Adénome de la thyroïde

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Adénome de la thyroïde

Le miracle de la biologie humaine repose sur l’harmonie de millions de processus et d’événements qui se produisent sans cesse à l’intérieur de nous, dans un ballet parfaitement synchronisé. Mais que se passe-t-il lorsque cette harmonie est perturbée ? Lorsqu’une petite partie du corps prend les devants, provoquant un chaos non souhaité ? L’adénome de la thyroïde, appelé aussi adénome toxique, est l’un de ces perturbateurs silencieux, un acteur discret mais puissant qui peut transformer le paysage harmonieux de notre corps en un champ de bataille hormonale.

L’adénome toxique, ce petit nodule dans la glande thyroïde, est plus qu’une simple masse. Il est un prodige de la nature, capable de perturber l’équilibre délicat de notre métabolisme. Un simple changement dans sa taille ou sa fonction peut engendrer des symptômes étonnamment vastes et variés, influençant tout, de notre poids à notre énergie, en passant par notre humeur.

Dans cet article, nous allons plonger dans l’étrange et fascinant monde de l’adénome toxique, dévoilant ses mystères et comprenant comment il peut subtilement modifier notre réalité corporelle. À travers des recherches scientifiques de pointe, des témoignages émouvants et une exploration des traitements les plus récents, nous allons dresser un portrait détaillé de cet intrus méconnu. Préparez-vous à découvrir une histoire incroyablement humaine, celle de la lutte entre l’équilibre et le déséquilibre, entre l’harmonie et le chaos, et entre la santé et la maladie. Le voyage pour comprendre l’adénome toxique commence ici, maintenant.

Qu’est-ce que ?

Définition

L’adénome toxique est une tumeur bénigne qui se développe dans la glande thyroïde. Contrairement à une grande partie du tissu thyroïdien normal, cette tumeur produit des hormones thyroïdiennes de manière autonome, indépendamment de la stimulation par l’hormone thyréotrope (TSH) qui est normalement produite par l’hypophyse pour réguler la production d’hormones thyroïdiennes. Par conséquent, un adénome toxique peut produire des quantités excessives d’hormones thyroïdiennes, conduisant à une affection appelée hyperthyroïdie.

Explications

La surproduction d’hormones thyroïdiennes, incluant la thyroxine (T4) et la triiodothyronine (T3), par l’adénome entraîne un état d’hyperthyroïdie. Ces hormones thyroïdiennes jouent un rôle clé dans la régulation du métabolisme corporel, de la température corporelle, de la fréquence cardiaque et du développement du système nerveux central.

En raison de cette production excessive d’hormones thyroïdiennes, l’hypophyse reçoit un signal qu’il y a suffisamment d’hormones thyroïdiennes dans le corps, ce qui conduit à une diminution de la production de TSH. Cependant, l’adénome toxique continue de produire des hormones thyroïdiennes indépendamment des niveaux de TSH, ce qui entraîne une production excessive d’hormones thyroïdiennes et une suppression de la TSH.

Diagnostic

Les personnes concernées

L’adénome toxique est plus fréquent chez les femmes, avec une prédominance féminine estimée entre 3:1 et 5:1, selon diverses études. Il a également tendance à se manifester principalement chez les adultes d’âge moyen à plus âgés, le plus souvent entre 40 et 60 ans.

Bien que la cause exacte de l’adénome toxique reste inconnue, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés :

  • Âge et sexe : comme mentionné précédemment, les femmes d’âge moyen à plus âgées sont plus susceptibles de développer un adénome toxique.
  • Antécédents familiaux : il semble y avoir une composante génétique dans le développement de l’adénome toxique. Les individus avec des antécédents familiaux de troubles thyroïdiens peuvent être à un risque accru.
  • Exposition aux radiations : les personnes qui ont été exposées à des radiations au niveau du cou ou de la tête, en particulier durant l’enfance, peuvent avoir un risque accru de développer des nodules thyroïdiens, y compris l’adénome toxique.
  • Carences en iode : dans les régions où l’apport en iode est insuffisant, la fréquence des adénomes toxiques peut être plus élevée. En effet, le manque d’iode, nécessaire à la production des hormones thyroïdiennes, peut stimuler une croissance excessive de la glande thyroïde, conduisant à la formation de nodules.

Il est important de noter que la présence d’un ou plusieurs de ces facteurs de risque ne signifie pas qu’une personne développera nécessairement un adénome toxique. Ce sont simplement des facteurs qui peuvent augmenter la probabilité de développer cette affection.

Les symptômes

L’adénome toxique est souvent une affection silencieuse, se manifestant par des symptômes discrets ou même inexistants dans de nombreux cas. Il est donc courant que cette affection soit découverte par hasard lors d’examens médicaux ou d’imagerie réalisés pour d’autres raisons. En effet, environ 50% des adénomes toxiques sont détectés de cette manière.

Dans environ 40% des cas, l’adénome peut être découvert lors d’un examen physique de la glande thyroïde. Les médecins sont formés à palper la thyroïde lors d’un examen physique pour détecter toute anomalie ou gonflement qui pourrait indiquer la présence d’un adénome ou d’un autre problème thyroïdien. L’adénome peut se présenter comme une bosse ou une masse ferme au niveau du cou, souvent détectée lors de la palpation du cou.

Seulement dans environ 10% des cas, la découverte de l’adénome toxique est due à la manifestation de symptômes, généralement ceux de l’hyperthyroïdie.

Symptômes généraux :

  • Transpiration excessive, sueurs nocturnes et bouffées de chaleur, dues à l’augmentation du métabolisme corporel.
  • Soif excessive, liée à la déshydratation provoquée par une transpiration accrue.
  • Amaigrissement malgré un appétit accru, due à la combustion accélérée des calories.
  • Fatigue et faiblesse musculaire, souvent dues à l’épuisement des réserves énergétiques du corps.

Symptômes cardiaques :

  • Palpitations, provoquées par l’augmentation du rythme cardiaque (tachycardie).

Symptômes respiratoires :

  • Difficulté à respirer lors de l’effort physique.

Symptômes urologiques :

  • Mictions fréquentes, possiblement dues à une augmentation du volume de l’urine ou à une sensation de soif accrue.
  • Troubles de l’érection, qui peuvent être dus à divers facteurs, y compris un déséquilibre hormonal.

Symptômes digestifs :

  • Augmentation de la fréquence des selles ou diarrhée, qui peuvent résulter d’une accélération du transit intestinal.

Symptômes gynécologiques :

  • Troubles des règles, tels que des cycles irréguliers ou l’absence de règles (aménorrhée).
  • Augmentation du volume des seins chez les hommes, potentiellement due à un déséquilibre hormonal.

Symptômes psychiatriques :

  • Nervosité, irritabilité, fluctuations de l’humeur, troubles du sommeil et troubles alimentaires, qui peuvent tous résulter d’une hyperstimulation du système nerveux.

Il est important de noter que tous les patients atteints d’un adénome toxique ne présenteront pas tous ces symptômes. L’apparition des symptômes dépendra de nombreux facteurs, y compris la quantité d’hormone produite par l’adénome et la réactivité individuelle du corps à ces hormones.

Les signes

L’adénome toxique peut conduire à plusieurs signes cliniques, observables lors d’un examen médical, qui sont le reflet des effets physiologiques de l’excès d’hormones thyroïdiennes sur divers organes et systèmes du corps.

Signes généraux :

  • La fréquence respiratoire peut être augmentée, en raison de l’augmentation du métabolisme basal.
  • La fréquence cardiaque est généralement augmentée, ce qu’on appelle la tachycardie.
  • Une perte de poids peut être notée, surtout si elle est inexpliquée ou malgré un appétit augmenté.

Signes cardiologiques :

  • À la palpation, le pouls peut être vibrant et rapide, reflétant une tachycardie.
  • À l’auscultation, les bruits du cœur peuvent être forts et la fréquence cardiaque augmentée. Un souffle cardiaque de haut débit peut aussi être audible.

Signes en otorhinolaryngologie (ORL) :

  • À la palpation du cou, un nodule ou une masse peut être ressenti, ce qui pourrait être l’adénome toxique lui-même.

Il est important de noter que ces signes cliniques peuvent varier en fonction de la gravité de l’hyperthyroïdie et de la réactivité individuelle du corps à l’excès d’hormones thyroïdiennes. De plus, ces signes peuvent également être présents dans d’autres affections médicales, il est donc important de les interpréter en conjonction avec les résultats des tests de laboratoire et d’autres examens médicaux.

Les complications

Les symptômes et les complications spécifiques de l’adénome toxique peuvent se manifester de différentes manières en fonction des systèmes corporels affectés :

Cardiothyréose : l’hyperthyroïdie peut avoir un impact significatif sur le système cardiovasculaire, conduisant à ce qu’on appelle la cardiothyréose. Les symptômes peuvent inclure des palpitations, des douleurs thoraciques et un essoufflement. Sur un électrocardiogramme (ECG), des troubles du rythme cardiaque tels que la fibrillation auriculaire ou le flutter auriculaire peuvent être observés.

Crise aiguë thyrotoxique : aussi connue sous le nom de crise thyréotoxique ou tempête thyroïdienne, c’est une complication rare mais potentiellement mortelle de l’hyperthyroïdie. Elle est généralement déclenchée par un événement de stress comme une chirurgie, un accouchement, une infection ou parfois par l’administration d’antithyroïdiens. Les symptômes de la crise aiguë thyrotoxique incluent une fréquence cardiaque très élevée, une fièvre, une agitation ou une confusion, et parfois des troubles neurologiques ou psychologiques importants.

Grossesse : chez les femmes enceintes, l’hyperthyroïdie non contrôlée peut conduire à des complications graves, telles que la prééclampsie, une affection caractérisée par une hypertension artérielle et des dommages aux organes tels que le foie et les reins. L’hyperthyroïdie non traitée pendant la grossesse peut également entraîner une hyperthyroïdie fœtale, qui peut être potentiellement mortelle pour le fœtus.

Il est important de noter que bien que ces complications puissent être graves, elles sont généralement rares et peuvent être évitées avec une prise en charge appropriée de l’adénome toxique et de l’hyperthyroïdie

Ne pas confondre

Le diagnostic peut être compliqué à faire. Si c’était le cas, consultez Learnycare+. Recherchez « baisse de TSH » et laissez vous guider.

Les examens

1) Tests de laboratoire

  • TSH (normale entre 0,4 et 4 mU/l) : dans le cas d’un adénome toxique, les niveaux de TSH seront généralement très bas, voire indétectables. C’est une réponse compensatoire à l’augmentation des niveaux d’hormones thyroïdiennes dans le sang.
  • T3 libre et T4 libre : ces hormones thyroïdiennes seront généralement élevées en raison de la production excessive d’hormones par l’adénome.
  • TRAb (TSH receptor antibody) : ce test serait généralement négatif dans le cas d’un adénome toxique. En effet, ces anticorps sont généralement présents dans d’autres affections, et non dans le cas d’un adénome toxique.
  • Ac anti TPO et Ac anti TG : ces anticorps contre la thyroïdoperoxydase et la thyroglobuline sont généralement négatifs dans le cas d’un adénome toxique. Ces anticorps sont souvent présents dans les affections thyroïdiennes auto-immunes, mais pas dans l’adénome toxique.

2) Échographie thyroïdienne

  • Une lésion nodulaire, unique et hypervasculaire peut être observée sur une échographie thyroïdienne. L’hypervascularisation est un signe d’activité accrue dans le nodule.
  • Le Doppler peut montrer des vitesses systoliques intra-nodulaires élevées, indiquant une augmentation du flux sanguin dans le nodule.
  • L’échographie peut aussi aider à classer le nodule selon la classification EU-TIRADS (European Thyroid Imaging Reporting and Data System) qui évalue le risque de malignité du nodule.

3) Scintigraphie thyroïdienne

  • L’adénome toxique apparaîtra comme un « nodule chaud » sur la scintigraphie, indiquant qu’il est plus actif que le reste de la glande thyroïde.
  • Si plusieurs nodules sont présents, cela peut indiquer une maladie multinodulaire toxique.

Il est important de noter que, comme vous l’avez mentionné, une ponction n’est généralement pas nécessaire pour le diagnostic d’un adénome toxique. La décision de réaliser une ponction peut dépendre de facteurs individuels, tels que la taille du nodule, son apparence à l’échographie et les résultats des tests de laboratoire.

Le traitement

Étape 1 : prendre en charge

1) Professionnels de santé de ville : leur rôle est de conseiller et d’orienter les patients

2) Médecin généraliste : le rôle du médecin généraliste est primordial, car il est souvent le premier professionnel de santé que le patient consulte pour des symptômes généraux. Le généraliste peut reconnaître les symptômes de l’hyperthyroïdie et prescrire les premiers tests diagnostiques. Il peut également gérer le suivi des patients et les traitements usuels.

3) Endocrinologue : un endocrinologue est un médecin spécialisé dans les maladies des glandes endocrines, dont la thyroïde fait partie. L’endocrinologue peut confirmer le diagnostic d’adénome toxique, surveiller l’évolution de la maladie, et initier des traitements spécifiques, comme le traitement par iode radioactif.

4) Oto-rhino-laryngologiste (ORL) : les ORL sont des chirurgiens spécialisés dans les pathologies de la tête et du cou, dont la thyroïde. Dans les cas où une intervention chirurgicale est nécessaire, comme pour l’ablation d’un adénome toxique de grande taille ou d’un nodule suspecté d’être malin, l’ORL est le professionnel de santé approprié à consulter.

Il est également important de noter que d’autres professionnels de santé peuvent être impliqués dans le parcours de soins d’un patient atteint d’un adénome toxique, en fonction des symptômes présentés. Par exemple, un cardiologue peut être consulté pour gérer les symptômes cardiaques liés à l’hyperthyroïdie, et un psychologue ou un psychiatre peut être utile pour aider à gérer les aspects psychologiques ou émotionnels de la maladie.

Étape 2 : soulager les symptômes

Les médicaments sont couramment utilisés en première ligne pour atténuer les symptômes de l’hyperthyroïdie, tels que les tremblements, l’augmentation de la fréquence cardiaque et l’anxiété. Ils n’ont pas d’effet sur la production d’hormones thyroïdiennes, mais ils peuvent aider à contrôler les symptômes en bloquant l’action des hormones thyroïdiennes sur le cœur et d’autres tissus.

Cs recommandations doivent être individualisées en fonction de la situation spécifique de chaque patient, et elles doivent être discutées avec le professionnel de santé responsable du suivi du patient. Le but du traitement est toujours d’obtenir le meilleur contrôle possible des symptômes et de minimiser les effets secondaires du traitement.

Étape 3 : soigner

Les médicaments sont couramment utilisés pour réduire la production excessive d’hormones thyroïdiennes par la glande thyroïde.

Un paragraphe y est consacré sur Learnycare+. Vous y apprendrez également les précautions à absolument connaître pour réussir le traitement.

Surveillance

La transformation d’un adénome toxique (ou nodule bénin) de la thyroïde en cancer (nodule malin) est extrêmement rare. Les adénomes toxiques sont des tumeurs bénignes qui produisent de manière autonome de la thyroxine, l’hormone thyroïdienne. Bien qu’ils provoquent l’hyperthyroïdie, ils ne sont généralement pas associés à un risque accru de cancer de la thyroïde.

Il est important de noter cependant que toute masse ou nodule sur la thyroïde doit être évalué de manière appropriée pour exclure le cancer. En cas de doute, des analyses supplémentaires, comme une biopsie par aspiration à l’aiguille fine, peuvent être réalisées pour confirmer la nature bénigne du nodule.

Dans la surveillance de l’adénome toxique, il est crucial de rester attentif à une gamme de symptômes et de potentielles complications qui peuvent survenir, en particulier chez les personnes âgées ou ceux présentant une fragilité cardiaque.

La surveillance de l’adénome toxique est primordiale afin de gérer efficacement la maladie et de prévenir des complications potentielles. L’apparition de palpitations, en particulier chez les personnes âgées ou ceux qui ont des antécédents de maladie cardiaque, peut signaler l’installation d’une fibrillation auriculaire.

De plus, une attention particulière doit être portée aux symptômes graves associés à la cardiothyréose, tels que des troubles neurologiques ou psychologiques. Ces symptômes peuvent parfois être déclenchés par divers facteurs, tels qu’une intervention chirurgicale thyroïdienne, un accouchement, une infection, l’utilisation de médicaments antithyroïdiens, ou une grossesse.

De surcroît, la survenue de maladies cardiovasculaires est un risque sérieux chez les patients souffrant d’adénome toxique. Des événements tels que les accidents vasculaires cérébraux, les infarctus du myocarde ou une insuffisance cardiaque peuvent se produire. Il est donc vital que la surveillance de ces patients soit rigoureuse et régulière, permettant ainsi une intervention rapide en cas de besoin.

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Dr Learnycare
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