Le parvovirus B19 (5ème maladie) est un virus bénin chez l’enfant. Mais il infecte les cellules du sang, ce qui en fait un redoutable adversaire chez les femmes enceintes. On fait le point sur l’infection par parvovirus B19 dans cet article.

Qu’est-ce que le parvovirus B19 (5ème maladie) ?

Définition

Le parvovirus B19 ou PVB-19 se définit comme une espèce spécifique de virus, faisant partie de la famille des Parvoviridae et assimilé à la sous-famille des Parvovirinae. Cette classification s’explique par sa structure ainsi que sa capacité à infecter l’ensemble des cellules sanguines.

Il est aussi appelé Erythrovirus B19 ou Primate erythroparvirus 1, ce virus est de très petite taille, non enveloppé et uniquement pathogène pour les humains.

Le nom de cette affection est tiré du mot latin Parvum signifiant petit. L’expression B19 quant à elle fait référence à la boite de Petri dans laquelle le virus fut trouvé dans les années 1975. Il a été démontré un peu plus tard qu’il s’agissait d’un virus responsable d’un rash cutané chez l’enfant : le« mégalérythème épidémique », aussi appelé la « cinquième maladie », ou encore l’ érythème infectieux aigu, ou le syndrome des joues giflées.

Explications

Le syndrome du parvovirus B19 se transmet essentiellement par voie respiratoire ou par passage transplacentaire (mère-enfant), ou par contact avec le sang.

Son temps d’incubation est estimé entre 2 et 3 semaines, et sa réplication a lieu dans les précurseurs des globules rouges ce qui est susceptible d’entraîner une anémie, la survenue d’œdème et une atteinte cardiaque.

Chez la femme enceinte, cette maladie peut provoquer différentes conséquences au cours de la grossesse. Le risque d’atteinte du fœtus est estimé entre 8 et 10 %. Une infection au premier trimestre (T1) s’accompagne d’un risque d’avortement. Lors d’une infection au second trimestre (T2), la personne enceinte infectée présente 0,5 % de risque d’avoir un fœtus atteint et s’expose à 5 % de risque de faire un avortement.

Diagnostiquer le syndrome de parvovirus B19 (5ème maladie)

Les personnes concernées

Ce virus est très courant. Il entraîne chez les patients une immunité qui les protège indéfiniment (60% des femmes sont immunisées). Le danger est plus important lors de la première infection d’une femme enceinte puisque la personnes n’est pas encore immunisée.

Les symptômes

Une infection par parvovirus B19 ne provoque aucun symptômes 50 % du temps.

La personne atteinte peut présenter des signes généraux, tels qu’une petite fièvre et un syndrome grippal (courbatures, fatigue, douleurs articulaires…).

Elle peut ensuite faire l’objet d’une atteinte dermatologique qui se manifeste par une éruption cutanée aux pommettes.

Les signes

Ce qui est frappant est la rougeur au niveau des pommettes. Comme si on avait giflé la personne. La rougeur peut également être visible surtout au niveau de la racine des cuisses vers les extrémités.

Les examens

Les examens complémentaires sont préconisés par le médecin dès lors que la patiente est une femme enceinte. Ils ne sont pas utile si l’affection est bénigne.

Examen biologique

Le diagnostic de la maladie s’effectue principalement au moyen d’un prélèvement de sang. Les résultats NFS et CRP permettront de vérifier la présence de syndrome infectieux (les leucoctes et la CRP sont élevés). On peut constater aussi une anémie.

L’examen sanguin aura également pour objectif de contrôler la sérologie parvovirus B19 en recherchant les anticorps spécifiques à la maladie (IgM et IgG). Les IgM apparaissent généralement en 2 semaines et durent 3 à 4 mois. Quant aux IgG, ils apparaissent en 3 semaines et durent sur une plus longue période.

Signes chez le fœtus

Il faudra principalement rechercher la présence d’une anémie fœtale. On procède pour cela à une électrocardio-tocogramme qui montre une tachycardie fœtale et des sinusoïdes.

Il faudra aussi faire une échographie Doppler tous les 15 jours pour rechercher un état d’anasarque (gonflement de foie et de rate, présence d’eau, œdème cutané, liquide amniotique en abondance, épaisseur du placenta). Le doppler des veines ombilicales montre une augmentation de volume des veines  et le doppler des artères cérébrales moyennes met en évidence une augmentation de débit des artères.

Une ponction de sang fœtal (cordocentèse) spécialisée et amniocentèse peut être aussi demandée. On dosera le taux d’hémoglobine fœtale et l’ADN parvovirus B19.

Tous ces bilans recherchent une anémie fœtale.

Traitement du syndrome de parvovirus B19 (5ème maladie)

Étape 1 : prendre en charge

Le traitement du parvovirus B19 peut se faire en ville en ce qui concerne les enfants, et dans un centre de gynécologie en ce qui concerne une femme enceinte.

Les professionnels de santé de ville doivent orienter et donner des conseils. Si le médecin généraliste suspectera le diagnostic, le gynécologue donnera un avis spécialisé.

Étape 2 : soulager les symptômes

Afin de soulager les symptômes du syndrome de parvovirus B19, prendre du paracétamol.

Étape 3 : les traitements curatifs

Il n’existe pas de traitement curatif spécifique pour favoriser la guérison du parvovirus B19.

Chez les enfants notamment, la guérison se déroule principalement en fonction de leur propre système immunitaire.

Toutefois, certains cas particuliers peuvent nécessiter une prise en charge particulière. C’est le cas des femmes en période de grossesse s’il y a une anémie fœtale. On devra donc faire une transfusion in utero (10 à 100 ml) dans la veine ombilicale en utilisant du sang de donneur. L’intervention se fait lors d’une hospitalisation en centre spécialisé obstétrical et en infectiologie.

Surveillance de la maladie

L’évolution du syndrome de parvovirus B19 se manifeste le plus souvent par l’apparition d’une immunité prolongée après infection.

S’il existe une atteinte du fœtus, 25 % des cas évolueront favorablement. Pour les 75 % des cas restants, il est possible d’obtenir une évolution favorable avec un traitement. Sans prise en charge, l’évolution est péjorative.

Prévention de la maladie

Aucune vaccination n’est encore possible pour se prémunir du parvovirus B19.