Des gonflements aux alentours de l’oreille, des douleurs, des difficultés à manger… il s’agit probablement de la parotidite infectieuse. Cette affection est souvent source d’inquiétude car elle peut être associée à des problèmes de fertilité. Est-elle grave ? On vous parle des détails sur cette maladie dans cet article.

Qu’est-ce que la parotidite infectieuse ?

Définition de la parotide infectieuse

Le terme parotidite désigne l’inflammation de la glande parotide, une glande salivaire située entre l’oreille et la mâchoire. Pour rappel, cette dernière est responsable de la production de la salive. La parotide est la plus volumineuse des glandes salivaires. Le corps humain en possède deux, situés chacun des côtés de la joue, en avant de l’oreille, près de l’angle de la mâchoire inférieure.

On parle de parotidite infectieuse lorsque l’inflammation de cette glande salivaire est caractérisée par une infection, souvent d’origine bactérienne ou virale.

Explications

Les parotides évacuent la salive par le biais d’un canal appelé sténon. Celui-ci se termine par un orifice près des molaires.

Il arrive que des agents infectieux pénètrent par le nez ou la bouche de l’individu sain. Ils parviennent ensuite au niveau des parotides, qui, infectées, manifestent des signes d’inflammation.

Si l’agent infectieux est le fameux virus des oreillons, l’infection est silencieuse durant 21 jours. L’agent infectieux se multiplie dans les muqueuses respiratoires, puis dans le sang pour envahir tout le corps. La contagiosité est maximale 7 jours avant l’apparition des premiers symptômes, et continue durant 7 jours encore.

D’autres agents infectieux peuvent aussi en être responsables. On peut citer par exemple :

• les autres virus comme : Epstein Barr virus, myxovirus, entérovirus et les virus de la grippe ;
• les bactéries : staphylocoque doré, streptocoque, d’autres germes buccaux.

Dans cet article, nous allons nous concentrer surtout sur le virus des oreillons.

Diagnostic de la parotidite infectieuse

Les personnes concernées

La parotidite infectieuse est plus fréquente chez les enfants de moins de 15 ans, surtout s’il s’agit des oreillons. Sinon, elle peut arriver à tout âge.

Le principal facteur de risque pour les oreillons est la non-vaccination, car elle doit être faite à l’âge de 1 ans et le rappel vers 16-18 mois. C’est le fameux vaccin « ROR ».

Comme dit précèdemment, il faut compter 21 jours pour l’apparition de l’inflammation de la parotide, lorsqu’il s’agit du virus des oreillons. Son apparition se produit souvent entre les mois de janvier et mai.

Les symptômes

La parotidite infectieuse se manifeste généralement par :

• une fièvre modérée ;
• des maux de tête ;
• des douleurs salivaires à la mastication ;
• d’autres symptômes inflammatoires comme le gonflement associé à une rougeur et à une chaleur entre l’oreille et la machoire ;
• des douleurs abdominales.

Les signes

L’examen clinique fait apparaître une hyperthermie : la température du patient s’élève à 38-38.5 ° C.

Lorsqu’on regarde attentivement, on constate une tuméfaction parotidienne d’un côté puis des deux côtés avec refoulement de l’oreille. Une rougeur au niveau de cette région est possible.

À la palpation on constate une sensibilité et une chaleur au niveau de la région parotidienne, et on découvre des ganglions dans la région de l’oreille et du cou.

L’inspection de la bouche permet d’observer une rougeur à l’orifice du canal de Sténon (un trou dans la joue près des molaires). La salive est toujours d’aspect clair. Une rougeur de gorge est possible.

Quelles pourraient être les complications cliniques ?

Il faut être attentif aux signes de gravité de la parotidite infectieuse qui sont :

• L’orchite ou ovarite (dans 30 % des cas). C’est l’infection des testicules ou des ovaires, avec risque de stérilité, surtout si elle est causée par les virus des oreillons. Chez les adolescents, cette complication commence par la parotidite et une fièvre. Ensuite apparaissent les douleurs de la peau du testicules qui irradient à la cuisse et au niveau des testicules.
• La méningoencéphalite ourlienne qui survient vers 2 à 3 semaines de contamination de la parotidite. Elle se manifeste par une fièvre, accompagnée de troubles de la conscience, de convulsions et de trouble de perception du toucher.
• La surinfection d’origine bactérienne qui concerne surtout les adultes et les personnes âgées. La complication se manifeste par une fièvre élevée. Il y a aussi apparition d’autres symptômes plus graves comme la limitation de l’ouverture buccale, l’inflammation de l’orifice salivaire de Sténon (dans la joue près des molaires) et une salive purulente.

Les examens

Quelques examens complémentaires sont utiles pour confirmer le diagnostic.

a-Examen biologique

Il permet de détecter :

• la numération de la formule sanguine (NFS) pour voir si les leucocytes sont augmentés (les globules blancs);
• la vitesse de sédimentation (VS) et CRP : ce sont les marqueurs en faveur d’un syndrome inflammatoire. Il sont un peu élevés ;
• le dosage de l’amylase dans le sang qui montre une amylasémie élevée (c’est une protéine produite par la parotide).

En cas de résultats atypiques, il faut effectuer :

• une sérologie au 15e jour de l’infection. On verrai un taux d’anticorps anti oreillon augmenté (typiquement les immunoglobulines M) ;
• ou un prélèvement liquide avec test PCR ou immunofluorescence en vu de détecter le virus. Le laboratoire vous aidera dans votre choix.

En cas de suspicion bactérienne :

Il faut faire d’autres examens de la salive :

• une culture et les tests antibiotiques sur les bactéries cultivées ;
• un examen direct de la salive en vu de déterminer quel est la forme du germe.

b-Examen d’imagerie : une échographie

Elle est nécessaire pour détecter une lithiase. C’est un diagnostic différentiel.

Nb : une image en pommier de fleur est le signe d’une parotidite récidivante.

Qu’en est-il des complications possibles ?

Rarement le patient a des douleurs abdominales, et on demandera le dosage de la lipasémie pour diagnostiquer une pancréatite.

Si l’infection touche une femme enceinte, il faut demander une échographie et un monitoring. La complication de la maladie peut aboutir à l’avortement.

Traitement de la parotidite infectieuse

Étape 1 : prendre en charge

Dès les premiers signes, il faut consulter un professionnel de santé. Le médecin généraliste pose le diagnostic. Un ORL ou un infectiologue donne des avis spécialisés.

La prise en charge peut se faire en ville sauf si la maladie se complique. Dans ce cas, une prise en charge hospitalière serait plus adaptée.

Étape 2 : soulager les symptômes

En général, on recommande en première ligne :

• la prise de paracétamol ;
• le glaçage de la zone ;
• une alimentation douce et mixée (et surtout pas de jus de fruits ni de produits acidulés, car ceux-ci augmentent la production de salive).

Pour les atteintes testiculaires, le traitement de première ligne consiste à l’utilisation d’un suspensoir testiculaire et le repos.

Étape 3 : le traitement curatif

En cas de parotidite infectieuse, le traitement dépend de l’origine de l’infection et de sa sévérité.

Surveillance

En général, l’infection par oreillons dure 8 à 10 jours.

Il est utile de suivre de près l’état du patient vu qu’il existe un risque de récidive, surtout chez les enfants de 4-5 ans.

Les récidives s’arrêtent à la puberté.

Si le traitement est bien mené, cette pathologie est de bon pronostic, même en cas d’infection testiculaire.

Prévention

En guise de prévention, il faut :

• faire vacciner tous les enfants par le vaccin ROR à 12 et 16-18 mois ;
• faire une éviction scolaire de 15 jours pour éviter la propagation de la maladie ;
• éloigner le malade des enfants qui n’ont plus qu’un testicule et des personnes immunodéprimées.

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