Le VIH reste encore un problème majeur de la santé publique. Il est à l’origine de l’apparition du SIDA et d’autres infections redoutées. Découvrez dans cet article tout ce qu’il y a à savoir sur l’infection par le virus du SIDA : diagnostic, traitement et prévention.
Qu’est-ce que l’infection par le virus du SIDA ?
Définition
L’abréviation VIH signifie virus de l’immunodéficience humaine. Il a été découvert dans les années 1980.
L’infection par le VIH est autrefois rapidement mortelle. Cependant, grâce aux nombreux progrès des thérapies, elle est devenue une maladie qui se développe lentement.
Explications
Les lymphocytes TCD4 sont des cellules du système immunitaire très important puisqu’ils coordonnent l’action immunitaire. Elles sont la principale cible du VIH. Celui-ci est capable de pénétrer à l’intérieur de ces cellules et les détruit de façon progressive.
La destruction petit à petit des lymphocytes TCD4 se déroule durant de nombreuses années (une dizaine), affaiblissant petit à petit l’organisme.
Si cette destruction est non traitée, elle peut mener à une immunodépression, ce qui veut dire que l’organisme devient incapable de se défendre.
Vers la phase terminale apparaît le stade SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise). Cette phase arrive lorsque les CD4 sont inférieures à 200/mm3, soit 14 % de la normale. Vient alors une altération de l’état général du patient et l’apparition d’infections opportunistes.
L’origine de l’infection par le VIH est relativement limitée ; À savoir :
- le contact avec les sécrétions sexuelles (sperme ou les secrétions vaginales) d’une personne porteuse de la maladie lors de rapports sexuels hétéro ou homosexuels non protégés par un préservatif ;
- le contact avec le sang contaminé par le virus (seringue, règle…) ;
- la transmission de la mère infectée à l’enfant (en fin de la grossesse ou lors de l’accouchement) ;
- le lait maternel contaminé ;
- le greffe d’organe avant l’année 1985.
Elle peut également se transmettre lors d’une fellation, mais avec un taux de risque faible par rapport aux autres modes de contamination.
Le simple contact avec la peau saine, les larmes, le partage de nourriture avec une personne infectée ne transmet pas le VIH. Néanmoins, le baiser profond peut être théoriquement un facteur de contamination si la personne porteuse a des plaies dans la bouche.
La circoncision réduit le risque de contamination au VIH chez un homme circoncis. S’il est infecté, il peut transmettre le virus à son partenaire.
Il est prouvé que plus la charge virale ou la quantité du VIH dans le sang d’une personne contaminée est élevé plus le risque de transmission est élevé.
Diagnostic de l’infection par le virus du sida
Les personnes concernées
Le VIH touche 40 millions de personnes dans le monde dont les 2/3 vivent en Afrique Subsaharienne.
Les symptômes
Enivrons 60 % des personnes nouvellement infectées ne présentent aucun symptôme. Les autres présentent un syndrome grippal ou une élévation des lymphocytes et monocytes qui a lieu entre 2 à 3 semaines après le contact à risque.
Des signes buccaux peuvent apparaître chez la personne infectée dont la pharyngite est la plus fréquente. Elle peut être associée avec une éruption cutanée de courte durée (rash).
Les signes
Les signes cliniques de l’infection par le VIH varient selon le stade de la maladie.
Comme dit précédemment, en phase aigüe après l’infection, une éruption cutanée peut avoir lieu.
On pourrait avoir la présence d’angine rouge ou d’une angine recouverte d’une membrane blanche.
On peut aussi remarquer des aphtes.
Les complications à craindre
L’infection par le VIH engendre des complications qui peuvent se manifester par différents symptômes :
- Troubles neurologiques (pertes de sensation, fourmis…)
- Les infections opportunistes : elles sont responsables de l’apparition de fatigue, amaigrissement, perte d’appétit, fièvre, sueurs et diarrhées.
- Apparition de certaines affections dermatologiques telles que les folliculites, la dermite séborrhéique, les herpès, les verrues, le molluscum, la candidose, la leucoplasie chevelue de la langue associée à l’Epstein Barr Virus (EBV) et le prurigo.
- Durant la grossesse, le risque de transmission du virus mère-enfant est de 5 %. Le VIH n’entraîne pas de malformation chez le bébé.
Les examens de l’infection par le virus du sida
Des examens cliniques approfondis sont essentiels pour confirmer le diagnostic. Ils doivent être réalisés par un professionnel de santé.
Examen biologique
Les examens biologiques consistent à détecter le VIH. Plusieurs tests existent en fonction du délais de la contamination.
En cas de résultat positif, d’autres examens biologiques doivent être effectués pour confirmer la séropositivité et pour bien déterminer l’évolution du virus.
- L’examen génotypage de dépistage du VIH 1 et 2 permet de déterminer le type de virus et les résistances du virus aux antiviraux dans l’organisme.
- Le test des CD4 est un moyen de renseigner sur l’immunodépression.
On dit que le système immunitaire est normal lorsque la quantité du CD4 dans le sang est supérieure à 500/mm3. Le taux entre 200 à 500/mm3 signifie l’affaiblissement du système immunitaire et un taux moins de 200/mm3 dévoile la présence du SIDA.
- Les CD8 sont des cellules qui contribuent à l’élimination du VIH. Leur numération permet d’avoir des indications sur l’état du système immunitaire (immunodépression).
- Le test de la charge virale en VIH renseigne sur le nombre de virus encore en circulation dans le sang. Une charge virale supérieure à 100 000 copies/ml est inquiétante.
- Le bilan sanguin standard, composé de quelques examens dont la numération formule sanguine (NFS), l’hémostase, l’ionogramme avec phosphore, le bilan hépatique, la créatininémie, la lipasémie, le bilan lipidique, le bilan glycémique, le taux de créatine phosphokinase (CPK) et le dosage de lactases déshydrogénases (LDH) seront proposés.
- Les examens pour rechercher d’autres virus importants en cas d’une co-infection ou une infection multiple comme la syphilis, le virus des hépatites (VHA, VHB, VHC, VHD), la toxoplasmose et la tuberculose.
Enfin, lorsque la phase terminale ou le stade SIDA est atteint (CD4<200), la présence des infections opportunistes doit être dépistée. Ces infections peuvent être la pneumocystose, la cryptococcose, le Kaposi, la toxoplasmose, le cytomégalovirus (CMV) ou le polio et la candidose.
Il est également important de dépister le lymphome et les autres cancers.
Traitements de l’infection par le virus du sida
Étape 1 : prendre en charge
La prise en charge du sujet séropositive se fait en ville. Les professionnels de santé de ville peuvent orienter et donner des conseils. Le médecin généraliste peut dépister le virus. Il orientera ensuite vers un infectiologue pour la suite de la prise en charge.
Étape 2 : les traitements ciblés
Lorsque le taux de numération des CD4 est supérieur à 500/mm3, on a le choix de traiter ou de différer la prise de médicament. Par contre, en dessous de 500, Il est nécessaire de commencer le traitement par un traitement antirétroviral. Il faut bien noter que le traitement permet de restaurer l’immunité, mais pas de guérir du VIH.
Pour le choix du traitement, il faudra considérer le test de résistance du virus.
En l’absence d’immunodépression marquée, le traitement par bithérapie se figure sur la première ligne. Il est composé de dolutegravir et lamivudine.
Dans le cas contraire, le traitement est la trithérapie.
Le traitement en trithérapie consiste à associer 3 inhibiteurs de type différent :
- Les deux premiers inhibiteurs sont de type nucléosidique ou nucélotidiques de la reverse transcriptase, par exemple, une association de ténofovir, zidovudine avec la lamivudine ou emtricitabine.
- Le troisième inhibiteur est soit un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse soit un inhibiteur de la protéase du type ritanavir ou cobicistat.
En ce qui concerne l’infection chez une femme enceinte, on prescrit un traitement particulier afin de minimiser le risque de transmission mère-enfant.
- On recommande la trithérapie.
- Elles doivent proscrire les gestes traumatiques. Il faudra surveiller la menace d’accouchement prématuré et la rupture des membranes.
D’autres précautions doivent être respectées lors de l’accouchement et l’allaitement.
- Le mode d’accouchement doit être par césarienne si la charge virale est indétectable chez la mère.
- Il faut administrer en perfusion intraveineuse une prévention par rétrovir de 2mg/kg du poids corporel pendant 1 heure, puis 1mg/kg continue jusqu’au clampage du cordon.
- Le nouveau-né doit être nourri par des laits artificiels.
- Le dépistage de la présence du virus chez le nouveau-né est essentiel. Il doit suivre à sa naissance un traitement par rétrovir, avec un dosage de 4 mg/kg du poids corporel toutes les 12 heures pendant 4 semaines. En cas de gravité, le traitement par trithérapie est envisageable.
Étape 3 : le traitement de la cause
Pour le cas d’une transmission sexuelle, le traitement des partenaires est obligatoire.
Surveillance et évolution
L’infection par VIH est une maladie chronique et évolue toute la vie.
L’objectif du traitement de l’infection par VIH est d’augmenter la quantité de CD4 au-dessus de 500/mm3 et d’avoir une charge virale indétectable, au bout de 6mois si possible, eu au maximum 12 mois après le début du traitement. Si ces objectifs ne sont pas atteints, il faut changer le traitement ou revoir la prise du médicament.
Pour prévenir l’infection par le VIH, voici la conduite à tenir :
- Utilisez un préservatif masculin ou féminin (éviter de les utiliser en même temps). L’application d’un lubrifiant en gel à base d’eau réduit le risque de rupture du préservatif. Par contre, il faut savoir que les lubrifiants gras type vaseline fragilisent le préservatif.
- Pour les patients avec un fort risque d’infection, il faudra appliquer la méthode de PrEP pour réduire ce risque. Il s’agit d’un traitement médicamenteux qui agit comme une barrière au virus. Elle est composée d’embricitabine associé avec un ténofovir disoproxil. Deux schémas sont possibles. Il faut prendre un comprimé tous les jours de façon continue, ou il est aussi possible d’administrer deux comprimés 24 heures avant l’acte et 1 comprimé 24 heures après le rapport sexuel. Dans le cas où la période d’activité sexuelle à risque se prolonge durant plusieurs jours, il faut prendre un comprimé toutes les 24 heures. Et après le dernier rapport sexuel, il faut prendre 2 comprimés espacés de 24 heures.
- Dépister régulièrement le VIH.
- En cas d’urgence, faire un traitement post exposition ;
- Exiger que le partenaire ait une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois (pas de cas rapporté de transmission sexuelle).
- Utiliser du matériel à usage unique pour éviter la transmission sanguine en cas d’une consommation de drogue ou d’un tatouage.
- Pratiquer une prévention professionnelle.
- Ne pas partager pas le rasoir, le coupe-ongle, la lime, la brosse et les accessoires sexuels avec une personne séropositive.
En cas de contact à risque
Le premier geste à faire est de nettoyer les muqueuses avec de l’eau et du savon et bien rincer. Puis, il faut les désinfecter avec un antiseptique spécialisé pour les muqueuses.
Il faut également contacter immédiatement un centre hospitalisé pour avoir un traitement post exposition. Plus le traitement est pris tôt (dans les 4 heures si possible, sinon dans les 48 heures), plus il est d’autant plus efficace.
Pour limiter les complications d’infection par le VIH, des actions préventives doivent être menées.
Infections opportunistes
La lutte contre les infections opportunistes dépend de la quantité du CD4 et de la charge virale dans le sang.
- Si le taux de CD4 est supérieur à 200 mm3 et la charge virale est basse. Il faudra faire une vaccination contre le pneumocoque, la grippe, le VHA et le VHB. Il faudra aussi mettre à jour le calendrier vaccinal sauf pour la tuberculose.
- Si le taux de CD4 est inférieur à 200 mm3 (le SIDA), il faut faire recours au cotrimoxazole par voie orale pour lutter contre la cryptococcose et pneumocystose.
- Si le taux de CD4 est inférieur à 100 mm3, il faut alors lutter contre la toxoplasmose en utilisant le cotrimoxazole par voie orale.
- Si le taux de CD4 est inférieur à 5O mm3, il faut lutter contre les mycobactéries atypiques par l’utilisation d’azithromycine par voie orale.
Prévention d’un cancer
Le dépistage d’un cancer est le mode de prévention le plus sûre. On peut le dépister grâce à des examens comme les frottis vaginaux et anaux. Il faut également éviter tous les facteurs de risque à l’origine du cancer comme le tabagisme, l’alcoolisme, etc.
Lipodystrophie
Les anomalies de répartition du tissu adipeux peuvent être limitées avec des injections des substances graisseuses.
Risques cardiovasculaires
La prévention de la maladie cardiovasculaire s’avère importante en évitant le tabagisme, en traitant le diabète, l’hypertension et l’hypercholestérolémie.
Questions fréquentes
Qu’est-ce que le VIH ?
Le VIH (virus de l’immunodéficience humaine) est un virus qui détruit progressivement les cellules immunitaires (lymphocytes TCD4), rendant l’organisme vulnérable aux infections graves.
Quels sont les premiers symptômes du VIH ?
Les symptômes précoces incluent une fièvre, des ganglions enflés, des maux de gorge, des éruptions cutanées, ou parfois aucun signe visible. Ces symptômes surviennent souvent 2 à 4 semaines après l’exposition.
Comment se transmet le VIH ?
Le VIH se transmet lors de rapports sexuels non protégés, par le contact avec du sang contaminé, ou de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.
Comment peut-on savoir si on est porteur du VIH ?
Un test sanguin permet de détecter la présence d’anticorps anti-VIH ou la charge virale. Il est recommandé de se faire dépister après tout comportement à risque.
Le VIH est-il curable ?
Non, le VIH n’est pas curable. Cependant, les traitements antirétroviraux (ARV) permettent de contrôler l’infection et d’avoir une charge virale indétectable.
Quels traitements existent pour le VIH ?
Les traitements antirétroviraux (bithérapie ou trithérapie) permettent de réduire la charge virale, d’augmenter les CD4 et de vivre une vie normale avec une prise régulière.
Peut-on prévenir le VIH ?
Oui, grâce à l’utilisation de préservatifs, à la prophylaxie pré-exposition (PrEP), à un dépistage régulier et, en cas d’exposition, à un traitement post-exposition (TPE).
Une personne sous traitement peut-elle transmettre le VIH ?
Non, une personne sous traitement ARV avec une charge virale indétectable depuis au moins 6 mois ne transmet pas le VIH (concept « i=i » : Indétectable = Intransmissible).
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