Cancer de l’ethmoïde

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Cancer de l’ethmoïde

Dans le monde complexe de l’oncologie, il existe une multitude de maladies qui restent mal connues du grand public. L’une d’entre elles est le cancer de l’ethmoïde, une affection rare qui se développe dans une partie du crâne que beaucoup de gens n’ont jamais entendue nommer : l’os ethmoïde. Situé profondément dans le crâne, entre les yeux et au-dessus du nez, l’os ethmoïde joue un rôle clé dans notre système respiratoire et sensoriel. Malheureusement, comme tout tissu de notre corps, il peut être le siège de développements cellulaires anormaux, donnant naissance à des tumeurs. Parfois bénignes, ces tumeurs peuvent aussi être malignes, conduisant au cancer de l’ethmoïde. En raison de sa localisation profonde et de sa présentation souvent insidieuse, le cancer de l’ethmoïde peut être un véritable défi diagnostique et thérapeutique. Néanmoins, avec les avancées récentes en matière de diagnostic et de traitement, il y a une lueur d’espoir pour ceux qui sont touchés par cette maladie. Plongeons dans cet univers méconnu pour mieux comprendre le cancer de l’ethmoïde, une maladie discrète mais déterminée, qui mérite toute notre attention.

Qu’est-ce que ?

Définition

Le cancer de l’ethmoïde, aussi appelé cancer de la fente olfactive, est une forme rare de cancer qui se développe dans l’os ethmoïde. L’os ethmoïde est un os minuscule et complexe situé à la base du crâne, entre les orbites oculaires et juste au-dessus de la cavité nasale. Il fait partie des structures qui composent les sinus paranasaux.

La fente olfactive, pour sa part, est une région anatomique complexe située dans la partie supérieure de la cavité nasale et englobe non seulement l’os ethmoïde, mais aussi certaines zones adjacentes, comme le toit du nez et les parois de la cavité nasale. Le terme « cancer de la fente olfactive » est donc parfois utilisé de manière plus générale pour faire référence à une variété de cancers qui peuvent se développer dans cette région.

Les cancers de l’ethmoïde sont souvent des carcinomes, ce qui signifie qu’ils commencent dans les cellules épithéliales qui tapissent l’os ethmoïde et les structures environnantes. Cependant, d’autres types de cancer peuvent également se développer dans cette zone. En raison de leur localisation profonde et de leur proximité avec d’autres structures critiques du crâne, ces cancers peuvent être difficiles à diagnostiquer et à traiter.

Explications

Le cancer de l’ethmoïde, comme tout cancer, commence par une mutation génétique au sein d’une cellule qui la rend incapable de réguler sa croissance et sa division. Cela entraîne une prolifération cellulaire incontrôlée, conduisant à la formation d’une tumeur.

En ce qui concerne l’ethmoïde, le type de cancer le plus couramment rencontré est le carcinome, qui provient des cellules épithéliales qui tapissent l’os ethmoïde et les cavités nasales environnantes. Plus spécifiquement, on observe souvent des carcinomes épidermoïdes (issus des cellules épithéliales squameuses) et des adénocarcinomes (issus des cellules glandulaires).

Le cancer peut initialement se développer au sein de l’os ethmoïde lui-même, mais il peut également commencer dans les tissus environnants et se propager à l’ethmoïde par invasion directe. De plus, si le cancer n’est pas traité, il peut se propager à d’autres parties du corps par le système lymphatique ou la circulation sanguine, un processus connu sous le nom de métastase.

Le mécanisme exact qui conduit à la formation du cancer de l’ethmoïde n’est pas entièrement compris. Cependant, on sait que certains facteurs, tels que l’exposition à certaines substances chimiques ou la présence de certaines affections préexistantes, peuvent augmenter le risque de développer ce type de cancer.

Diagnostic

Les personnes concernées

Le cancer de l’ethmoïde est une maladie rare, représentant une petite fraction des cancers de la tête et du cou. Néanmoins, il présente certaines tendances caractéristiques distinctes qui peuvent aider à identifier les populations à risque.

Population touchée : les hommes sont plus souvent touchés par ce cancer que les femmes, et le risque augmente avec l’âge. La majorité des patients diagnostiqués avec un cancer de l’ethmoïde ont plus de 50 ans.

Facteurs de risque : l’exposition professionnelle à certaines substances chimiques semble jouer un rôle significatif dans le développement du cancer de l’ethmoïde. En particulier, les personnes qui travaillent dans les industries du bois et du cuir sont considérées comme ayant un risque accru. Il est supposé que l’inhalation de poussières de bois ou de produits chimiques utilisés dans le traitement du cuir peut provoquer des mutations dans les cellules de l’ethmoïde, conduisant à la formation de tumeurs.

Alcool et tabac : contrairement à de nombreux autres types de cancers de la tête et du cou, le tabagisme et la consommation d’alcool ne semblent pas augmenter le risque de cancer de l’ethmoïde. Cette observation suggère que les mécanismes de développement de ce cancer peuvent être quelque peu différents de ceux d’autres cancers plus courants de la région de la tête et du cou.

Les symptômes

Le cancer de l’ethmoïde est souvent insidieux, avec une longue période d’apparition des symptômes après l’exposition initiale aux facteurs de risque. Les symptômes peuvent apparaître jusqu’à 30 ans après l’exposition à des substances chimiques ou à des poussières de bois dans les industries du bois et du cuir, ce qui souligne l’importance d’une surveillance à long terme pour ceux qui travaillent dans ces secteurs.

Les symptômes du cancer de l’ethmoïde peuvent varier en fonction de la taille et de l’emplacement de la tumeur, ainsi que du stade de la maladie. Voici une liste des symptômes les plus couramment signalés :

Symptômes généraux ORL :

  • Obstruction nasale d’un côté (100% des cas) : ce symptôme peut se présenter sous la forme d’une sensation de nez bouché ou de difficulté à respirer par un côté du nez.
  • Rhinorrhée mucopurulente (30% des cas) : il s’agit d’un écoulement nasal qui peut être épais et contenant du pus.
  • Des saignements de nez répétés peuvent être un signe de cancer de l’ethmoïde (35% des cas).
  • Une diminution ou une perte complète de l’odorat peut être un symptôme (35% des cas).

Symptômes ophtalmologiques :

  • Une vision double peut survenir si la tumeur affecte les muscles de l’œil.
  • Une protrusion anormale de l’œil qui ne peut pas être corrigée en pressant doucement sur l’œil.
  • Un affaissement de la paupière supérieure.
  • Enflure de la paupière supérieure et inflammation du sac lacrymal.

Symptômes neurologiques :

  • Des maux de tête peuvent survenir si la tumeur exerce une pression sur certaines structures du cerveau (11% des cas).
  • Des douleurs nerveuses sur le visage peuvent également être un symptôme.

Il est important de souligner que la présence de l’un ou plusieurs de ces symptômes ne signifie pas nécessairement qu’une personne a un cancer de l’ethmoïde, car de nombreuses autres affections peuvent provoquer des symptômes similaires. Si vous présentez un ou plusieurs de ces symptômes, il est essentiel de consulter un professionnel de santé pour un diagnostic approprié.

Les signes

Dans le cadre de l’examen clinique d’un patient suspecté de cancer de l’ethmoïde, plusieurs signes peuvent être observés. Ces signes ne sont pas nécessairement présents chez tous les patients et peuvent varier en fonction de l’étendue de la maladie. Les examens suivants sont souvent effectués pour identifier ces signes :

ORL (Oto-rhino-laryngologie) :

  • Nasofibroscopie : cet examen endoscopique de la cavité nasale peut révéler une masse bourgeonnante ou hémorragique au niveau de l’ethmoïde, ce qui peut indiquer la présence d’une tumeur. Dans certains cas, ce qui semble être un polype nasal banal peut en fait être un signe précoce de cancer de l’ethmoïde.
  • La palpation des ganglions lymphatiques du cou peut révéler des ganglions lymphatiques enflés, bien que celles-ci soient rares dans le cancer de l’ethmoïde. Si elles sont présentes, cela peut indiquer que le cancer s’est propagé aux ganglions lymphatiques.

Neurologie :

  • L’examen peut révéler des signes de dysfonctionnement de certaines nerfs, en particulier ceux impliqués dans le contrôle des mouvements oculaires et la sensation faciale. Cela peut inclure des signes tels que la vision double, la protrusion anormale de l’œil, et des anomalies de la sensibilité du visage.

Il est important de noter que ces signes cliniques ne sont pas spécifiques au cancer de l’ethmoïde et peuvent également être causés par d’autres affections médicales. Par conséquent, si ces signes sont présents, des tests supplémentaires seront généralement nécessaires pour confirmer le diagnostic.

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez le guide santé privé Learnycare+.

Les examens

Le diagnostic du cancer de l’ethmoïde nécessite généralement un certain nombre de tests et d’examens pour confirmer la présence de la maladie et déterminer son étendue.

  • Fibroscopie des fosses nasales et du cavum : cet examen, réalisé sous anesthésie locale, permet au médecin d’inspecter visuellement l’intérieur des cavités nasales et de la gorge à l’aide d’un fibroscope, un instrument mince et flexible équipé d’une lumière et d’une petite caméra. Si une masse ou d’autres signes anormaux sont détectés, un échantillon de tissu peut être prélevé pour une analyse plus approfondie.

Analyse pathologique : l’analyse au microscope du tissu prélevé lors de la fibroscopie permet de déterminer le type de tumeur. La majorité des cancers de l’ethmoïde sont des adénocarcinomes, des cancers qui se développent dans les cellules glandulaires de l’ethmoïde.

D’autres types de cancers moins courants peuvent également se développer dans l’ethmoïde, bien qu’ils soient généralement sans rapport avec les facteurs de risque professionnels associés à l’adénocarcinome. Ces types de cancers peuvent inclure :

  • Carcinome épidermoïde : un type de cancer qui se développe à partir des cellules épithéliales qui recouvrent l’ethmoïde.
  • Neuroblastome olfactif : une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules nerveuses dans la muqueuse olfactive de l’ethmoïde.
  • Papillome inversé : une tumeur généralement bénigne mais qui a un potentiel de malignité et peut se transformer en cancer.
  • Mélanome muqueux : un type rare de cancer de la peau qui se développe dans les muqueuses du corps, y compris l’ethmoïde.
  • Lymphomes et sarcomes : des cancers qui se développent respectivement dans les cellules du système lymphatique et du tissu conjonctif.

Le diagnostic précis de la nature de la tumeur est essentiel pour orienter les décisions de traitement et prévoir l’évolution probable de la maladie.

Autre bilan

Évaluation de l’Extension de la Maladie

Une fois le diagnostic de cancer de l’ethmoïde confirmé, des examens supplémentaires sont généralement nécessaires pour déterminer l’ampleur ou le stade de la maladie. Cela implique l’évaluation de l’extension locale de la tumeur, ainsi que la recherche d’éventuelles métastases à distance.

Extension Locale : pour évaluer l’extension locale de la tumeur, une endoscopie au tube rigide est généralement réalisée. Cela permet de visualiser directement la tumeur et les structures environnantes, et de déterminer jusqu’où la tumeur s’est propagée dans les tissus voisins.

Extension Régionale : pour déterminer si le cancer s’est propagé à des structures plus éloignées, plusieurs examens d’imagerie peuvent être utilisés :

  • Scanner du massif facial et de la base du crâne : ce type de scanner permet d’obtenir des images détaillées des os et des tissus mous du visage et de la base du crâne, ce qui peut aider à identifier d’éventuelles métastases.
  • IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) : l’IRM peut fournir des images encore plus détaillées des tissus mous, y compris le cerveau, ce qui peut être utile pour détecter des métastases ou une invasion du cancer dans les tissus environnants.
  • TEP (Tomographie par Émission de Positons) ou PET Scan : ce type d’examen est particulièrement utile pour détecter des métastases à distance, notamment dans le cas de mélanome muqueux. Le PET scan utilise un traceur radioactif pour détecter des zones de grande activité cellulaire, ce qui peut indiquer la présence de cellules cancéreuses.

Ces examens aideront à déterminer le stade du cancer, qui est une information essentielle pour planifier le traitement le plus approprié.

Classification TNM

La classification TNM est un système utilisé pour décrire l’étendue de la tumeur primitive (T), l’envahissement des ganglions lymphatiques régionaux (N) et la présence de métastases à distance (M) dans le cancer de l’ethmoïde.

Cette classification TNM est utilisée pour aider à évaluer le stade de la maladie, ce qui a des implications sur les options de traitement et le pronostic.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

La prise en charge du cancer de l’ethmoïde implique une approche multidisciplinaire, avec la participation de différents professionnels de santé spécialisés. Voici les acteurs clés de la prise en charge :

  • Professionnels de santé de ville : les professionnels de santé de ville et les spécialistes en soins primaires jouent un rôle essentiel dans l’orientation et les premiers conseils aux patients présentant des symptômes suspects. Ils peuvent également effectuer des examens initiaux et référer les patients vers des spécialistes appropriés.
  • Médecin généraliste : le médecin généraliste est souvent la première personne consultée par un patient présentant des symptômes suspects. Le médecin généraliste joue un rôle clé dans le diagnostic initial en évaluant les symptômes, en réalisant des examens physiques et en demandant des tests complémentaires appropriés. En fonction des résultats, le médecin généraliste peut référer le patient à des spécialistes pour un avis spécialisé et une prise en charge approfondie.
  • ORL (Oto-rhino-laryngologue), CMF (Chirurgien Maxillo-Facial), Neurologue, Oncologue : ces spécialistes sont généralement impliqués dans la prise en charge du cancer de l’ethmoïde en fonction de l’extension de la maladie et des symptômes associés. L’ORL et le CMF sont impliqués dans le diagnostic précis, l’évaluation de l’étendue de la tumeur et l’intervention chirurgicale éventuelle. Le neurologue peut être consulté pour évaluer les signes neurologiques et aider à déterminer si le cancer a envahi des structures du système nerveux. L’oncologue est impliqué dans la gestion du traitement, y compris la radiothérapie et la chimiothérapie.
  • Réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) : une RCP est une réunion où les différents spécialistes impliqués dans la prise en charge du patient se réunissent pour discuter des cas individuels et prendre des décisions de traitement concertées. Cette approche multidisciplinaire permet d’élaborer un plan de traitement optimal et personnalisé pour chaque patient, en tenant compte de l’expertise de chaque spécialiste.

La prise en charge du cancer de l’ethmoïde nécessite une approche globale et coordonnée, mettant en jeu une équipe de professionnels de santé spécialisés pour assurer un diagnostic précis, un traitement approprié et un suivi régulier du patient.

Étape 2 : soulager les symptômes

Le traitement symptomatique du cancer de l’ethmoïde vise à soulager les symptômes et à améliorer la qualité de vie du patient. Étant donné que les symptômes peuvent varier d’un individu à l’autre, le traitement symptomatique est souvent adapté au cas par cas en fonction des besoins spécifiques du patient. Voici quelques approches couramment utilisées :

  • Gestion de la douleur : des analgésiques, tels que des médicaments antalgiques peuvent être prescrits pour soulager la douleur associée au cancer de l’ethmoïde. Le choix du médicament et du dosage dépendra de l’intensité de la douleur et de la réponse individuelle du patient.
  • Gestion des symptômes ORL : pour atténuer les symptômes ORL tels que l’obstruction nasale, la rhinorrhée ou l’épistaxis, des traitements locaux peuvent être utilisés.
  • Soutien nutritionnel : les patients atteints de cancer de l’ethmoïde peuvent rencontrer des difficultés à se nourrir en raison de symptômes tels que l’obstruction nasale, la diminution de l’appétit ou des difficultés à avaler. Dans ces cas, un soutien nutritionnel peut être nécessaire, comprenant des conseils diététiques, des compléments alimentaires ou une nutrition entérale (par sonde) si nécessaire.
  • Gestion des symptômes neurologiques : si le patient présente des symptômes neurologiques tels que des maux de tête, des médicaments spécifiques pourront être utilisés.

Il est important de souligner que le traitement symptomatique ne vise pas à guérir le cancer de l’ethmoïde, mais à améliorer la qualité de vie du patient en atténuant les symptômes associés à la maladie. La prise en charge symptomatique doit être discutée avec l’équipe médicale et adaptée en fonction des besoins individuels de chaque patient.

Étape 3 : soigner

Le traitement curatif du cancer de l’ethmoïde vise à éliminer la tumeur de manière définitive. Les approches de traitement varient en fonction de la taille, de l’emplacement de la tumeur, de son extension et de la présence de métastases. Les options courantes ainsi que le pronostic de la maladie sont détaillées dans Learnycare+.

Il est essentiel que le traitement soit élaboré en collaboration avec une équipe médicale spécialisée, comprenant des chirurgiens, des oncologues, des radiothérapeutes et d’autres professionnels de santé, dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire pour assurer les meilleurs résultats possibles.

Prévention

La prévention du cancer de l’ethmoïde est importante, en particulier pour les personnes exposées à des facteurs de risque professionnels tels que la poussière de bois ou de cuir. Voici quelques mesures de prévention qui peuvent être prises :

  • Arrêt de l’exposition
  • Dépistage des professions à risque
  • Mesures de protection individuelles et collectives

La sensibilisation aux risques professionnels et la mise en œuvre de mesures de prévention appropriées sont essentielles pour réduire l’incidence du cancer de l’ethmoïde chez les personnes exposées à des facteurs de risque professionnels. Il est important que les employeurs, les travailleurs et les organismes de réglementation collaborent pour assurer un environnement de travail sûr et sain.

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Dr Learnycare
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