptômes et de l’état général du patient. Cela peut se manifester par une prise de poids, une réduction du nombre de selles quotidiennes, une diminution de la présence de gouttelettes d’huile dans les selles, ainsi qu’une augmentation des taux des vitamines liposolubles. Ces indicateurs positifs sont souvent associés à une amélioration globale de la qualité de vie.

Il est important de souligner que chaque patient est unique et que l’évolution de la pancréatite chronique peut varier en fonction de divers facteurs tels que la gravité de la maladie, la présence de complications, la réponse au traitement et les caractéristiques individuelles du patient. Une surveillance étroite et régulière permet de prendre les mesures nécessaires pour prévenir les complications, gérer les symptômes et optimiser la prise en charge du patient.

Prévention

Le traitement de la pancréatite chronique vise également à traiter la cause sous-jacente de la maladie.

Et si vos douleurs étaient le signe d’une pancréatite chronique ? Découvrez comment les identifier pour protéger votre santé.

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Dr Learnycare
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